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13 novembre 2007 2 13 /11 /novembre /2007 16:44

La semaine dernière, après avoir exprimé ma surprise de ne pas voir plus de feuilles colorées dans les arbres, une de mes élèves m'a téléphoné le soir même pour me proposer d'aller dans les environs de Jinan, le week-end. On y trouve une vallée où l'on peut admirer des érables dont les feuilles prennent une magnifique teinte rouge en automne. 
Nous voilà donc parties samedi après-midi en route pour Jinan sans savoir exactement si les feuilles étaient déjà rouges ou déjà tombées....
Week-end assez court car nous n'avons quitté Qingdao que vers 14h. Nous avons pris le TGV "train à grandes vibrations" (désolée, je sais que cette blague est éculée). Train très lent en tout cas (presque 5h pour atteindre Jinan) mais il faut dire qu'à 32 yuans (3€) le trajet, on ne pouvait guère s'attendre à autre chose. J'ai beaucoup aimé le voyage : l'atmosphère était très .... chinoise. En effet, comme le tarif est bon marché, la plupart des passagers sont des étudiants ou des paysans/ouvriers agricoles au visage tanné et ridé par le soleil qui transportent d'envahissants ballots. Jeanne m'a expliqué qu'il s'agissait, en fait, de leur couette car ils travaillent dans différents lieux et sont donc amenés à beaucoup se déplacer pour trouver du travail ou rejoindre leur famille. D'autre part, nous avons également aperçu des familles issues de minorités ethniques (il y en a une soixantaine en Chine) : on les reconnaissait à leurs vêtements un peu différents des autres et à leur dialecte dont Jeanne ne comprenait pas un mot.

Arrivées à Jinan, un des anciens camarades de classe de Jeanne nous a accueillies. Nous sommes allés manger ensemble dans un minuscule restaurant qui ne payait pas de mime, disons une gargotte : murs lépreux, carrelage sale, miroirs brisés... et j'en passe. Repas à 16 yuans (à nous 3 ! soit 50 centimes d'€ chacun...) pour deux plats de baozi (petits pains farcis) et un bol de nouilles ! Ah, les bons côtés de la Chine.... En guise de boisson : eau de cuisson des pâtes ! Et oui, il paraît que c'est assez courant (pas dans les restaurants, mais dans la famille) qu'elle serve de boisson. Après tout, la plupart des restaurants offrent de l'eau chaude comme boisson, alors au moins l'eau de cuisson a un peu plus de goût ! Le camarade de Jeanne trouve cela délicieux; pour ma part, je n'irais pas jusqu'à dire cela mais c'est parfaitement buvable.
Ensuite, il nous a emmenées à l'hôtel qu'il avait trouvé pour nous : 30 yuans la chambre pour nous deux ! Décidément, ce fut une journée économique ! Il faut dire que l'hôtel n'avait rien d'un palace. Il consistait, en réalité, en quelques chambres au premier étage d'un vieil immeuble bien laid. Notre chambre était minuscule : 6 ou 7 m2 avec un grand lit, un meuble avec une télé et une chaise. Je ne vous parle pas des rideaux troués, de l'absence de chauffage, de la poussière, des murs qui étaient en fait des cloisons; c'est pourquoi on entendait notre voisin ronfler ! Les toilettes et la douche étaient au bout du couloir. A ma grande surprise, les toilettes étaient à l'occidentale mais il fallait voir dans quel état de saleté était la pièce. La baignoire était remplie d'eau grisâtre à côté de laquelle se trouvait un balai serpillière qui ne devait pas souvent servir; le carrelage était couvert de poussière et de saletés; le lavabo, blanc à l'origine, était d'une couleur indéfinissable... C'est à vous décourager de vouloir vous laver. C'est vraiment le genre d'hôtel où l'on ne peut être que de passage : rester là plus d'une nuit serait trop déprimant ! Mais le plus incroyable de tout, c'est qu'il est géré par un vieux couple de Chinois qui vit dans une des chambres. Autrement, dit, ils n'ont pas plus de 7 m2 pour vivre. J'ai vu leur "appartement" : un grand lit, deux meubles dont l'un avec une télé et des appareils et ustensiles de cuisine empilés un peu partout, par terre, sur la télé.... Mais comment peuvent-ils vivre ici ? Il n'y a aucune fenêtre dans leur chambre, pas de chauffage, pas d'espace (le lit prend déjà presque toute la place !)... Je les plains....

Dimanche matin, nous avons pris le bus vers 8h30 pour rejoindre la station d'autocars. Pas de chance : un seul autocar dans la journée et il était déjà parti. Heureusement, il existe un bus qui y mène mais il est beaucoup plus lent. Nous n'avons donc atteint la vallée Hongye (des "feuilles rouges") que vers 10h45, sachant que nous reprenions le train pour Qingdao l'après-midi même !



PB110252.JPGTemps magnifique mais de feuilles rouges.... point. Apparemment, elles étaient déjà tombées. C'est vraiment dommage car le site était très plaisant : jolie vallée autour d'un lac, entourée de montagnes, avec des petits chemins, des cascades, des petits ponts, des pavillons.... C'est l'un des 10 nouveaux sites touristiques du Shandong. J'imagine que le paysage doit vraiment être féerique lorsque les érables sont rouges.







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Ah, ces Chinois, quel romantisme !.... Et après, ce sont eux qui sont persuadés que la France est un pays romantique....

















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Et enfin quelques photos des stars de la journée, c'est-à-dire nous : Li, Jeanne et moi.

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les vraies vedettes étant aux abonnés absents, mises à part quelques rescapées....

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ainsi que quelques autres qui, à défaut d'être rouges, étaient d'une lumineuse teinte dorée...

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Et pour finir, retour en enfance avec une délicieuse barbe à papa (et oui ! on en trouve aussi en Chine !) que Jeanne et moi avons dévorée sur la plus grande place de Jinan, juste avant de reprendre le train (le vrai TGV, cette fois-ci soit 2h20 de trajet pour 120 yuans).

PB110270.JPG    PB110271-copie-1.JPG






Petite note culturelle : vous savez ce que fêtent les Chinois le 11 novembre ? Non ? Allez, je vous aide : 11 novembre = 1111. Non ? Vous ne voyez toujours pas ? Et bien, le 11 novembre, c'est la fête des célibataires (célébrée ce jour là pour la symbolique des chiffres 1) ! Les jeunes s'envoient des sms avec des "bonne fête" et sortent le soir dans les bars... Le symbolisme s'applique dans tous les domaines en Chine !....  
     

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6 novembre 2007 2 06 /11 /novembre /2007 14:18

Vous allez me dire que je me manque d'esprit critique et que je n'évoque jamais les sujets qui fâchent. Alors aujourd'hui pour ce faire, je vous propose un petit jeu : j'ignore qui lit mon blog donc je vais écrire mon message de façon détournée.


Quand on pense à la Chine, on pense souvent à la C... = mot de 7 lettres signifiant « examen d'une autorité décidant de ce qui peut être publié ou diffusé ». Est-ce que j'en ressens les effets ? De façon indirecte, oui. De quelle manière ? Par exemple, lorsque je surfe sur internet à la recherche d'informations pour préparer mes cours, je me suis rendue compte que certains sites étaient inaccessibles. Au début, je n'y prêtais pas attention car, après tout, il n'est pas rare que les liens ne fonctionnent pas tous correctement ou que certains sites aient disparu. Cependant, lorsque j'ai tenté plusieurs fois d'accéder à l'encyclopédie libre W.... , j'ai vu que cela m'était impossible. Ce n'est qu'à partir de ce moment-là que j'ai compris qu'il faisait partie des sites C... à l'instar d'un certain nombre d'autres. Le problème lorsque je souhaite accéder à une adresse que je ne peux ouvrir, c'est que j'ignore si c'est lié à la C... ou simplement parce que le site n'existe plus, le message d'erreur étant identique dans les deux cas.... Je suis d'autant plus surprise que les informations que je recherche sont anodines : elles concernent uniquement mes cours, c'est-à-dire grammaire, civilisation... Par contre, c'est clair qu'il y a de la C..., notamment lorsque les recherches portent sur des sujets problématiques : j'ai fait le test. J'ai tapé dans un moteur de recherche le mot F.... = mot en 9 lettres, mot chinois qui désigne une sorte d'organisation considérée comme subversive, pour rester dans le vague. Et là, c'était le ponpon : impossible d'afficher ne serait-ce que la page des résultats. Pour les autres, lorsque je tape T... ou T...  (noms de deux pays proches dont on ne sait pas exactement à qui ils appartiennent ... ou pas), un certain nombre de résultats s'affichent mais la moitié des liens au moins ne s'ouvrent pas ici. Avec le mot F..., c'est pire : la page des résultats elle-même est inaccessible « Impossible d'afficher la page » me dit mon moteur de recherche comme si j'avais un problème de connexion internet; ce qui n'est pas le cas.


Quand on pense à la Chine, on pense à la P.... = mot de 10 lettres dont le sens est « action qui a pour but de propager certaines opinions, doctrines... ». Sincèrement, je ne la ressens pas dans ma vie quotidienne d'autant plus que je ne regarde pas la télévision et que je ne lis pas les journaux (j'ai une bonne excuse : je serais bien incapable de les lire !). Donc, dans quelle mesure, la P... influence-t-elle la vie des Chinois ? J'ai du mal à répondre à cette question. Ce que je peux dire à mon niveau, c'est-à-dire ce que j'ai pu observer dans les productions de mes étudiants, c'est qu'ils n'ont pas de connaissances très poussées sur le monde en général et les litiges politiques actuels qui ont lieu dans certains pays voisins. Je pense notamment à l'exemple de la B..... Mes étudiants ignoraient totalement ce qui se passait là-bas, aucun d'entre eux n'avait entendu parler d'A.S.S.K (femme très célèbre) et, évidemment, pas un ne savait que leur pays soutenait les dirigeants au pouvoir. De même, tous mes étudiants trouvent normal que T... (vous savez, la petite île au large des côtes chinoises) revienne dans le giron national. Ainsi, pour expliquer le mot « reprendre » dans la phrase « L'Allemagne a repris l'Alsace et la Lorraine à la France » (c'était un exposé sur les guerres), l'étudiante a donné un exemple : c'est comme nous, la Chine veut reprendre T.... Et là, tous mes étudiants ont acquiescé, cette illustration leur parlait. Je ne dis pas que c'est bien ou pas bien de le penser, je veux juste vous faire comprendre que mes étudiants n'ont pas de recul ou d'esprit critique. Pour eux, c'est normal car cette île est chinoise, point final. Ils sont incapables d'avancer un argument. C'est d'ailleurs la même chose pour la question du T... (pays montagneux dont le représentant a récemment été reçu par le chef de l'Etat des Etats-Unis). De toute façon, sachant que les étudiants ont des cours de politique durant une grande partie de leur scolarité et même pour passer leurs examens de master, il est indéniable qu'il y a bien de la P... à un moment donné ou un autre....


Quant aux problémes de la P... de M.. = le fait de recourir à une punition plus expéditive que la prison à vie, je vous ai déjà cité l'exemple d'une de mes étudiantes qui déclarait que « le coupable sera condamné à mort, évidemment ». Cette phrase n'a pas besoin d'être commentée...


Sinon, la question des D... de l'H...., un de mes élèves m'a fait un long discours pour me démontrer qu'à l'heure actuelle, les préoccupations de la Chine sont surtout d'ordre économique et que le reste n'est que bagatelle pour l'instant. Selon lui, la Chine doit surtout se concentrer sur l'aspect économique et donner du travail à tous les Chinois, les rendre plus riches... bref devenir une grande puissance économique (qu'elle est déjà); alors les thèmes de l'environnement, des D... de l'H... à côté, ne comptent guère car ce ne sont pas eux qui vont permettre à la Chine de s'enrichir.


Les Chinois sont incroyablement matérialistes. Ils ont peut-être de bonnes excuses : la vie n'est pas si facile après tout. Ils sont obligés d'économiser toute leur vie pour s'acheter un appartement, les plus nantis ayant le luxe de se payer une voiture en plus. Les Chinois ramènent tout à l'argent. Je crois que Nicolas Sarkozy aurait beaucoup de succès en Chine avec son slogan « travailler plus pour gagner plus » : alors qu'un certain nombre de Français méprisent cette façon de penser, je suis certaine que cette phrase parlerait immédiatement à nos amis chinois !


Dans cette grande équation, quel est mon rôle en tant que prof de français ? Et en ai-je un, d'ailleurs ? Je le crois même si je n'ai pas l'intention de changer leurs pensées mais, plutôt, leur façon de penser. Je veux leur montrer qu'il y a des gens qui perçoivent les choses différemment d'eux; ce qui ne signifie pas que c'est meilleur. Ma seule ambition, c'est de leur forger le début d'un esprit critique, leur montrer la voie, leur ouvrir l'esprit en leur montrant qu'il existe d'autres façons de voir les choses, qu'il n'y a pas de « pensée unique » (décidément tout me ramène à Sarkozy aujourd'hui !). Je ne veux pas le faire de façon brutale : je ne cherche pas à leur imposer quoique ce soit alors j'y vais par petite touche. Et, pour ce faire, j'avoue que les cours d'audiovisuel sont une bénédiction. Je leur ai montré des reportages sur la Birmanie, sur l'Afrique exploitée pour ses richesses naturelles mais dont les retombées ne touchent pas les populations locales (l'Afrique est très à la mode en Chine : beaucoup de mes élèves souhaitent y aller travailler car il y a du travail là-bas et c'est bien payé. Je ne vous fais pas un dessin : vous avez compris pourquoi l'Afrique est importante pour la Chine...),... Sur le thème de la politique, je leur ai passé un extrait des Guignols de l'Info sur Sarkozy et du « Nouvel Immigrant » (parodie de la Nouvelle Star) qui sous-entend que le chef de l'Etat n'est peut-être pas aussi partial à l'égard de tous les étrangers... (je vous conseille de regarder cette vidéo que vous pouvez trouver sur Youtube, elle est géniale !). Je leur distribue également des articles de presse de journaux français qui parlent de problèmes généraux et qui citent la Chine en simple exemple (j'en ai trouvé un récemment qui parlait de l'environnement et qui expliquait que 6 des 30 villes les plus polluées dans le monde se trouvent en Chine)... Je ne fais pas de commentaires sur ce genre d'informations car mon intention n'est pas de critiquer la Chine mais simplement d'amener mes étudiants à prendre du recul et à réfléchir sur leur pays et le monde. Je ne suis guère plus âgée qu'eux mais ils me semblent tellement plus jeunes, peu concernés par le reste du monde et les grands sujets de société. Ils n'ont aucune réflexion; c'est d'ailleurs pourquoi j'ai un peu de mal à faire des débats : ils ont des difficultés à trouver des arguments. Et je sais qu'ici, il ne s'agit pas uniquement d'un problème linguistique...

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4 novembre 2007 7 04 /11 /novembre /2007 16:18

 

Vendredi 2 novembre : sortie scolaire avec l'école primaire de Ning'an Lu, là où je donne des cours d'initiation au français. Un truc a dû m'échapper car la sortie devait originellement nous mener sur une montagne, pas très loin de Qingdao. Or, de montagne, point. Finalement, la sortie s'est transformée en visite "culturelle" d'une fabrique de traitement de germes de soja (en fait, je n'ai pas vraiment su de quoi il en retournait : dans l'usine, on a juste vu les employés nettoyer les germes, après j'ignore si c'était pour les mettre en conserve ou pas... La prof chinoise qui parle anglais n'a pas réussi à m'expliquer...) et d'une autre fabriquant des boissons. Les visites étaient très superficielles et pas très intéressantes (et ce n'est pas seulement parce que je ne comprenais pas !) : on ne visitait pas vraiment les usines. Tout était sur panneaux explicatifs ou petits films documentaires/publicitaires. Mais le point positif, c'est que l'on nous a offert des échantillons à la fin des visites !! Je me retrouve ainsi avec deux sacs de germes de soja (!) et trois petites bouteilles de la marque Dayrich (c'est une boisson lactée, je crois, qui a des vertus pour améliorer la digestion et la santé, en général, paraît-il). Tout cela fut rondement mené car à 14h nous étions de retour à l'école après avoir déjeuné sur le site de l'une des usines.... Je regrette que nous n'ayions pas fait cette excursion à la montagne comme prévu mais la journée fut malgré tout plaisante. Voici quelques photos prises ce jour-là :

PB020108.JPGFabrique de germes de soja















PB020111.JPGDistribution de sachets des germes en question.















PB020114.JPGJeux le midi. Je me suis rendue compte que les jeux des enfants chinois ne différent guère de ceux que j'ai connus dans mon enfance : corde à sauter, élastique, pierre/feuille/ciseaux, diabolos, chercher de petits animaux/insectes puis les écraser.... :) A cet âge-là, ils sont encore innocents : ils échappent encore au téléphone portable que possède tous leurs aînés...









PB020122.JPGVous voyez cette fillette (bon, je sais, j'ai un peu raté ma photo) ? Elle porte des lunettes dont l'un des verres est masqué par une sorte de cache en tissu bleu. Au début, je me suis dit qu'elle avait peut-être eu un accident mais lorsque j'ai croisé une autre fille affublée du même genre d'attirail, j'ai trouvé ça louche. J'ai donc posé la question à ma prof d'anglais préférée. Elle m'a répondu que c'est un moyen pour corriger la vision : l'oeil caché oblige l'oeil plus faible à travailler puisqu'il est le seul qui peut voir. Je ne sais pas si ce genre de méthode corrective existe en France. J'ai tendance à imaginer que non car cela me semble bien chinois, mais je me trompe peut-être !



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30 octobre 2007 2 30 /10 /octobre /2007 16:20

 

 

Avec un tel titre pompeux, on peut facilement imaginer qu'il s'agit d'un événement organisé par l'administration. Et bien... oui, vous avez raison ! Chaque année, l'ambassade de France convie les profs de fle de toute la Chine - qui le souhaitent - à un séminaire national. Sorte de grand'messe dont l'utilité est discutable.

Rétrospectivement, je me dis que le plus intéressant était la rencontre et les discussions avec les autres plutôt que les conférences et diverses tables rondes.  Ce séminaire m'a plus déprimée qu'autre chose, à vrai dire. 

D'une part, je me suis rendue compte que mon salaire dont je ne dévoilerai pas le montant tellement il est honteux est parmi les plus bas. A l'université, les salaires sont généralement compris entre 3500 et 6000 yuans. Les plus nantis d'entre nous travaillent généralement dans des écoles ou instituts privés mais ils font plus d'heures et ont des horaires moins confortables (certains travaillent le week-end). Bref, on ne peut tout avoir : il faut choisir entre un salaire acceptable ou plus de temps libre. Quoiqu'à la réflexion, ce n'est pas parce que l'on a moins d'heures à l'université que l'on travaillle moins que les autres, au contraire. En effet, dans les écoles privées, les profs suivent un manuel et leur préparation est donc réduite au minimum alors qu'à l'université, il arrive très souvent que nous n'ayons pas de manuel attribué et qu'il faille donc prévoir le contenu de chaque cours (ce qui est mon cas, en l'occurrence); d'où un nombre d'heures de préparation assez conséquent.
Conclusion : je travaille autant que les autres pour un salaire moindre.... Ce n'est pas que je sois tellement attachée à l'argent, mais c'est un peu injuste.... Evidemment, les gens de l'ambassade nous ont dit qu'ils sont conscients des problèmes de disparités de salaire, de précarité, de nos conditions de travail parfois difficiles, des problèmes de retraite et d'assurance maladie. Ils ne peuvent malheureusement pas changer les choses pour les salaires car cela dépend uniquement de chaque université. Quant au reste, ils y "travaillent".... Oh, oui, je suis persuadée que c'est le cas .... Cela ne fait jamais que quelques dizaines d'années que la situation est la même .... On ne peut leur en tenir rigueur : après tout, ils font certainement ce qu'ils peuvent mais, en attendant, je ne peux m'empêcher de ressentir une pointe d'amertume. Pendant 3 jours, ils nous ont répété à quels points, nous, professeurs de français, étions importants. Nous sommes soi-disant "les premiers représentants de la France, de sa langue, de sa culture", c'est souvent grâce à nous et par nous que se nouent les premières relations avec la France et les Français... Donc, nous sommes les éléments clés de la présence de la France à l'étranger et, alors que certains vivent comme des princes avec leur salaire d'expatriés, nous nous devons nous contenter de salaires de misère !  Voilà une digne façon de traiter "les premiers représentants" de la France. Pourquoi un tel manque de considération à notre égard ??? En quoi, enseigner le français a-t-il moins de valeur que d'enseigner n'importe qu'elle matière en France ? La plupart d'entre nous avons fait de longues études et avons une maîtrise ou un master. Est-ce de notre faute s'il n'existe pas de CAPES de FLE ? Ce n'est pas parce que le français est ma langue maternelle que l'enseigner a moins de valeur que d'enseigner la littérature, l'espagnol et les mathématiques. Beaucoup de gens pensent qu'ils pourraient devenir prof de fle puisqu'il s'agit d'enseigner sa propre langue. Mais, on ne s'improvise pas prof ! Il s'agit de français, certes, mais il s'agit, surtout et avant tout, d' ENSEIGNEMENT. Contrairement aux profs qui passent le CAPES, la formation de fle exige que nous fassions des stages. Je me crois donc aussi, sinon plus, compétente à enseigner que la plupart des jeunes profs qui viennent de passer leur CAPES. Je suis sûre que l'éducation nationale ne souhaite pas s'embarrasser de nous et dépenser ses précieux sous pour quelques lointains égarés comme nous. Alors, dans ce cas-là, si on ne veut pas nous payer comme des expatriés que l'on fasse en sorte de nous accorder l'assurance maladie et une cotisation à la retraite qui soit raisonnable, compte tenu de nos moyens limités. Ce n'est pas ce coup de gueule qui va changer quelque chose mais nous n'avons pas d'autres moyens de nous faire entendre. Faire la grève, ce serait inutile; aller manifester à Paris sous les fenêtres du Premier Ministre, oui, excepté que je n'aurais pas assez d'argent pour me payer le billet d'avion pour retourner à Paris pour faire une manifestation et que, de toute façon, personne ne nous connaît, alors comme groupe de pression,.... il faudra repasser !....

Pour en revenir au séminaire, deuxième point qui m'a attristé : il est apparemment monnaie courante qu'il n'y ait aucune considération pour les profs français dans les universités. Ni réunions, ni concertations pédagogiques, des examens que l'on donne aux étudiants quelque soit leur niveau, des 4ème années absents des cours car ils préparent leur concours pour entrer en master... 
J'ai également beaucoup appris sur la mentalité des Chinois : ils profiteraient de nous au maximum et dès qu'ils auraient obtenu tout ce qu'ils voulaient, ils couperaient les liens (par exemple, si un élève nous demande quelque chose (traduction, correction de mémoire, cours supplémentaires...)  en-dehors des cours, il faut soit refuser soit le faire payer car sinon il continuera); les Pékinois seraient arrogants, désagréables, racistes et violents; les gens de Wuhan seraient également désagréables; il serait impossible d'avoir de vrais amis chinois car la plupart ne seraient aimables que parce qu'ils veulent obtenir quelque chose de vous, donc il serait rare que  l'on rencontre des Chinois qui soient désintéressés et qui deviendraient votre ami sans arrière-pensée....
Voilà plus ou moins quelques unes des diverses remarques, (la plupart sont d'ailleurs très négatives) que j'ai pu entendre au cours de ces 3 jours, faites par différents collègues. 

Conclusion : ne soyez pas surpris si dans un ou deux mois vous me voyez écrire que la France me manque et que je déteste les Chinois ! Mais le plus surprenant dans tout cela, c'est que ceux qui faisaient ces remarques étaient généralement les personnes qui sont déjà en Chine depuis plusieurs années. Il faut croire que malgré tous les défauts qu'ils prêtent à la Chine et aux Chinois, il doit y avoir quelque chose qui les retient dans ce pays (un conjoint ou un(e) petit(e) ami(e), très souvent). Mais, de toute façon, je ne peux pas partager leur opinion car je persiste à affirmer que les Chinois dans la rue sont très aimables et très serviables. Voici pour illustrer cette affirmation deux petites anecdotes qui se sont passées justement lorsque je me suis rendue au séminaire.

Jeudi soir, je devais aller à la gare de Qingdao, après mes cours, pour prendre le train de nuit pour Beijing. Je savais que je devais prendre le bus n°227 et j'ai vu que je devais descendre à l'arrêt Sifang Huoche Zhan ("gare Sifang"). Or, je n'ai pas bien compris comment s'est arrivé mais j'ai fini par me retrouver toute seule dans le bus avec le chauffeur : cela m'a semblé étrange mais je n'avais toujours pas vu la station. Dans le doute, je suis allée demander au chauffeur si c'était encore loin. Il a commencé à me sortir toute une tirade en chinois à laquelle je n'ai rien compris, évidemment. Finalement, il s'est arrêté à l'un des arrêts et m'a demandé si je pouvais lire le chinois. Voyant que j'ai répondu à l'affirmative, il a écrit sur un bout de papier une petite phrase que j'ai réussi par miracle à déchiffrer : j'avais dépassé l'arrêt. Super ! il était 19h25, mon train partait dans une demie-heure. Bon, je n'avais plus qu'à sauter dans un taxi. A ce moment-là, un passager qui montait dans le bus s'est intéressé à notre conversation. Il s'est mis à discuter avec le chauffeur qui a dû lui expliquer mon cas. Le passager m'a fait signe de descendre du bus et de le suivre. J'ai pensé qu'il allait m'appeler un chauffeur de taxi, ce qu'il a fait (et que j'ai payé après avoir insisté); mais il ne s'est pas contenté de cela : il m'a accompagné jusqu'à la gare et même jusqu'à ma place dans le train. Il a également fait un petit discours à mes voisins (je le "soupçonne" de leur avoir dit de prendre soin de moi). Croyez-vous que l'on puisse être témoin d'un tel acte de gentillesse désintéressée en France ? Il était prêt à prendre le bus; or, il a perdu une bonne demie-heure pour m'aider ! 

Seconde anecdote : après avoir passé une nuit assez éprouvante dans le train (je n'ai malheureusement pas trouvé de place en train couchettes, j'ai donc dû me contenter d'une place assise pour un trajet qui durait quand même 9h....). Eprouvante non pas à cause de mes voisins qui ont été très aimables et qui ont essayé de discuter avec moi malgré mon chinois rudimentaire, mais parce qu'il est impossible de dormir lorsque l'on est assis sur les banquettes dures. 5h19 : arrivée à la gare de Beijing. Une des mes voisines de la nuit a proposé de m'aider à acheter mon billet de retour pour Qingdao (que je n'avais pas pu réserver à Qingdao... ah, l'organisation des chemins de fer chinois, un vrai bonheur ...). Mon billet en poche grâce à son aide, je me demande ce que je vais bien pouvoir faire. Je dois me rendre au Centre de Convention mais l'ambassade nous a dit qu'il fallait compter 100 à 150 yuans en taxi car c'est très loin du centre de Beijing. Or, sachant que mon billet de train n'a coûté que 116 yuans, cela me fait un peu mal au coeur de dépenser une telle somme pour le taxi. Ma Chinoise qui n'est pas pressée (elle doit prendre un autre train mais à 10h seulement) se propose à nouveau de me rendre service. Elle me fait asseoir dans un coin et part à la recherche de quelqu'un qui saurait quel bus je pourrais prendre. Une bonne demie-heure plus tard, elle revient en possession du renseignement. Je dois prendre le bus 957 (sur internet, j'avais trouvé un autre numéro mais vu que le site était en chinois, il est possible que certaines informations m'aient échappées). Elle m'accompagne à l'arrêt de bus et pendant qu'elle me donne les consignes, un Chinois assis à côté s'est mis à écouter notre conversation. Ma Chinoise s'en ai rendue compte et s'est mise à lui parler. Elle me dit que le Chinois en question prend le même bus et va m'indiquer à quel arrêt descendre. Je quitte ma précieuse et serviable voisine de train en me confondant en remerciements. Dans le bus, le Chinois observe attentivement l'adresse du Centre et le plan que j'ai trouvé sur internet. A l'arrêt prévu, je ne suis pas seule à descendre, mon nouvel ange gardien a décidé de m'accompagner car il semble que le Centre soit encore loin de l'arrêt et il faut prendre un autre bus que nous finissons par trouver un kilomètre plus loin. Mon Chinois est prêt à monter et à m'accompagner jusqu'au Centre de Convention mais je lui réponds que ce n'est pas la peine puisqu'il m'a dit le nom de l'arrêt, il n'y a pas de raisons que je ne trouve pas. Je le remercie chaleureusement car il est descendu du bus exprès pour m'accompagner. Dans le bus, l'employée qui vend les billets me fait la conversation et m'indique gentiement à quel arrêt descendre.  Et voilà comment je suis bien arrivée au Centre de Convention 1h30 plus tard pour 8 yuans en bus au lieu de 100 yuans en taxi.

Ce récit détaillé pour vous montrer que les Chinois peuvent se montrer absolument adorables. Lorsque j'ai raconté mon aventure à certains esprits sévères à l'égard des Chinois, ils se sont montrés surpris et sceptiques. Ils sont persuadés que je suis tombée sur des exceptions. Mais, je ne le pense pas car ce n'est pas la première fois que je rencontre des Chinois aussi aimables et serviables. Je sais ce que vous allez dire : c'est parce que je suis une fille. Mais non, je ne le crois pas puisque des Chinoises ont également été très aimables. Ce doit être mon sourire ravageur qui fait des miracles.... ;)

Enfin, pour terminer, carnet people. Après avoir serré la main du maire de Qingdao, voilà que j'ai également foulé les tapis de la Résidence de France à Beijing où j'ai rencontré l'ambassadeur de France. Celui-ci nous a gratifié d'un discours bateau sur notre rôle fondamental en tant qu'intermédiaires entre deux cultures et deux langues, en tant que transmetteurs de la langue et de la culture françaises, et bla bla... Si encore il nous avait offert un banquet, mais même pas ! Petits fours et coupes de champagne ou de jus d'orange, pfff. Pas de ferrero-rochers non plus ... Je croyais que c'était l'élément essentiel pour que les réceptions de l'ambassadeur soient un succès.... ;)

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Après l'effort, le réconfort : soirée bowling avec quelques collègues, lors de notre dernier soir à Beijing. Ma performance fut à l'image de ce séminaire : des connaissances théoriques sur le sujet, des essais et des mises au point mais peu de concrétisation....

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23 octobre 2007 2 23 /10 /octobre /2007 16:00

Samedi 19 octobre : départ aux aurores, 7h, direction Qufu. Qufu est une ville située dans la province du Shandong comme Qingdao mais elle en est assez éloignée puisqu'il faut 6 bonnes heures en car pour l'atteindre. Cette sortie de deux jours est organisée par le bureau international pour les profs étrangers. Pendant 2 jours, j'ai eu la tête farcie d'anglais car évidemment, j'étais la seule prof française alors que tous les autres étaient anglogphones. Vous ne trouvez pas que la nature chaleureuse à l'extrême des Américains est épuisante, à la fin ? Et cet insupportable accent : comme je suis à moitié asiatique et que je ne veux pas perdre la face, je fais semblant de comprendre lorsque l'on me parle et j'acquiesce ou balbutie quelques vagues phrases. C'est pénible ! En plus, ils sont toujours contents, de bonne humeur, engageant la conversation avec tout le monde, remerciant avec enthousiasme.... Certes, il n'y a rien de répréhensible dans ces comportements, bien au contraire, mais, moi, ça me « saoûle ». Enfin, cela dit, ils sont très gentils et je les trouve charmants.... à petite dose !

Cette première journée a été très courte, finalement, car arrivés à Qufu à 13h30, nous avons déjeuné en une heure et n'avons commencé notre visite de la ville qu'à 14h30 (sachant que les sites ferment à 17h). Visiter 3 sites en 2h30 ! C'est le genre d'inconvénient des voyages organisés.... mais c'est d'autant plus frustrant lorsque l'on sait que le temple de Confucius a, par exemple, plus d'une centaines de bâtiments; alors le visiter en moins d'une heure....

Le temple de Confucius 



PA200156.JPGInstallé dans le centre-ville de Qufu, le temple de Confucius est considéré comme un des trois grands ensembles architecturaux anciens de la Chine avec le Palais impérial de Beijing et le palais d'été de Chengde.

















PA200166.JPGLe temple de Confucius a été autrefois utilisé par les dynasties féodales pour rendre hommage à Confucius. Commencé l'année suivante son décès (478 av. J.-C.), ce temple n'était alors constitué que de trois pièces. Sous le règne de l'empereur Wudi des Han (206 av. J.-C.-220), celui-ci abrogea les autres écoles au profit du seul confucianisme, la pensée de Confucius est devenue dès lors l'orthodoxie de la culture féodale chinoise. Les dominateurs des dynasties passées ont tiré parti de la pensée confucéenne qui répondait à leurs aspirations en l'honorant du titre de ''maître parfait''.

 

 












PA200039.JPGLe temple de Confucius, qui connut plusieurs fois des élargissements et des restaurations sous les dynasties des Ming et des Qing, comprend neuf groupes d'édifices dont les bâtiments principaux sont alignés sur un axe nord-sud, les bâtiments secondaires s'alignent symétriquement sur les côtés, l'ensemble comprend 466 pièces, 54 portes et portiques qui occupent 21 hectares. 
















La résidence des Kong 




PA200064.JPGAvant la 9e génération des descendants de Confucius, sa résidence est restée à l'état d'origine. Au temps des Han (206 av. J.-C.-220), elle commença à subir quelques modifications, notamment avec l'élévation des titres conférés par l'empereur aux descendants de Confucius, et fut élargie. Sous le règne de l'empereur Ren Zong des Song, celui-ci conféra au descendant de la 46e génération de Confucius, le titre de ''Sage Duc'' et depuis lors, la résidence de la famille des Kong est appelée aussi celle du ''Sage Duc''. Elle occupe aujourd'hui 16 hectares, s'étend sur 2 km du sud au nord et comprend 463 pièces.







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La tombe de Confucius

PA200091.JPGSituées à un kilomètre au nord de Qufu, on peut voir dans un cimetière les tombes de Confucius et de ses descendants.

L'année suivant le décès de Confucius, ses disciples l'enterrèrent au bord de la rivière Zhu au nord de Qufu. Au fur et à mesure de l'élévation du statut de Confucius, son cimetière a été restauré et élargi jusqu'au temps des Qing. C'est devenu un jardin paysager occupant 2 km² et ceint de murs hauts de 3,4 m et longs de 7,5 km.
















PA200086-copie-1.JPGCe jardin paysager est agréable, ombragé et tranquille. Le nombre des vieux arbres qui s'élèvent vers le ciel est estimé à 20 000 environ. 
 





















Et c'est malheureusement la fin de la journée; il est un peu plus de 17h mais le crépuscule recouvre déjà de son voile sombre cette belle journée ensoleillée. 
J'ai bien sûr apprécié ma visite à Qufu mais elle me laisse un peu déçue car j'aurais tellement voulu pouvoir en profiter un peu plus ! J'aurais voulu explorer les recoins secrets de ces vastes ensembles architecturaux et me perdre dans les allées ombragées.... En tout cas, les vieux bâtiments qui ont échappé, heureusement, aux fourches caudines de Mao et de sa Révolution Culturelle ,ainsi que les immenses cyprès centenaires offrent un superbe écrin pour celui dont ils célèbrent la mémoire...




Dimanche 20 : excursion au Mont Taishan (dont le pic le plus haut s'élève à 1545m). Vous allez me reprocher de n'être jamais contente mais, là encore, je vais me plaindre. Se rendre sur la première montagne sacrée de Chine en bus et en téléphérique, n'est-ce-pas une hérésie ???? Cela n'a aucun sens, autant dire que je n'ai rien vu. C'est pourquoi, je suis plus que jamais décidée à y retourner et à grimper, cette fois-ci, les 6000 et quelques marches qui mènent au sommet. Et, là, je serai enfin satisfaite !


PA210199.JPGPour en revenir à notre excursion, 40 petites minutes de marche depuis le terminus du téléphérique nous ont conduit au temple situé au sommet. Ce jour-là, il y avait un peu de brume mais l'on pouvait voir un peu les sommets alentours. 











PA210192.JPGEn réalité, le sommet n'est pas très beau : beaucoup de gens, de bâtiments plus ou moins traditionnels... Et puis, ces innombrables demandes pour poser sur des photos !!!! Je ne le supporte plus. J'ai cru mourir, vraiment. Impossible de faire 100m sans qu'un Chinois nous fasse signe (à moi et à une autre fille du groupe) qu'il veut prendre une photo avec nous. J'ai refusé catégoriquement à chaque fois alors que mon amie se laissait faire. Cela m'ennuie car je ne veux pas qu'ils pensent que les Occidentaux sont des gens désagréables mais cela m'agace tellement de jouer le rôle de potiche décorative !
 




PA210184.JPGEn fait, ce qui m'angoisse pour ma future randonnée à Taishan, ce n'est pas de devoir grimper 6000 marches (le chemin qui serpente à flan de montagne que vous pouvez apercevoir sur la photo) mais plutôt de devoir affronter 6000 Chinois voulant me prendre en photo !.... Surtout que certains s'acharnent car même après notre refus (poli), certains nous harcèlent presque et vont jusqu'à nous suivre pour nous prendre à notre insu ! Rrrrr de vrais paparazzi...






Je pense qu'en fait un bon nombre de ces Chinois sont de la campagne et qu'ils n'ont probablement jamais rencontré d'étrangers auparavant; d'où ces sollicitations. Preuve que certains chinois viennent d'une autre époque : mon amie a demandé à 3 vieilles femmes de poser avec elle sur une photo et lorsqu'elle a regardé la photo sur l'écran de son appareil photo numérique, les vieilles femmes se sont approchées et ont voulu voir ce que regardait mon amie. Lorsqu'elles se sont vues sur l'écran, elles étaient ravies : elles faisaient des commentaires en se désignant les unes les autres et en riant. C'était un très amusant et très sympathique spectacle !

Donc, malgré tout, agréable matinée. Quel plaisir d'être sur une montagne, de pouvoir respirer à pleins poumons un air pur, de savourer cette fraîcheur piquante et contempler des montagnes embrumées...

Et pour finir ce beau week-end, une petite photo qui fera fondre les coeurs tendres et même les autres (juste retour des choses : moi aussi je les prends en photo !) :

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16 octobre 2007 2 16 /10 /octobre /2007 20:00

Et pour commencer : une petite photo de votre héroïne préférée !

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Ces photos ont été prises par une des profs-observatrices-élèves qui assistait au cours de vendredi.

Aujourd'hui, j'ai révisé l'alphabet (qu'ils connaissaient assez bien, mises à part quelques confusions avec l'anglais concernant le "e" et le "i" et d'autres avec le pinyin "p" et "b"..). Ensuite, nous avons appris la question "Comment ça s'écrit ?" afin qu'après chacun puisse épeler son prénom. Nous avons terminé sur la notion de "il/elle" (il s'appelle..., elle s'appelle). J'ai commencé le cours en essayant de leur apprendre "Ca va ?" mais, pour cette phrase uniquement, j'ai traduit en anglais car je n'étais vraiment pas sûre qu'ils comprennent la question. C'est incroyable mais cette expression de la vie quotidienne que l'on utilise plusieurs fois dans la journée me semble très difficile à faire comprendre. C'est assez abstrait, en fait. Ca ne se dessine pas et ne se mime pas vraiment non plus. J'aimerais bien savoir si certains ont de bonnes idées sur la façon d'enseigner cette notion dans une langue étrangère sans passer par la traduction ! Si le coeur vous en dit, n'hésitez pas à laisser un commentaire sur ce point !

Aujourd'hui, j'ai également assisté à un cours d'anglais donné par l'une des profs chinoises à des enfants de 6-7 ans. Ils sont plus de 35 dans la classe mais ils sont plutôt obéissants. La prof parlait beaucoup en chinois mais elle traduisait à chaque fois en anglais les consignes des jeux ou exercices. Elle a un don pour créer une atmosphère à la fois ludique et studieuse. Son cours était très vivant et les enfants très actifs. En outre, c'est une école assez moderne puisqu'il y a une télé et un lecteur dvd dans chaque classe et que les profs d'anglais ont des supports audio-visuels en plus des traditionnels livres. J'ai quitté l'école primaire, il y a de cela déjà plusieurs années, mais je suis sûre que les choses ne sont guère différentes maintenant et, alors, la France peut bien prendre exemple sur la Chine (en tout cas, sur cette école !) dans le domaine de l'éducation. Il est vrai que le système éducatif est organisé de façon différente et en Chine, les parents aux revenus modestes doivent se saigner pour payer la scolarité de leur enfant car l'école et l'université sont très chères.

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Avez-vous compris le thème de la leçon ? Il s'agit des chiffres et du pluriel. "Five boys", "how many girls ?"... Le but du jeu c'est de dire combien il y a de filles et de garçons dans chaque rangée.


Et pour terminer sur le sujet de l'école, voici une dernière petite image. 
Ce sont les 10 minutes d'exercices physiques de la matinée : les élèves, bien alignés, suivent une sorte de chorégraphie-danse-sport sur fond musical. C'est très amusant à regarder. Je n'ai pas eu le temps de filmer car la directrice voulant me saluer et savoir comment s'étaient passés les cours la semaine dernière - hiérarchie oblige (je suis en Chine, rappelez-vous) - j'ai dû me rendre dans son bureau.

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Enfin, quelques photos de mon week-end, plus précisément de samedi matin,
où Alexandre (un des étudiants français sur le campus) et A (je ne sais pas trop comment ça s'écrit, c'est un Thaïlandais, ami d'Alexandre, qui étudie également le chinois) m'ont fait découvrir le mont Fushan, juste derrière l'université (en 2 minutes à pieds, on est en bas de la montagne !).


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Jolie vue sur la ville en contre-bas et sur la mer derrière même si tout est enveloppé de brume...

 

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12 octobre 2007 5 12 /10 /octobre /2007 13:17

Non contente de mes 12h de cours à l'université (en comptant au moins le double d'heures de préparation) et de mes 2h de cours par semaine à 3 fillettes françaises pour leur apprendre à lire et à écrire, voilà que depuis mardi, je donne, désormais, également 2h de cours d'initiation au français à des enfants chinois dans une école primaire de Qingdao (je mettrai des photos des bambins prochainement). En fait, j'ai une classe d'une quinzaine d'élèves de 7 à 9 ans.
Ces enfants n'ont jamais entendu un mot de français, il est même possible que je sois la première étrangère qu'ils n'aient jamais rencontrée (les cours d'anglais sont assurés par des professeurs chinoisj). Nous n'avons aucune langue commune : ils parlent à peine anglais et moi toujours pas chinois. Imaginez mon premier cours : comment faire pour communiquer alors qu'ils ignorent comment dire "oui", "non"  ou "je ne comprends pas" et qu'ils ne peuvent pas plus comprendre les consignes  telles que "lisez", "répétez", "parlez plus fort" ou "posez la question à votre voisin".... Alors comment faire ? Par le plus simple : j'ai commencé par répéter plusieurs fois "bonjour" en les saluant un par un. J'ai refait la même chose en leur faisant de signe de répéter la même chose; puis je leur ai montré leur voisin en leur faisant comprendre qu'il fallait dire le mot à leur voisin. Puis j'ai enchaîné sur mon prénom  : "je m'appelle Armel". Je l'ai écrit au tableau en même temps. Je me désignais en même temps pour leur montrer qu'il s'agissait bien de moi. Pour être certaine qu'ils comprennent, j'ai également écrit mon prénom sur une feuille que j'ai mise devant moi. Ensuite, j'ai écrit des prénoms féminins et masculins (petits dessins - très laids - d'une petite fille et d'un petit garçon au tableau) parmi lesquels ils devaient en choisir un. Comme ils ne pouvaient pas les lire, je les ai répété plusieurs fois et chacun son tour, les enfants devaient se lever et me désigner celui qu'ils avaient choisi et qu'ils devaient écrire sur une feuille, comme j'avais fait. Et pour finir, chacun répétait "je m'appelle ... + leur nouveau prénom". Voyant que cela fonctionnait bien, j'ai rajouté la question "Comment tu t'appelles?"Les 3 premiers élèves répétaient ma question mais n'y répondaient pas. Mais à force de répéter en faisant mine de jouer un dialogue, le 4ème élève a compris ce que je faisais et il a répondu à la question. A partir de ce moment-là, les élèves avaient compris et j'ai pu leur faire faire l'exercice par eux-mêmes, l'un posant la question et l'autre y répondant. La première leçon s'est terminée sur un au revoir ! A la fin du cours, je n'avais plus de voix et la gorge complètement sèche mais je me sentais ravie. Mes petits élèves sont charmants, très natures, pas si différents des enfants français si ce n'est qu'ils ont des habitudes dues à l'école chinoise; par exemple, ils se lèvent dès qu'ils 
prennent la parole que ce soit après avoir levé le doigt ou si je les interroge directement. De même, lorsqu'ils se mettent à parler un peu trop fort, il suffit de faire "chut" pour qu'ils se taisent immédiatement. Ah, quel plaisir de se faire obéir facilement, cela me change de mes 3 petites insupportables gamines françaises....

Deuxième cours ce vendredi. Avant de commencer, sourde inquiétude. Quelle va être l'hécatombe ? Combien d'élèves vont revenir en cours ? Qu'auront-ils retenu ? Vous allez me dire que je n'ai pas à m'angoisser excepté que je n'ai pas seulement 15 petits élèves : j'ai également 5 observatrices ! Et oui, n'ayant jamais côtoyer de professeur étranger, les institutrices de l'école sont curieuses de voir mes méthodes. Elles sont très amusantes car je les vois répéter avec application les mots que je prononce tous comme mes petits élèves. Elles ont très envie d'apprendre une autre langue dont elles ignorent tout. Même si je sais que leur observation est tout à fait amicale, j'avoue que ça m'ennuie un peu, surtout qu'elles seront là à tous les cours !!! Le problème, c'est que cela me met un peu mal à l'aise car, moi, je ne suis pas institutrice !!!! Je n'ai jamais travaillé avec des enfants (je n'ai ni Bafa, ni fait de baby-sitting ou ce genre de choses...). Je n'ai même jamais envisagé d'enseigner à des enfants car faire de la discipline ne m'intéresse pas et il me manque le partage que je peux avoir avec des étudiants adultes. Bref, je crains que les institutrices s'attendent à ce que j'aie des méthodes particulières, sauf que je n'ai AUCUNE idée de la façon d'enseigner à des enfants. Ok, il faut que ce soit ludique et il faut varier les activités, mais CONCRETEMENT, je fais comment , moi ????? Quelle idée de m'embarquer là-dedans me direz-vous alors ? Il faut croire que j'ai le goût du risque....

Donc, deuxième cours : je me retrouve avec 17 élèves et 7 profs en observation !!!! (mon cours a lieu sur une partie de la pause de midi, c'est pourquoi beaucoup d'instits sont libres...). Mes petits élèves rentrent dans la classe en me disant "bonjour". Ils le prononcent plutôt bien, cela me réjouit. Je commence à poser la question vue au dernier cours, tous les élèves répondent sans problèmes mis à part deux d'entre eux (que j'avais déjà repérés au premier cours : je vais avoir du mal avec eux, ils n'ont aucune intuition et je ne peux rien faire pour eux s'ils ne devinent pas du tout ce que je leur demande et alors que 10 de leurs camarades ont, pourtant, déjà répondu correctement). J'écris les 3 phrases au tableau car j'enchaîne sur l'alphabet. Frise avec lettres en couleur, faite par mes soins, répétition en coeur puis dans le désordre. Exercice de mise en application : je distribue les lettres sur des feuilles volantes à tous les élèves. Certains se montrent frustrés car ils n'ont qu'une lettre alors que certains en ont deux (évidemment ils ne sont que 17 et il y a 26 lettres dans l'alphabet, malheureusement). Je n'avais pas pensé à cela avant de rencontrer ce petit souci. Ce n'est pas grave, on échangera les lettres de toute façon, par la suite. L'objectif : reconnaissance du son. Lorsque je dis une lettre au hasard, l'enfant qui l'a doit lever la feuille et la montrer à ses camarades. Maitenant, même exercice mais je deviens spectatrice : ce sont les entants eux-mêmes qui doivent prononcer la lettre de leur choix. Pour finir, je distribue l'alphabet et on colorie chaque lettre en la prononçant en même temps. Et enfin, les dernières minutes sont consacrées à épeler quelques prénoms. Mais on continuera cela la semaine prochaine ! Pas plus qu'au premier cours je n'ai utilisé d'autre langue que le français et, néanmoins, nous parvenons à nous comprendre. C'est assez extraordinaire. Vous allez me dire que pour l'instant, ce n'est pas très compliqué. Certes, mais imaginez nos petits français de 7-8 ans avec une prof chinoise qui ne parle pas un mot de français et qui fait tout son cours en chinois ? Par rapport à cette prof imaginaire, j'ai une chance énorme : mes petits élèves apprennent l'anglais, ils connaissent donc les lettres latines; ce qui provoque quelques difficultés d'ailleurs puisqu'ils ont tendance à confondre les prononciations de l'anglais et du pinyin (transcription en lettres latines des caractères chinois) avec celles de l'alphabet français; l'avantage, c'est qu'au moins ils peuvent déchiffrer ce que j'écris au tableau alors que nos petits français seraient bien incapables de lire les caractères chinois ! 

Même si je sais qu'ils ne comprennent rien à ce que je dis, je parle français tout le temps même pour leur donner les consignes. S'ils les comprennent, c'est uniquement par mes gestes et par les exemples que je donne, mais je me dis qu'à force de répéter toujours plus ou moins les mêmes choses, certains élèves feront peut-être un jour le lien entre mes gestes et mes mots. Je suis, en effet, surprise de constater à quel point certains sont incroyablement dégourdis et intuitifs : je jurerais qu'ils ont déjà appris le français tellment ils captent presqu'immédiatement la consigne. Evidemment, comme je l'ai écrit précédemment, certains ne montrent malheureusement pas ces aptitudes. Mais, ce n'est pas grave parce qu'ils sont tous tellement mignons ! je craque complètement lorsque je vois leur petite bouille levée vers moi  ! Ils se montrent vraiment très motivés; c'est vraiment extra.

En sortant du cours, cet après-midi, j'étais heureuse. C'était un instant parfait, vous savez ce genre de moments éphémères, si rares ,où l'on se sent parfaitement serein et à notre place : j'étais là où je devais être, à faire ce que j'aime et à le faire bien, j'espère. Avec mon coeur, en tout cas. Bref, c'est après avoir vécu ces instants de bonheur que je me dis que le métier de professeur est l'un des plus beaux du monde !!

Vous aurez compris une chose, je n'ai qu'une hâte, retrouver mes chers petits élèves mardi prochain. Cette journée sera certainement intéressante puisque j'irai également observer une classe d'anglais donnée par une de mes observatrices.

En tout cas, il paraît que je suis très jolie (allez en Chine, rien de mieux pour flatter votre ego !), que je suis élégante et que lorsque je parle français, j'ai une très jolie voix, toute douce et que dans ma bouche, le français semble être une musique.... Désolée, je ne me lance pas de fleurs, je répète simplement  ce que m'a dit l'une des institutrices en anglais. A vous de décider ce qui relève de la politesse ou non.... 

Enfin, une petite anecdote. Lorsque j'ai pris le bus pour me rendre à l'école, j'ai vu à l'intérieur un petit panneau en chinois ,sous-titré en anglais : "Please speak mandarin chinese". J'étais soufflée : franchement, me suis-je dit, ils exagèrent ! Ce n'est pas de notre faute si nous ne parlons pas tous chinois, ils n'ont qu'à faire un effort eux-aussi pour parler un peu anglais. J'ai donc fait part de ma surprise à l'une des institutrices qui m'a expliqué que j'avais mal interprété les choses. On peut lire cette phrase dans les bus où il y a un préposé dans le bus qui vous délivre le billet, or cette phrase indique aux Chinois qu'ils ne doivent pas utiliser leur dialecte car l'employé ne le comprendrait peut-être pas. Ah !!! je comprends mieux ! J'aime beaucoup relever ce genre de petits détails qui illustrent les particularités d'une culture. Les langues régionales - les dialectes - en Chine sont tellement importantes et différentes; ce que souligne cette petite phrase dans le bus.

 Puisque j'évoque le sujet de l'interculturalité, cela me rappelle une blague faite par un de mes élèves en 2ème année qui ne m'a pas du tout fait rire. Il racontait une histoire qui se passait au zoo et il a finit par une chute qu'il voulait originale, je crois, en disant qu' "un Français en voyant un singe s'est mis à vomir parce qu'il le trouvait laid et que lorsqu'un Chinois a vu un Japonais, il s'est mit également à vomir car il le trouvait laid" (ou que le Japonais était comme le singe, laid, - je n'ai pas tout bien compris mais cela revenait au même). Tous les élèves se sont mis à rire. Pourquoi interculturalité ? parce que cette anecdote montre les sentiments de certains Chinois à l'égard des Japonais. Je me souviens d'ailleurs avoir lu sur leur fiche de présentation que certains détestaient les Japonais ou qu'ils n'avaient pas oublié le passée. En même temps, j'en connais d'autres qui aiment la culture japonaise (la musique ou les manga). En tout cas, les sentiments à l'égard du Japon et des Japonais sont assez exacerbés, comme on le voit... En France, on imagine pas de jeunes Français de 20 ans dirent qu'ils détestent les Allemands. Mais le contexte est différent: avec l'Europe, les programmes d'échanges linguistiques, Erasmus...et l'Allemagne qui a fait son mea-culpa, contrairement au Japon, la donne n'est pas la même et les conséquences n'ont plus, au final.
C'est incroyable comme de petites phrases anodines peuvent être révélatrices. Par exemple, sur l'une des copies, j'ai vu que l'élève qui racontait un fait divers sur un voleur qui avait fait un casse dans une banque a terminé l'histoire en écrivant  que "il a été condamné à mort évidemment"; ce qui ne serait pas forcément si évident pour un Français....  Oui, je suis bien en Chine même si j'ai parfois tendance à l'oublier !

Pour finir sur des pensées plus positives, replongeons-nous dans les vacances le temps de quelques photos....


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Sur l'une des plages de Qingdao, du vélo sur l'eau avec une amie chinoise qui découvrait Qingdao et la plage !

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Quelques images de la vieille ville de Qingdao et de ses bâtiments d'architecture occidentale lorsque la ville était encore une colonie allemande.

PA040089.JPG Eglise catholique St Michel (1934)

PA040076.JPGAncien bâtiment officiel des Gouverneurs Allemands.(1904-1906)

PA040109.JPG Ancienne résidence du Gouverneur Général Allemand (1905)

 

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7 octobre 2007 7 07 /10 /octobre /2007 16:44

circuit.jpgEt d'abord, une petite carte, histoire de situer les villes que j'ai visitées. C'est tout petit mais c'est suffisant pour vous montrer que je n'ai vu qu'une infime partie de la Chine, pratiquement rien, en fait; d'autant plus que mes longs trajets, je les faisais en train de nuit. Donc, mis à part, les grandes villes où j'ai séjourné, je n'ai pu voir ni petites villes ni campagne. Mais j'espère bien me rattraper lorsque je descendrai dans le sud lors de prochaines vacances (en janvier / février, j'espère).









Ceci dit, si l'on se réfère à la liste du patrimoine mondial de l'Unesco, j'aurais pu faire pire comme voyage.... J'ai pu admirer pas moins de 10 sites inscrits sur cette liste (sur les 35 que compte la Chine) : la Cité Interdite, le Palais d'Eté et le Temple du Ciel à Beijing, la Grande Muraille, les tombeaux Ming, le palais d'été et les temples avoisinants à Chengde, les grottes de Yungang à Datong, la ville de Pingyao, le mausolée de Qin Shi Huangdi à Xi'an et les grottes de Longmen à Luoyang. Pas mal, n'est-ce pas ?

Maintenant la question piège : qu'ai-je préféré ? Il m'est définitivement impossible de répondre à cette question. Demandez-moi plutôt ce que je n'ai pas aimé, quoique la réponse ne soit guère plus aisée...
Il ne peut pas être question de préférence : les sites sont trop différents pour être comparables et sont tous merveilleux pour diverses raisons . Allez, je vous donne mon top 3 mais dans le désordre (car je change d'avis d'une journée sur l'autre) : la Grande Muraille entre Jinshanling et Simatai, le Palais d'été de Beijing et les temples lamaïques de Chengde.

Je n'ai qu'une envie : découvrir les autres trésors que recèle la Chine, à commencer par le Shandong (la région où se trouve Qingdao). Le Shandong est en effet le berceau du confuciannisme (puisque Confucius est né à Qufu, une ville dans le Shandong) et que non loin, se trouve également le mont Tai (Taishan), la première montagne sacrée de Chine où j'irai prochainement !....

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6 octobre 2007 6 06 /10 /octobre /2007 17:07

Samedi 1er septembre : il est 5h du matin, je débarque sur le quai de la gare de Luoyang accueillie par la fraîcheur de l'aube. Je me sens étrangement mélancolique, voire même triste. Est-ce parce que mon périple touche à sa fin ? Parce que j'ai dû quitter mes compagnons de voyage de quelques jours et que je me retrouve de nouveau seule, livrée à moi-même ? Ou peut-être est-ce l'angoisse de ne pas trouver un train pour Qingdao... 
Inutile de tergiverser, je passe à l'action et me dirige résolument vers la sortie où je suis assaillie par des dizaines de Chinois qui me proposent une chambre d'hôtel,... Seigneur ! Ces Chinois ne dorment-ils donc jamais ? Il est 5h du matin !!! Je vous en prie, laissez-moi tranquille !!!! Je suis fatiguée, un peu démoralisée et en plus je ne comprends rien à ce que vous racontez, alors laissez-moi !!!! Evidemment, je crie tout cela en silence.... 
Je leur explique poliment que leurs propositions ne m'intéressent pas car j'ai l'intention de repartir aujourd'hui même pour Qingdao. Ils me rétorquent que c'est impossible qu'il n'y a pas de trains pour cette destination. Et pour Jinan, alors (qui est sur le chemin de Qingdao) ? Non, il n'y en a pas non plus. Ah, génial. Je sens la panique me gagner. Je me raisonne : au pire, je dors une nuit ici, De toute façon, je veux en avoir le coeur net, alors je vais demander au guichet. Pendant que j'attends dans la file, un Chinois, assis non loin, s'approche, commence à discuter avec moi (questions habituelles) et me demande où je compte aller. Je lui explique à nouveau mon intention. Quand mon tour arrive, le Chinois prend alors gentiment les choses en main et c'est lui qui formule ma demande à l'employée de la gare. Elle confirme qu'il n'y a pas de trains aujourd'hui pour Jinan ou Qingdao, il faut que j'attende demain. Je remercie mon aimable interlocuteur et m'éloigne lentement, bien ennuyée. A ce moment-là, le Chinois me rejoint; j'en profite pour lui demander s'il sait où se trouve la gare routière qui, par chance, est à côté de la gare. Mon ange-gardien m'y conduit et se propose à nouveau de m'aider en demandant à l'employée de la gare routière, cette fois-ci. Réponse : pas de bus pour Qingdao mais un bus pour Jinan, départ 18h43. Ouf, je sens la chape d'inquiétude qui pesait sur moi disparaître : Jinan étant assez proche de Qingdao, je suis certaine de pouvoir  trouver facilement  un moyen de gagner ma destination finale en bus ou en train. J'ai omis de préciser que les choses ne se sont pas passées aussi facilement car le "troupeau" de Chinois qui m'avait assailli à la sortie de la gare avait continué de me suivre lors de mes pérégrinations entre la gare et la gare routière et je ne sais pas ce qu'ils ont raconté à mon aimable compagnon, mais au début, il pensait qu'il n'y avait pas de car pour Jinan ou Qingdao. C'est sur mon insistance que nous sommes allés demander à la gare routière. Une fois mon billet en poche, mon sauveur m'a laissée car il avait un train à prendre. A ce moment-là, le groupe infernal (qui s'était un peu éloigné après s'être fait enguirlander par mon gentil Chinois) a de nouveau fondu sur moi. Ne pouvant plus espérer que je passerai la nuit dans un de leur hôtel puisque je partais le soir même, ils ont cherché à grapiller quelques yuans en me faisant des propositions complètement saugrenues, du genre : on vous garde votre sac-à-dos toute la journée pour 60 yuans (je précise que je l'ai laissé à la consigne à la gare pour seulement 5 yuans !), vous avez passé la nuit dans le train : vous avez sûrement envie de vous reposer et de prendre une douche (je ne me souviens plus du prix honteux proposé)... Ah, ces Chinois, des marchands dans l'âme, il n'y a pas à dire....prêts à commercer et vendre tout et n'importe quoi...

Le problème de la suite de mon voyage étant réglé, je me suis dirigée sans grande conviction vers l'arrêt de bus le plus proche pour voir si je pouvais en trouver un qui m'amènerait aux grottes de Longmen, situées à 15 km de Luoyang. Evidemment, mes "nouveaux amis" continuaient de me suivre et d'autres se sont rajoutés au groupe, notamment des chauffeurs de taxi. Ceux-ci proposent de me conduire dans divers lieux touristiques dont les grottes de Longmen. Je fais mine de ne pas paraître intéressée : "non, non, merci, je vais prendre le bus (même si je n'ai aucune idée où le trouver et quel numéro de bus je dois prendre..., mais ça vous n'avez pas besoin de le savoir !)". Ils insistent, je fais semblant de commencer à réfléchir, ils m'annoncent un prix (35 yuans). Je prends un air outragé, du genre : "vous vous moquez de moi ? vous me prenez pour une touriste (ce que je suis, mais bon....) ?". "Combien ?" me demandent-ils alors. Je déteste cette question car je ne sais jamais quel chiffre annoncer. Je lance : "15 yuans". Et tous de se récrier : "c'est impossible, vous vous rendez compte, c'est loin ! ce n'est vraiment pas possible !". Je prends un air indifférent :"Bah, tant pis pour vous, alors, je vais prendre le bus". "Non, non, attendez, je peux vous proposer 30 yuans mais c'est vraiment un grand sacrifice". Je reprends mon air indigné : "30 yuans, vous trouvez que c'est un bon prix ,vraiment ? Non, décidément, je vais prendre le bus". Et je commence à m'éloigner. "Attendez, attendez, 27 yuans, d'accord ?" "Non, vraiment, c'est trop cher", rétorqué-je. Et le petit jeu continue, nous arrivons à 25 yuans, le chauffeur n'a pas l'air de vouloir descendre plus bas. J'hésite à poursuivre le marchandage : vais-je trop loin ? Et si j'annonce un prix trop bas et qu'il me laisse tomber, de quoi vais-je avoir l'air devant la bonne dizaine de Chinois qui assistent à notre joute verbale, aussi passionnés que s'il s'agissait d'un match de ping-pong (bien qu'en réalité, j'ignore si le ping-pong passionne réellement les Chinois....). Tant pis, j'essaie. Je lui annonce que j'accepte pour 20 yuans. Il hoche négativement la tête d'un air affligé. Mince, me dis-je in petto, il va refuser. J'enfonce le clou en m'éloignant une énième fois... Quelques pas encore et là, heureusement, il me rappelle d'un ton plaintif en me disant que c'est d'accord. Ouf ! je ne me suis pas ridiculisée ! Je suis très contente de ma négociation qui a duré une bonne dizaine de minutes, ai-je l'impression. A voir leur mine réjouie, je dirais que mon groupe d"admirateurs semble avoir passé un petit quart d'heure très amusant. Je me mets à leur place : on n'a pas la chance de voir tous les jours une jeune occidentale qui parle un sabir anglo-sino-japonais (et oui car lorsque je cherche mes mots dans une langue, ce sont toujours ceux d'une autre langue qui me viennent les premiers à l'esprit !) avec un accent à faire se retourner Confucius dans sa tombe. Cela dit, chinois déplorable ou pas, apparemment c'était suffisant pour que je me fasse comprendre et c'est bien, là, le principal !

Installée dans le taxi, je peux enfin respirer. 30 minutes plus tard, le taxi me dépose sur le parking. Il est 6h15 et les grottes n'ouvrent qu'à 7h. Je profite du pâle soleil et de la tranquillité matinale des lieux pour me dégourdir les jambes le long de la rive de la rivière Yi.
Au détour d'un chemin, je tombe sur un groupe de Chinois en train de pratiquer leur séance matinale de Tai qi chuan (mais si vous connaissez ! le "taï tchi chuanne", cet art martial qui vise à détendre les muscles en les faisant travailler en étirements). Cela me fait plus penser à une sorte de danse qu'à un art martial, il y a une certaine élégance dans le mouvement et une certaine beauté dans la lenteur d'exécution de ce mouvement...



P9011261.JPGA 7h, je me dirige enfin vers l'entrée des grottes de Longmen. Il s'agit de grottes rupestres comme celles de Yungang à Datong, excepté que les sculptures sont moins bien conservées et que l'on ne peut y admirer de statues colorées. Plus de 100 000 représentations bouddhistes et plus de 2000 grottes et niches ont été creusées ici du 5ème siècle jusqu'à l'époque des Tang (618-907) et cela le long d'une falaise sur plus d'un kilomètre des deux côtés de la rivière Yi. 





P9011224.JPGLe cadre est très agréable, au bord d'une rivière, en pleine nature, et surtout lorsque l'on vient au point du jour car la falaise est orientée vers le soleil levant et l'on peut donc admirer la lumière éclairant progressivement les statues....









P9011250.JPGJe vous entends dire d'ici "mais que trouve-t-elle donc à ces boudhhas ? n'est-elle pas lasse d'en voir partout ?". Après tout, c'est vrai que j'en ai vu un bon millier entre le Japon et la Corée et la Chine, et pourtant, non je suis toujours aussi fascinée par les sculptures et statues de Bouddhas...
J'aime leur simplicité, leur gigantisme (celui-ci fait plus de 17m de hauteur), leur air bienveillant, leur douceur, les idées qu'ils représentent, leur symbolisme....



P9011252.JPGObservez celui-ci, aux traits délicats, ne lui trouvez-vous pas l'air mystérieux, à la fois serein et lointain, bienveillant et sévère, ?










P9011265.JPGBref, une bien agréable promenade matinale que je poursuis dans un temple et un jardins qui jouxtent les grottes.











P9011269.JPG

















Fin de la visite, je pense regagner la ville de Luoyang bien que je ne sache pas encore trop ce que je vais pouvoir y faire (il n'y a pas grand chose de noté dans mon guide sur la ville). Et, là, j'ai de la chance, pendant que j'attends le bus qui doit me ramener en ville (que j'ai réussi à trouver toute seule comme une grande), un couple de chinois m'aborde.... en anglais ! Questions habituelles etc...; c'est alors qu'ils me conseillent trois temples à voir dans les environs de Luoyang. Ils montent dans le même bus que moi pour me montrer où se trouve le premier temple qu'ils me suggèrent de visiter et m'indiquent quels bus je dois prendre pour les autres. Me voilà arrivée au premier temple, ils me font de grands signes lorsque je descends du bus. Sincèrement, comment critiquer les Chinois après de tels témoignages de gentillesse ?


P9011280.JPGLe temple Guanlin est dédié à un héros populaire, Guan Yu, l'un des plus grands justiciers chinois.












P9011289.JPGJe me suis rendue ensuite au temple du Cheval Blanc qui a dû être restauré à plusieurs reprises. A chaque fois que je parle de temple, ne vous y trompez pas, il s'agit toujours d'un ensemble de bâtiments. Ce temple est la plus ancienne fondation bouddhique en Chine. J'aurais sûrement apprécié ce site à sa juste valeur si des soucis gastriques n'avaient pas commencé à me "distraire". J'ai renoncé dès lors à aller voir le temple de Shaolin (où fut développée une des formes d'arts martiaux qu'on appelle en français "kongfu", selon l'appellation cantonnaise, en fait). Sans vouloir épiloguer sur le sujet, je dirais simplement que je ne me voyais pas faire des dizaines de kilomètre dans un bus chaotant et sans toilettes... Je suis donc revenue en ville et me suis reposée le reste de l'après-midi.

Le soir, j'ai donc pris mon fameux bus en direction de Jinan. Il s'agissait, en fait, d'un bus couchette ! Je n'avais encore jamais expérimenté ce moyen de transport. Et j'ai notamment beaucoup apprécié un petit détail : un petit coffre sous chaque lit est aménagé pour y enfermer nos chaussures ! Délicate attention pour les voisins.... C'est aussi confortable que les couchettes dans le train et j'y ai très bien dormi. Etant, en outre, la seule passagère étrangère, j'ai été chouchoutée par tout le monde, les uns m'offrant des gâteaux, d'autres des fruits, d'autres encore, des biscuits.... Nous avons quitté Luoyang vers 19h et sommes arrivés à Jinan vers 6h du matin. Puisque j'étais à la gare routière, je ne voyais pas de raison de me compliquer l'existence en cherchant la gare ferroviaire, donc je suis simplement allée acheter un billet pour Qingdao. Le car n'est parti que vers 8h et je n'ai atteint Qingdao qu'à 13h (des problèmes de circulation ont ralenti le car); à destination, j'ai écarté tous les chauffeurs de taxi prêts à me harponner et j'ai sauté dans le premier bus que j'ai trouvé pour me ramener à l'université. 

Fin de mon voyage (de mon premier périple touristique en Chine, devrais-je dire....)

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6 octobre 2007 6 06 /10 /octobre /2007 09:59

Vendredi 31 août : mon voyage touche à sa fin. Je compte revenir à Qingdao dimanche. Plusieurs options s'offrent à moi : prendre l'avion dimanche et donc rester à Xi'an une journée de plus mais s'il continue de pleuvoir, cela ne me dit trop rien. Prendre l'avion dimanche d'une autre ville : remonter à Taiyuan ? m'arrêter à Jinan ?
Finalement, je me décide : aujourd'hui, Xi'an et ce soir je prendrai le train de nuit pour me rendre à Luoyang qui est, plus ou moins, sur le chemin de Qingdao. Le seul léger détail : personne n'est capable de me dire s'il existe un train Luoyang-Qingdao. Bah, je me dis que j'aviserai sur place ! J'ai pu acheter mon billet de train Xi'an-Luoyang  pour le soir même à un guichet de .... banque, moyennant 5 yuans de commission (c'est l'hôtel qui me l'a indiqué car c'était l'endroit le plus proche).

P8311197.JPGPour cette dernière journée, toujours pluvieuse malheureusement, je vais me réfugier toute la matinée dans un musée : le musée d'Histoire du Shaanxi. Il est très intéressant car il est surtout consacré aux périodes anciennes de la Chine, de la préhistoire à la dynastie des Tang, et c'est une bonne introduction à l'histoire de la région. On peut même y voir 4 guerriers originaux de l'armée de terre de Qin Shi Huangdi.















P8311208.JPGL'après-midi, j'ai rejoint mes deux amies anglaises pour visiter la pagode de la Grande Oie Sauvage. Erigée en 652, c'est en fait une tour de briques de 64m avec de légères ouvertures. Elle est encore de forme carrée alors que les pagodes par la suite seront construites sur un plan octogonal. Les bâtiments autour de la pagode ont été restaurés. Le nom de la pagode "oie sauvage" est une appellation populaire qui remonte à une histoire rapportée d'Inde par un célèbre pélerin chinois du 7ème siècle. Lors d'un de ses voyages, il avait rencontré un temple portant ce nom; lorsqu'il en avait demandé la raison, les moines lui avaient expliqué que c'était pour se rappeler une promesse qu'ils avaient faite un jour. En effet, une fois, les moines s'étaient plaints au Bouddha de manquer de viande; c'est alors que le Bouddha sacrifia et précipita dans la cour du monastère l'oiseau qui volait en tête d'un groupe d'oies sauvages. Horrifiés, les moines jurèrent de ne plus jamais manger de viande et donnèrent le nom d"oie sauvage" à leur monastère.





P8311212.JPGNous avons terminé notre journée en nous promenant à nouveau dans le centre ville de Xi'an (quartier musulman, au pied des remparts, la rue des antiquaires,....), entre les gouttes de pluie. Mais, trempées, transies et fatiguées (presque 15 jours par monts et par vaux, je commençais à en ressentir les contre-coups), nous sommes donc retournées assez tôt à notre hôtel. 








On dira ce que l'on voudra, mais voyager de cette façon n'est pas vraiment des vacances ni de tout repos !  Cependant, ce que c'est excitant !

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