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30 juin 2016 4 30 /06 /juin /2016 12:45

Les cours sont terminés, les examens corrigés et beaucoup d'étudiants ont déjà quitté le campus, exceptés les 1ère année qui doivent suivre un entrainement militaire pendant 2 semaines. C'est un spectacle que j'ai vu dans toutes les universités et écoles où j'ai travaillé en Chine et qui concerne uniquement les étudiants de 1ère année. Au lycée, ils suivent aussi une formation militaire plus courte. Cette formation a été instaurée en 1989 (ding, ding, que s'est-il passé en Chine en 1989 ?...).

 

Les étudiants m'ont dit qu'ils ne font pas grand chose d'autre à part former des rangs, rester debout pendant  des heures, crier des slogans. Ils apprennent également la manipulation des armes pendant les derniers jours. De ma chambre, je les entendus et vus se déplacer et crier tous en coeur toute la journée. Je les plains franchement car ils sont affublés d'un uniforme qu'ils doivent supporter sous un soleil de plomb qui alterne avec des averses tropicales et sous une température qui flirte avec les 30-33 degrés, sans parler de l'humidité ambiante. Le fait d'être dehors toute la journée est déjà un conditionnement physique. Cette formation qui a pour but notamment de renforcer le patriotisme des étudiants est très peu appréciée, surtout des filles (dont l'inquiétude principale est la peur de bronzer). Non, plus sérieusement, ils m'ont dit qu'ils enviaient les étudiants français qui n'ont pas besoin de participer à ce genre d'activités.

 

 

 

再见 (au revoir) la Chine
再见 (au revoir) la Chine

Je me suis un peu égarée de mon sujet, mais, voilà, je quitte la Chine le 6 juillet, définitivement (en tout cas, pour l'instant...). Je ne pars pas parce que je suis lasse de ce pays mais tout simplement pour rejoindre mon mari qui travaille désormais au Japon (en tout cas, pour l'instant …) une fois que j'aurai mon visa.

 

J'ai passé somme toute d'excellentes années en Chine. Je suis consciente que cela est dû en grande partie à mon statut d'"expatriée" et de prof dans des universités chinoises. Si j'avais travaillé dans des alliances françaises, pas sûr que j'aurais été si heureuse professionnellement. Si j'étais chinoise, pas sûr que je serais si satisfaite non plus (tout comme les Français ne sont pas forcément heureux en France). Mais pour les étrangers qui, en plus, enseignent à l'université en Chine, c'est très cool et sans grande pression. La charge de travail n'est également pas énorme. En plus, l'université s'occupe souvent du visa (plus ou moins), fournit le logement, … Je le dis sans plaisanter : c'est le meilleur job du monde. D'ailleurs, le fait que les profs étrangers qui travaillent dans des universités passent de si longues années en Chine le prouve.

 

En cherchant bien, je n'ai aucun mauvais souvenir de toutes mes années en Chine. Je suis persuadée que je ne retrouverai nulle part les conditions de vie et de travail que la Chine m'a offertes. En plus, il y a une telle liberté en Chine ! Cela peut sembler paradoxal. Mais je ne suis pas la seule à le ressentir. J'en parlais récemment avec deux autres profs français du campus dont l'un vit ici depuis 9 ans et l'autre depuis 14 ans. Aucun des deux n'imagine revenir vivre en France un jour. Certes, pour des vacances et voir la famille passe encore, mais pas y habiter. Vue d'ici, la France nous semble un pays tellement figé, rétrograde, conservateur, ennuyeux, moralisateur, violent, agressif, aigri… (cf tous les problèmes sociaux qui ont eu lieu ces dernières semaines… Et dire que la France fait croire au monde entier qu'on s'habille en Dior et qu'on se parfume au Chanel… Pas étonnant que les touristes repartent souvent avec des sentiments plus que mitigés).

 

En Chine, c'est un bouillonnement. Alors, certes, je ne suis pas naïve au point d'oublier les problèmes qui existent ici ; mais il y a une vraie explosion de vie. Et un sentiment que tout est possible et tout est faisable… ce qui s'accompagne d'excès dont je me suis souvent plainte, d'ailleurs, mais qu'on oublie vite en fin de compte dans la vie quotidienne.

 

Par ailleurs, en Chine, je ne me suis jamais sentie en danger, notamment en tant que femme. On peut porter des jupes, même courtes, sans avoir peur de se faire harceler et sans que personne ne vous regarde d'un air louche. Le soir, les rues, les transports, les lieux publics ne sont pas dangereux alors même que Guangzhou est une ville bien plus grande que Paris. Je ne dis pas qu'il n'y a pas de crimes, mais quand j'étais étudiante à Paris, j'ai quand même eu des petites frayeurs alors qu'ici, jamais. Certes, le fait que je sois étrangère me préserve peut-être plus, mais je garde une image très positive de la Chine en matière de sécurité.

 

Vous allez croire que je vais regretter la Chine. Pourtant, ce n'est pas le cas. Le chromosome de la nostalgie ne fait pas partie de mon ADN. Cependant, c'est avec plaisir que j'ai participé à des dîners d'adieux avec mes étudiants, que j'ai souri sur les photos et que je les ai invités chez moi pour nous amuser ensemble. Je garde plein de bons souvenirs et j'adore les classes de 1ère et 2ème année car, en plus des cours, on a fait pas mal d'activités ensemble : atelier danse, chanson, préparation de raviolis, petit-déjeuner à la cantonaise, dîners, jeux...

再见 (au revoir) la Chine
再见 (au revoir) la Chine
再见 (au revoir) la Chine
再见 (au revoir) la Chine

Cela dit, il faut être réaliste : on vit dans une société de l'instantané, on zappe. On passe d'un travail à un autre, d'un pays à un autre, d'une rencontre à une autre, etc.. Donc, mes étudiants vont vite m'oublier de même que je vais les oublier, oublier mes années en Chine et passer à autre chose. C'est ainsi et ce n'est pas forcément triste. 

 

Avec mon départ qui se rapproche, tout le monde voulait connaître mon impression sur la Chine et les Chinois. On m'a beaucoup posé cette question : "Alors, où est-ce que tu préfères habiter ? ", "Qu'est-ce qui est différent entre la Chine et la France / les Chinois et les Français ?" Je suis incapable de répondre à ces simples interrogations. Certes, j'ai beaucoup parlé des Chinois et de la Chine (pas toujours très positivement, d'ailleurs) dans mon blog et je peux donner quelques exemples de différences. Cependant, rétrospectivement, je me suis rendue compte que tout ce que j'ai pu raconter sur les Chinois ou la Chine en général n'influence pas vraiment ma vie personnelle et, c'est pourquoi, ces questions me paraissent vaines . En réalité, ce qui rend heureux ou malheureux, c'est la famille, les amis / connaissances, les revenus, les relations avec le chef et les collègues avec qui on travaille, etc. Alors, peu importe comment est la Chine ou comment sont les Chinois. J'ai eu la chance de ne pas trop galérer pour trouver des postes de prof de français en Chine avec des revenus satisfaisants, j'ai travaillé avec des collègues souvent laxistes mais plutôt gentilles, les étudiants n'étaient pas toujours sérieux mais serviables et aimables et, dans la rue ou les services publics, j'étais traitée de la même façon que les autres voire avec un peu plus de sympathie parfois et tout allait bien dans ma vie personnelle. 

 

Alors, oui, j'ai été heureuse en Chine.

再见 (au revoir) la Chine
再见 (au revoir) la Chine
再见 (au revoir) la Chine
再见 (au revoir) la Chine
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28 juin 2016 2 28 /06 /juin /2016 16:02

Les jours se rapprochent avant mon départ de Chine...

Vivant à Shenzhen, puis à Guangzhou, j'ai eu plein d'occasions avec mon mari de passer des week-ends à Hong-Kong. 

Je suis beaucoup plus critique que je n'ai pu l'être par le passé quant à l'accueil et aux services à Hong-Kong. Certes, les infrastructures sont vraiment développées, les restaurants variés, les paysages sympas, mais les employés travaillant dans les services sont tellement désagréables !

Je crois presque que les serveurs parisiens sont battus en terme de rudesse. C'est bien simple : c'est un territoire où les employés et les serveurs ne savent pas sourire. Sans parler de leur froideur et de leur indifférence. Quant aux vendeurs, ils sont très pénibles car ils font de la vente forcée et les produits qui nous intéressent sont bizarrement souvent en rupture de stock. 

S'ajoute à tous ces désagréments, la question du pourboire. En Chine, cela n'existe pas. En théorie, à Hong-Kong, ce n'est pas une coutume non plus. Sauf que, sans doute en raison de riches "expatriés" - des Blancs occidentaux plein aux as -, c'est beaucoup plus flou dans la réalité. Ainsi, il n'est pas rare que les serveurs ne nous ramènent pas la monnaie alors que parfois cela monte à plusieurs dollars (de Hong-Kong). Cela m'énerve !! De toute façon, l'idée du pourboire est dégradente au possible. Je ne comprends pas qu'on ne réforme pas cette habitude en France. 

 

Il y a également une chose qui me choque beaucoup et dont vous ne vous apercevrez pas si vous n'allez à Hong-Kong qu'en semaine. Ou alors, si. En semaine, vous remarquerez beaucoup de femmes philippines ou indonésiennes qui promènent des chiens en laisse ou des enfants blancs (pas en laisse) en portant des sacs de course. Et le dimanche, vous verrez toutes les passerelles, les parcs, les ponts, les dessous d'escalators occupés par des centaines de femmes - ces mêmes femmes - pour s'abriter de la chaleur comme du froid. En effet, venues gagner leur vie comme domestiques - oups, je voulais dire foreign domestic helpers - elles se retrouvent presque esclaves. Elles sont payées environ 400 € par mois, mais logent chez leurs employeurs (d'où des abus en tout genre) et ne disposent souvent pas d'espace privé. Certaines doivent dormir dans le couloir ou d'autres pièces. Elles doivent s'occuper de toutes les tâches domestiques, des enfants, etc... On estime qu'elles travaillent environ 70 heures par semaine. Leur seul jour légal de repos est le dimanche qu'elles doivent passer à l'extérieur. C'est pourquoi nous pouvons voir ces rassemblements incroyables de femmes (on estime leur nombre à 300 000) qui passent la journée en groupe, assises sur des cartons, se protégeant du froid ou du vent avec leur parapluie tout en partageant des plats, en discutant, en jouant parfois. Elles ne sont pas mal habillées, elles ont des téléphones ou des smartphones, elles parlent et rient avec leurs compagnes; mais il n'en reste pas moins qu'il est très choquant de les voir là toute la journée pendant que nous passons à côté d'elles. Elles sont invisibles en semaine et, soudain, elles deviennent ultra-visibles mais de façon extrêmement négative. Je ne comprends pas que le gouvernement de Hong-Kong n'agisse pas. Et le dimanche soir, vers 18h - 19h, elles remballent tout soigneusement car elles doivent être de retour chez leurs patrons à 20h. 

Adieux à Hong-Kong
Adieux à Hong-Kong
Pourtant, en dépit de tout cela, mon mari et moi avons toujours adoré passer des week-ends à Hong-Kong. Je ne vais pas refaire la description de ce territoire, mais juste insister sur les aspects qui me plaisent.

 

optant comme leurs consœurs philippines pour des parcs, des ponts, des passerelles, des dessous d’escalators géants pour s’abriter de la chaleur comme du froid.Pourtant, cela ne nous a pas dégûtés complètement car je suis incapable de compter le nombre de week-ends que nous y avons passé. 

Le centre de Hong-Kong est vraiment extraordinaire. J'ai un tout petit peu voyagé mais je ne connais aucun endroit qui présente 

 

optant comme leurs consœurs philippines pour des parcs, des ponts, des passerelles, des dessous d’escalators géants pour s’abriter de la chaleur comme du froid.

Pourtant, cela ne nous a pas dégûtés complètement car je suis incapable de compter le nombre de week-ends que nous y avons passé. 

Le centre de Hong-Kong est vraiment extraordinaire. J'ai un tout petit peu voyagé mais je ne connais aucun endroit qui présente 

 

optant comme leurs consœurs philippines pour des parcs, des ponts, des passerelles, des dessous d’escalators géants pour s’abriter de la chaleur comme du froid.

Adieux à Hong-Kong

Le centre - Central, sur l'île de Hong-Kong - est vraiment extraordinaire. J'ai un tout petit peu voyagé mais je ne connais aucun endroit qui présente cet étonnant paysage de mer, de forêt de gratte-ciel et de forêt vierge avec en arrière-plan des montagnes. 

Adieux à Hong-Kong

Même en s'écartant de Central, on retrouve ce mélange spectaculaire.

Adieux à Hong-Kong
Adieux à Hong-Kong

 Et la nuit, c'est magique (ce que mon smartphone ne peut pas rendre).

Adieux à Hong-Kong

J'aime également le contraste entre les avenues embouteillées, celles avec des marques célèbres et les petites rues envahies par la foule et aux boutiques qui vendent des produits plus locaux.

Adieux à Hong-Kong
Adieux à Hong-Kong
Adieux à Hong-Kong
Adieux à Hong-Kong
Adieux à Hong-Kong
Adieux à Hong-Kong
Adieux à Hong-Kong
Adieux à Hong-Kong
Adieux à Hong-Kong

Je me régale à chaque fois que nous prenons le tramway. Il existe à Hong-Kong depuis plus de 110 ans mais il semble terriblement exotique et désuet, perdu au milieu de ces géants de verre ultra-modernes. Il s'agit d'un moyen de transport bon marché et qui permet de profiter agréablement du paysage urbain.

Adieux à Hong-Kong
Adieux à Hong-Kong

J'apprécie également les mélanges architecturaux parmi lesquels se cachent de vieux temples au toit richement décoré.

Adieux à Hong-Kong
Adieux à Hong-Kong
Adieux à Hong-Kong
Adieux à Hong-Kong

Et puis, Hong-Kong, ce n'est pas que Central et Kowloon, c'est Aberdeen, Repulse Bay, Stanley, ses ports, ses montagnes (on peut y faire plein de petites randonnées qui offrent de superbes points de vue), ses plages et ses centaines d'îles.

Adieux à Hong-Kong
Adieux à Hong-Kong
Adieux à Hong-Kong
Adieux à Hong-Kong
Adieux à Hong-Kong
Adieux à Hong-Kong

Même si nos photos ne sont pas terribles et ne rendent pas justice aux paysages, voilà pourquoi j'aime Hong-Kong.

Ceux qui y font une escale rapide entre deux vols s'arrêteront surtout dans le centre très urbanisé et les quartiers commerciaux avec de grandes enseignes, mais prenez le temps de vous perdre dans les quartiers moins touristiques et surtout prenez le bus pour aller au sud de l'île de Hong-Kong, dans les Nouveaux Territoires ou sur les autres îles. Et on mange tellement bien à Hong-Kong (par contre, il faut avoir un portefeuille bien garni....).

Ce territoire partage peut-être le même climat et la même culture cantonaise que Shenzhen et Guangzhou, mais Hong-Kong est unique (je sais, c'est cliché au possible) et me charme de façon inconditionnelle. 

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27 juin 2016 1 27 /06 /juin /2016 14:01

En rédigeant un prochain article, je me suis surprise à réfléchir sur le terme "expatrié". Je me suis soudain demandée pourquoi les Chinois, par exemple, ne me qualifient pas d'immigrée alors que ma situation est la même que celle des Syriens qui veulent travailler en Europe ou pourquoi la France ne parle pas d'émigrés lorsqu'elle évoque « les Français de l'étranger ».

Un expatrié désigne selon Wikipédia un individu résidant dans un autre pays que le sien.

Un immigré / un émigré selon le Larousse est celui qui a quitté son pays d'origine pour s'installer dans un autre pays.

Curieux, on dirait bien que c'est la même chose, non ? Alors, pourquoi ce terme d'expatrié(e) ?

 

Evidemment, je ne suis pas la seule à m'intéresser à cette question. Je suis tombée sur quelques articles intéressants sur internet. Selon Mawuna Remarque Koutonin, un entrepreneur togolais, dans Courrier International du 29 mai 2015, "si l’on se réfère à cette définition (i.e celle d'expatrié), on peut s’attendre à ce que tout individu partant travailler dans un autre pays que le sien pendant une certaine période soit un expatrié, quels que soient sa couleur de peau et son pays d’origine. En réalité, ce n’est pas le cas. “Expat” est un terme exclusivement réservé aux Blancs occidentaux qui partent travailler à l’étranger. Les Africains sont des immigrés.

Les Arabes sont des immigrés. Les Asiatiques sont des immigrés. Les Européens, eux, sont des expats, parce qu’il ne saurait être question de les placer au même niveau que les autres. Ils sont supérieurs. “Immigré” est un terme destiné aux “races inférieures”. 

Il explique aussi "Les cadres africains de haut vol qui partent en Europe ne sont pas considérés comme des expatriés. Ce sont des immigrés, un point c’est tout. “Je travaille pour des organisations multinationales, aussi bien dans le secteur privé que dans le secteur public. Mais étant noir ou de couleur, je n’ai pas droit au terme d’‘expat’. Je suis un immigré hautement qualifié, comme ils disent pour être politiquement correct”, commente un Africain."

Il cite aussi dans son article un autre écrit par le Wall Street Journal qui en conclusion d'un sujet sur "Mais qui sont les expat ?" expliquait : Il est curieux de voir qu’à Hong Kong certaines personnes sont présentées comme des expats et pas d’autres. Quiconque a des racines occidentales est considéré comme un expatrié. […] Les domestiques philippins sont des travailleurs étrangers sous permis temporaire, même s’ils sont là depuis des décennies. Les Chinois du continent qui parlent mandarin sont rarement considérés comme des expats.”

Certains affirment qu'il s'agit là d'une vision simpliciste. D'autres expliquent que le terme « expatrié » désigne plutôt un statut et ses privilèges, « celui d'un salarié du secteur privé exerçant son activité professionnelle à l'étranger et qui peut ou non relever du droit du travail français. Il peut aussi bénéficier de divers avantages, notamment un salaire intéressant, surtout s'il travaille dans un pays où le niveau de vie est plus faible. Un statut bien plus rare dans les pays moins riches, pour des raisons économiques évidentes. » (cf. L'express du 15 mars 2015).

 

Enfin, inutile de jouer sur les nuances de sens. Cette question sémantique en apparence anodine reflète tout de même bien cet esprit du supériorité qui caractérise les Blancs occidentaux.

Bref, je suis donc une immigrée en Chine. Et j'ai bien de la chance que personne ne me regarde d'un air mauvais et ne vienne me crier qu'on ne veut pas de moi et que je ferais mieux de retourner dans mon pays. Les Français qui rejettent les migrants devraient penser à leurs amis, proches, collègues qui vivent à l'étranger. Si on leur laisse cette possibilité, pourquoi refusent-ils cette chance aux autres ?

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22 janvier 2016 5 22 /01 /janvier /2016 05:58

Rien de très particulier si ce n'est que, décidément, les Chinois ont le sens des affaires dans leur ADN, une fête censurée et, enfin, ne croyez pas que les Chinois soient si coupés du monde... Voilà donc le sommaire.

 

Ce qui est intéressant dans des cours de fle, c'est que l'on peut découvrir par petites touches - subjectives - la culture, la façon de penser, la langue des étudiants à qui on enseigne le français. Un exemple me vient à l'esprit. Lors d'un cours d'oral où nous révisions l'emploi du conditionnel et de l'hypothèse, j'avais demandé à mes étudiants de me dire trois choses qu'ils feraient s'ils devenaient millionnaires après avoir gagné au Loto. Au moins les deux tiers de la classe, voire les trois quarts, ont inclus dans une de leurs réponses une phrase du type "J'achèterai un commerce" ou"J'investirai dans un magasin". Certains avaient même des idées très précises qu'ils me développaient. Je pense que si on posait la question à des étudiants français, ils ne proposeraient pas cette idée ou, en tout cas, elle ne ferait pas partie du top 3. Ce n'est donc pas une légende : les Chinois ont un vrai intérêt pour le commerce. On comprend donc leur impressonnant nombre en Chine mais également tous les investissements qu'ils font à l'étranger. D'ailleurs, cela me rappelle la remarque qu'a faite un chauffeur de taxi en Thaïlande où nous avons passé le Nouvel An qui nous parlaient de la nationalité des touristes à Krabi et qui a ajouté à la fin "Mais, les Chinois, ils viennent pour le business". 

 

Sinon, en classe, il arrive qu'il y ait des moments déconcertants. Lors d'un autre cours d'oral, une étudiante de deuxième année qui devait donner son opinion sur un sujet de son choix s'est lancée dans un panégyrique où elle faisait l'éloge vibrant de.... Vladimir Poutine. Sur le coup, je n'étais pas sûre si elle était sérieuse ou ironique puisqu'elle parlait de "leader", de "modèle", de "président inspiré" qui luttait contre la corruption, avait permis à la Russie de retrouver sa grandeur et sa place dans le monde... C'était curieux. Qu'est-ce qu'il lui a pris ? La plupart de ses camarades avaient choisi des sujets concernant leur vie, comme je le leur avais demandé. Autre instantané : toujours pour travailler sur le conditionnel, j'avais demandé aux étudiants ce qu'ils changeraient dans leur vie, s'ils le pouvaient. Une étudiante m'a répondu qu'elle changerait de classe et d'université. Ok... Bon, euh, bien, oui, compris... J'ai passé rapidement à une autre étudiante mais j'ai quand même voulu discuter avec elle pour voir ce qui n'allait pas. Rien de dramatique mais le français n'était pas la spécialité de son choix, elle a dû s'y résigner. En plus, elle m'a expliqué qu'elle ne se plaisait pas trop dans cette université, qu'elle était loin de ses amies du lycée, etc. C'est étonnant car les étudiants sont assez sincères. Souvent, ils me donnent des réponses attendues et classiques car ils n'ont pas assez de vocabulaire pour exprimer ce qu'ils veulent, mais lorsqu'ils le maîtrisent, ils n'hésitent pas. 

 

Sinon, la mauvaise surprise de la fin du semestre, c'est que notre fête de Noël a été suspendue. J'étais en pleine répétition de danse avec mes étudiants le mardi 22 décembre lorsque nous avons reçu un message par téléphone de notre directrice nous indiquant que la fête que nous avions prévu de faire le lendemain était annulée. Je l'ai aussitôt appelée pour en savoir plus mais elle est restée assez vague comme toujours expliquant que des autorités avaient décidé de suspendre notre fête sans donner de raison. En discutant avec les étudiants qui de leur côté avaient leurs propres informateurs, nous sommes arrivés à la conclusion que je ne sais quelle administration aurait interdit notre fête pour des motifs religieux ou, en tout cas, culturels pour préserver les traditions chinoises. C'est révoltant à plusieurs titres. 

 

1. Pourquoi annuler la veille de l'événement ? Alors qu'ils aviaent été sans doute prévenus depuis plusieurs semaines.

 

2. Pourquoi nous interdire cette fête alors que le département japonais en avait faite une la veille ???

 

3. S'il s'agit effectivement d'un prétexte religieux, ils auraient pu se renseigner sur les activités préparées : sketchs, danses et chansons mais un seul chant de Noël (Mon beau sapin) et s'apercevoir donc qu'il ne s'agissait pas du tout de célébrer Noël ni de convertir les étudiants, mais d'un simple rassemblement festif de fin d'année.

 

4. S'il s'agit d'un prétexte de protection de la culture chinoise, ben, bonne chance car, dans ces cas-là, il faudrait demander à tous les magasins de retirer leur sapin de Noël, à tous les vendeurs et serveurs d'enlever leur ridicule bonnet de père Noël, à tous les commerces de décrocher leurs décorations de Noël... Bref, ce qui m'exaspère en Chine, ce sont les mesures prises pour les apparences. Comme si notre petite fête de Noël qui ne concerne que nos 70 étudiants allait détruire la culture chinoise alors que l'influence commerciale de Noël est visible partout à Canton et qu'elle "affecte" les millions d'habitants de la métropole ! 

 

Bref, on ne saura jamais qui a pris cette décision si tard et pourquoi. Si c'est juste pour le symbole, c'est idiot. 

 

On a bien pensé à faire de la résistance : nous avons évoqué l'idée de changer l'intitulé de notre fête, de déplacer la date, de trouver une autre salle par nous-mêmes. Mais, finalement, avec les examens qui approchaient, et tout ça, nous avons laissé tomber. Finalement, ce qui me met en colère ce n'est pas tant qu'un pays interdise telle ou telle pratique - ce qui peut-être justifiable - et si la Chine redoute que sa culture ne soit menacée par la trop grande influence de certaines coutumes occidentales, soit, je comprendrais qu'elle souhaite interdire la célébration de Noël aux Chinois. Mais, ce qui m'horripile, c'est l'arbitraire. Comme je le soulignais, si c'était le cas, ils devraient interdire toutes les manifestations et décorations liées à Noël, pas que notre misérable petite fête. 

 

Ce qui m'amène justement à évoquer le sujet de la censure. Le reste du monde imagine que les Chinois sont très malheureux et ne peuvent pas accéder à Google, Facebook et Twitter sans parler de tous les autres sites interdits. Or, d'une part, ils ont leurs propres moteurs de recherche et de réseaux sociaux qui sont très "pratiques". Certains vont grincer des dents, mais, par exemple, c'est tellement facile d'aller sur l'onglet "musique" de Baidu, de taper le nom de la chanson qui t'intéresse et de la télécharger sans avoir besoin de s'inscrire, s'enregistrer et encore moins de payer. Sinon, pour ce qui est de la censure, lors d'une réunion avec des profs chinois, nous échangions sur les sites français où l'on peut trouver des documents utiles pour les cours et lorsqu'un des profs français a mentionné celui du Monde mais en expliquant qu'il ne fonctionne plus en Chine, l'une des enseignantes a réagit en disant que ce n'était pas un problème, qu'ils pouvaient se débrouiller pour y accéder. Mon mari et moi utilions un VPN, il faut payer mais c'est vrai que ça dépanne bien et permet de voir tous les sites que l'on veut depuis la Chine. A mon avis, les Chinois ont leur propre système D gratuit pour contourner la censure et voir les sites qui les intéressent !

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22 janvier 2016 5 22 /01 /janvier /2016 00:35

J'ai reçu hier ainsi que mon mari et je suppose tous ceux qui habitent à Guangzhou, un message des autorités locales prévenant que les journées du 22 au 25 janvier allaient être très froides. En effet, les autorités des provinces du Guangxi, de Hainan, du Guangdong et du Fujian ont émis des alertes météorologiques concernant la vague de froid qui doit toucher ces provinces du 21 au soir au 26 janvier. 

La Chine affronte sa pire vague de froid en 30 ans

La température moyenne se situe, en janvier, entre 9°C et 18°C et entre 11°C et 18°C en février. 

Or, on nous annonce des températures proches de zéro.

 

Vous allez me dire que l'on fait bien des histoires, que ce ne sont pas des températures sibériques. Certes. Sauf que vous oubliez - ou vous ignorez - que, actuellement, seules les régions situées au nord sont équipées du chauffage central. Et les opérateurs, les sociétés de chauffage, bénéficient de subventions gouvernementales. Cette politique date du début de la République populaire de Chine proclamée en 1949, du fait de la pénurie d'énergie et du niveau économique du pays d'alors. Et elle a duré plus de soixante ans, sans jamais changer.

 

Donc, ici, dans le sud de la Chine, on doit se débrouiller pour survivre l'hiver dans des bâtiments sans chauffage et sans aucune isolation (c'est pourquoi on garde nos manteaux en classe ou dans les restaurants). Chez nous, nous utilisons un petit chauffage électrique d'appoint, mais ce n'est pas terrible. En plus, comme il fait humide dans le sud, même si les températures sont relativement douces, on se sent glacé jusqu'aux os. 

 

Bref, tout cela pour dire que, même si j'aimerais bien voir de la neige, je me demande comment nous allons survivre à ces quelques jours....

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14 novembre 2015 6 14 /11 /novembre /2015 15:46

Arrêtez donc d'être émotionnels!! Vous vous en fichez si votre voisin meurt, alors n'allez pas prétendre que vous êtes tristes parce qu'une centaine d'inconnus sont morts à Paris! Que leur famille soit triste passe encore, mais ne prenez pas prétexte de ces morts pour lancer vos discours haineux.

L'hypocrisie du monde est sans limite.... Quand un Blanc meurt sous des fusillades, c'est du terrorisme voire un acte de guerre, si c'est un Arabe ou un Noir, c'est de la justice car les bombes et les drones qu'on envoie, c'est pour «sauver le monde ». Certes, c'est regrettable que des innocents soient morts à Paris la nuit dernière, mais ce n'est pas plus malheureux que tous les innocents que nous tuons aussi dans nos attaques soi-disant "ciblées" pour "les droits de l'homme" et la "démocratie".

Mais allez-y donc, puisque vous adorez vous détester les uns les autres, c'est l'occasion parfaite. Déchirez-vous, massacrez-vous. «Oeil pour oeil finira par rendre le monde aveugle» (Gandhi)

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14 août 2015 5 14 /08 /août /2015 06:36

Je ne vais pas trop gloser sur un événement tragique. Mais, soyons honnêtes, ce genre de catastrophe est malheureusement inévitable.

En Chine, une vie n'a guère de valeur. C'est un fait plus qu'une critique. Je pense que c'est fortement lié au nombre de la population (quand on est plus d'un milliard, ne soyons pas bêtement émotionnels mais un mort, franchement, ça ne compte pas).

Ensuite, il y la question du manque de professionnalisme et de l'indifférence par rapport aux autres. J'en parlais récemment. C'est souvent anodin, mais j'observe également des attitudes dangereuses tous les jours. Je le vois dans la façon qu'on les voitures d'accéler lorsqu'elles voient des piétons commencer à traverser pour les dépasser plutôt que de devoir s'arrêter ou dans le fait qu'un conducteur de bus ne va jamais freiner sauf au dernier moment si un obstacle se présente.

Et puis, il y a le problème de la réduction des coûts, du développement à tout prix et du manque d'entretien. Ca construit beaucoup, vite et ça s'en va sur un autre chantier. On a tous entendu parler des problèmes d'escalators (comme à Shenzhen récemment) qui ont provoqué des blessés et même des morts en Chine, des immeubles qui se sont effondrés ou des accidents sur les chantiers de constructions (comme à Shenzhen encore), de passants "avalés" par des trous béants qui apparaissaient soudainement au milieu des trottoirs.

Je n'ai personnellement pas vraiment rencontré de problèmes (la seule vraie peur que j'ai eu c'est lorsque mon bus à Hong-Kong est entré en collision avec un mini-bus) mais il y a quand même beaucoup d'articles sur des drames quotidiens en Chine. Et quand on y ajoute toutes les histoires de scandales alimentaires (vous avez sans doute entendu parler de l'histoire de la viande congelée depuis 40 ans, par exemple), on se doute qu'il y a un sérieux problème de sécurité et de contrôle en Chine.

Cependant, je pense sincèrement qu'un pays si vaste avec autant d'habitants, de constructions, d'infrastructures et qui en bâti des centaines tous les jours ne peut pas tout contrôler même avec de la bonne volonté. Après, pour le bonne volonté des uns et des autres, je ne me prononcerai pas. Les Chinois ne sont pas plus ou moins égoïstes et à la recherche du profit que nous, c'est juste que dans notre pays, tout est plus réglementé et les gens un peu plus sous contrôle. 

 

On ne peut qu'espérer que ce genre de catastrophe oblige les autorités à faire plus d'efforts au lieu d'essayer de cacher ou minimiser chaque drame qui survient.

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13 août 2015 4 13 /08 /août /2015 11:17

Passer le temps

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Je lis souvent dans les transports en commun, mais parfois j'aime regarder ce qui se passe autour de moi.

Je me plains souvent des enfants qui font pipi n'importe où en Chine; mais il faut dire que comme un certain nombre ne porte pas de couches, forcément l'appel de la nature ne peut être ignoré. En général, dans les transports, les bébés portent tout de même des couches; mais l'autre jour dans le bus en rentrant chez moi, j'ai vu .... ça. L'enfant était simplement vêtu d'une sorte de bavoir (?); on pouvait tout découvrir de son anatomie. Je ne sais pas si c'est par souci financier ou parce qu'ils préfèrent laisser faire la nature que beaucoup de Chinois n'utilisent pas encore tellement de couches. Il y a peut-être un aspect sanitaire également car je vois beaucoup de Chinois revenir de Hong-Kong avec des paquets de couches de marques étrangères. Bref, ça ne me dérange pas sauf quand si les parents laissent le gamin faire ses besoins sous mon nez.

 

Le temps qui passe 

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Guangzhou s'internationalise rapidement. On y trouve une grande diversité de restaurants étrangers ainsi que de plus en plus de produits importés. J'ai même trouvé du Nutella dans le supermarché en face de chez moi ! Encore plus surprenant : des galettes St-Michel.

Maintenant, à Guangzhou, on trouve presque de tout ce qu'on peut désirer de français : du vin (évidemment), des baguettes, du beurre (Président voire même Paysan Breton), du fromage (camembert, emmental, gruyère notamment), de la mayonnaise, de la moutarde de Dijon, de la crème liquide, des conserves de flageolets ou de salsifis, des crêpes bretonnes sous-vide, du jambon de Paris, des confitures Bonne Maman, des biscuits Petit Ecolier, des gavottes, ...

Bref je n'achète guère de ces produits (mis à part le beurre salé car je ne suis pas bretonne pour rien), mais c'est intéressant de voir l'évolution. Mois après mois, la liste de nouveaux produits disponibles s'élargit. Pour ceux qui ont les moyens et le désir de cuisiner français, il n'y a plus de problèmes quand on habite dans le centre de Guangzhou. Pour nous qui habitons loin, c'est un peu plus compliqué. Mon supermarché local a bien quelques produits importés (café, spaghettis, confitures, sauce tomate, huile d'olive, et donc récemment des galettes Saint-Michel), mais on a quand même vite fait le tour. Cependant, le week-end, on fait parfois des excursions "supermarché" dans le centre de Guangzhou, c'est pourquoi je fais de temps en temps des bouchées à la reine, des gratins et des lasagnes.

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(Bon, je sais, elles ont l'air avachies. Ce n'est pas encore terrible pour la présentation mais à ma décharge, je n'ai pas de vrai four).

Le temps qu'il fait

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Quelque soit le pays, personne n'est épargné par les changements climatiques et le ciel capricieux. Dans notre région, cette année, la saison des pluies ne s'est jamais vraiment terminée. Il pleut presque tous les jours et il ne s'agit pas du crachin breton, croyez-moi. Il faut dire aussi que les typhons ont été nombreux et bien que nous soyons un peu à l'écart de leur route, nous en subissons souvent les conséquences. Dans tous les cas, si l'année dernière le ciel était souvent bleu et dégagé, cette année, des pluies qui passent aussi vites qu'elles sont violentes se déclenchent à n'importe quel moment de la journée. Au Japon (qui ne connaissait pas ce phénomène auparavant), les médias utilisent depuis 2006 l'expression "Guerrilla rainstorm" pour désigner ces averses localisées de plus de 100 mm par heure. Je trouve que le nom est bien trouvé car on est transpercé par les gouttes comme si c'était des balles.

Ces brèves tempêtes s'accompagnent d'un vent violent quelques secondes avant que l'averse NE se déclenche. Deux fois déjà j'ai dû descendre en courant les 4 étages de mon immeuble, traverser la cour sous la pluie et courir sur le trottoir pour récupérer les cintres sur lesquels j'avais mis le linge à sécher et que le vent avait arraché de leur support sur la terrasse. Désormais, je suis prudente et au moindre signe de grisaille je rentre le linge à l'intérieur (le problème, c'est que l'humidité est telle que le linge ne sèche pas bien dans l'appartement et qu'il ajoute à l'humidité ambiante...). Sinon, la pluie est tellement forte qu'elle s'accumule trop vite et que les caniveaux n'arrivent pas à tout absorber. Du coup, tout remonte et dégorge dans les rues. Charming... Plus d'une fois, j'ai vu des gens se déchausser en sortant du métro, par exemple, lorsqu'ils s'apprêtaient à affronter les éléments dehors. J'ai déjà gâché plusieurs paires; mais je n'ai pas trop envie de marcher pieds nus dans la fange non plus... A Jinzhou (la ville où on habite), il y a souvent des mini-inondations et certaines rues deviennent impraticables et les voitures doivent faire demi-tour. Cependant, après une heure, tout redevient normal.

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(il ne s'agit pas d'une mare mais du carré de pelouse à côté de chez nous après quelques minutes de pluie "guérrilla".)

Le temps qu'il faut

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Le temps qu'il faut laisser aux Chinois pour accepter de vivre un peu plus harmonieusement ensemble. Les normes sociales et leur assimilation ne sont pas innées, la preuve c'est qu'on les enseigne aux enfants et qu'on se plaint des manières de certains interlocuteurs. En France, on doit souvent rappeler aux gens le comportement qu'on attend d'eux. Les autorités chinoises également ont bien conscience qu'un peu plus d'ordre et de normes sociales s'imposent et tentent par différents moyens de faire prendre conscience aux gens qu'ils pourraient être un peu plus ... un peu moins... Bref.

Par exemple, dans le métro à Guangzhou, il y a souvent des petites vidéos montrant aux passagers qu'il faut faire la queue, laisser les autres descendre d'abord, etc.. De même, le métro et le quai sont couverts d'affiches rappelant ces conseils. La pancarte, ici, c'est celle à un arrêt de bus près de chez nous. C'est tout nouveau, ils l'ont mise en place il y a deux ou trois semaines. Les dessins parlent d'eux-mêmes : en gros, être souriant, s'habiller de façon appropriée (là, je ne vois pas trop à quoi ça fait référence), donner la priorité aux autres, jeter les déchets dans les poubelles, aider les autres, respecter les files et enfin utiliser des mots sympas du genre "Bonjour", "Merci", "Excusez-moi".

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12 août 2015 3 12 /08 /août /2015 05:22

Les années passent et se ressemblent... J'ai un peu l'impression d'en être toujours restée au même stade par rapport à ma compréhension de la Chine ou plutôt de mon incompréhension. Cela dit, je crois que plus qu'une question de compréhension, c'est le problème de la comparaison. Lorsque l'on cesse de comparer systématiquement une culture à la sienne, c'est qu'on l'a intégrée, assimilée. Cela ne signifie pas qu'on ne puisse pas la critiquer, mais à condition qu'on le fasse sans jugement de valeur par rapport à sa culture d'origine.

Je ne suis pas patriote (patriote bretonne, certainement, française, non !), et pourtant, j'ai remarqué à quel point il est difficile de garder un point de vue neutre et de ne pas juger. On pourrait espérer que tant d'années loin de la France me conféreraient plus de sagesse, mais il semblerait que ce ne soit pas le cas....

En conséquence, j'avoue que je ne m'habitue pas à un certain nombre de comportements en Chine.

 

Je ne supporte pas le manque de professionnalisme de certaines de mes collègues ou des employés dans l'administration à l'université (pire qu'en France). Ils sont toujours les yeux et les doigts glués sur l'écran de leur portable, ils ne respectent pas les horaires, changent les plans au dernier moment, n'aident jamais les autres si ça ne fait pas partie de leurs tâches.... C'est-à-dire qu'il n'y a pas de polyvalence, en fait. Quand on a une question, il faut toujours trouver la personne adéquate pour y répondre. Et lorsqu'une question pose problème, elle est tout simplement ignorée. 

 

Par rapport au manque de professionnalisme à l'université, combien de fois ma directrice est-elle arrivée en retard à des activités extrascolaires ? Combien de fois ai-je vu des profs ne rien écouter lors d'une compétition mais pianoter sur les touches de leur smartphone (alors qu'ils étaient censés être juges et choisir les vainqueurs) ? Combien de fois ai-je vu des responsables venir à tels ou tels événements en touristes ? Ils restent une vingtaine de minutes, s'éclipsent en cours et on ne les revoit plus de la soirée. 

 

Quand à la vie quotidienne, j'ai parfois des envie d'assommer les ménagères chinoises avec mes aubergines quand je fais la queue au supermarché et qu'elles n'arrêtent pas de me griller la politesse. 

 

Je ne comprends vraiment pas ce qui se passe dans la tête des Chinois. On ne peut pas tout excuser sous le prétexte de différences culturelles. Il ne s'agit pas non plus de politesse. A l'évidence, la politesse est une notion bien différente entre la Chine et la France et ne m'a jamais vraiment dérangée. En France, nous sommes en fait très hyporcrites. Nous disons "Bonjour" et "Merci" dans les magasins et les restaurants et nous saluons (parfois) notre voisins de palier, même s'il arrive qu'on méprise cette personne. En Chine, pas de fausse politesse, donc. Je n'ai jamais vu les gens de mon immeuble se saluer et les Chinois ne remercient jamais les vendeurs ou les serveurs. Mais, finalement, on ne s'en porte pas plus mal.

 

Non, ce qui me gêne en Chine, c'est plutôt l'absence de règles sociales ou de leur application et la totale indifférence par rapport aux autres ("après moi, le déluge"). En effet, ça m'est égal que mon voisin me dise "bonjour" ou pas, par contre, ça m'ennuie énormément si quelqu'un me double dans une file. J'ignore s'il s'agit de déculturation. Je pencherais pour l'hypothèse de la très grande population chinoise. Comme les Chinois sont très nombreux, s'ils commencent à penser aux autres, ils n'arriveront jamais nulle part ou n'obtiendront jamais rien. Cela dit, il n'est pas possible que la société chinoise poursuive dans cette voie. Comme tous les Chinois se massent dans les grandes métropoles de l'est de la Chine, je ne vois pas comment les gens pourront vivre ensemble dans un semblant d'ordre et d'efficacité  si la règle du chacun pour soi continue à être le principe de base de tous les comportements.

 

Un jour, tu es en face de l'employée chargée de peser les légumes et les fruits au supermarché. Tu as trois sachets dans les main. Du coin de l'oeil, tu vois une femme s'approcher et tu l'observes se poser à côté de toi et non pas derrière toi (ce qui dans le monde est généralement connu sous l'expression "faire la queue"). Bref, tu poses son premier sachet sur la balance et, lorsque l'employée te le tend après avoir collé l'étiquette, la Chinoise à côté de toi se précipite pour poser un de ses sachets sur la balance. Du coup, tu dois lui forcer la main et poser le tien avant elle. Pas résignée, elle persiste et elle récidive le coup d'après et tu dois à nouveau la prendre de vitesse. Tu hallucines. Vous me direz, pourquoi faire tant d'histoires pour un sachet d'aubergines, de carottes et de courgettes ?

Toujours au supermarché (depuis que je suis mariée, je prends des exemples de vraie ménagère, lol). A la caisse, le client devant toi va systématiquement laisser son chariot sur place une fois qu'il a déposé les produits sur le tapis roulant. Donc, tu te retrouves en sandwich entre le chariot abandonné devant toi (que tu ne peux pas déplacer car le client prend son temps à la caisse et bouche le passage) et le chariot que pousse le client de derrière sans égard pour tes talons. Et, puis quand le client part enfin, il n'a pas un regard pour toi et le chariot qu'il a laissé en plan au milieu du passage. 

Ces deux anecdotes sont typiques de la vie quotidienne ici. Tout est une lutte ou alors il faut se laisser écraser. Ce sont plus des inconvénients que des combats, je le reconnais volontiers, pourtant c'est pénible car c'est partout et tout le temps. 

 

Vous faites sagement la queue sur le quai en attendant le métro mais dès qu'il arrive et que les portes s'ouvrent, des passagers surgissent de tous les côtés, courent pour être les premiers à entrer, vous doublent ou même vous poussent alors que, vous essayez de laisser descendre les autres d'abord. Peine perdue... Vous étiez le premier à attendre sur le quai, vous montez le dernier avec des orteils écrasés et des coups de coude dans le dos en cadeau. 

Et puis - je sais je radote -, pourquoi les Chinois crient-ils forcément ou n'utilisent pas d'écouteurs quand ils sont au téléphone dans le bus ou le métro ? L'autre jour, j'ai été fait des courses dans le centre de Canton. Pour rentrer, il faut prendre le bus pendant une heure. Mon voisin voulait écouter de la musique, apparemment. Pendant 57 minutes, j'ai eu le droit à un concert d'opéra chinois puisque, non content d'écouter de la musique sans mettre d'écouteurs, il a fallu en plus qu'il commence à chanter à tue-tête. Là, vous pouvez imaginer combien de regards noirs je lui ai lancés. En vain, évidemment. 

L'autre jour, nous étions au cinéma. Nous sommes allés voir Jurassic Park. En Chine, les places sont numérotées et quand on achète son ticket, on choisit sa place dans la salle. Ce jour-là, nous nous sommes donc installés à nos places. Quelques minutes après le début du film, une famille s'est assise à côté de nous à grand renfort de bruits. Non seulement les enfants n'ont pas cessé de faire des commentaires pendant tout le film sans que les parents les arrêtent mais en plus, vers la fin du film, le père de famille à côté de mon mari a ... répondu à un appel téléphonique ! Il a simplement collé l'appareil à son oreille et a commencé à parler normalement sans essayer de chuchoter. Mon mari lui a fait signe de baisser de ton, mais l'homme n'en a rien fait. Mon mari a dû répéter deux fois le geste avant que, finalement, l'importun ne se lève lentement et ne sorte de la salle tout en continuant à parler à voix haute dans son téléphone. Il n'est pas revenu mais vu qu'il nous avait embêté tout le film avec la pollution lumineuse en pianotant sans arrêt sur son téléphone, on se doute que le film ne l'intéressait pas tellement... L'attitude de certains individus est vraiment ahurissante !

 

C'est ce qu'il y a de bien avec les Chinois. Ils s'en fichent totalement des autres. 

Quand je dis bien, je ne suis pas ironique. Le côté positif, c'est qu'on peut s'habiller, se coiffer comme on veut, personne ne vous regarde en se moquant de vous, par exemple. Si vous poussez les gens, jetez votre cigarette sur le sol du restaurant, écrasez les pieds du voisin sans vous excuser, laissez votre enfant faire pipi par terre ou jetez vos déchets n'importe où; personne ne vous fera aucune remarque ou ne vous regardera avec un air de reproche. 

 

Le côté négatif, c'est que vous pouvez pousser les gens, jeter votre cigarette sur le sol du restaurant (alors qu'il y a une pancarte "interdit de fumer"), écraser les pieds du voisin sans vous excuser, laisser votre enfant faire pipi partout (dans la poubelle dans le bus, sur le trottoir, dans les couloirs d'un grand magasin...) ou jeter vos déchets n'importe où (dans les allées du bus, sous les sièges, sur le trottoir, par la fenêtre des véhicules, dans l'eau, sur les pelouses, dans les bosquets, etc...) sans que personne ne s'en émeuve.

 

Une autre attitude qui me laisse perplexe en Chine, c'est la place, l'occupation de l'espace. C'est assez curieux. Le comportement typique, c'est qu'un Chinois ne va jamais bouger de l'espace qu'il occupe (à moins qu'il ne puisse gagner des places dans une queue, bref qu'il y ait quelques avantages). C'est pourquoi, lorsque le métro ou le bus est bondé, même s'il y a de l'espace au fond du bus ou au milieu du métro, personne ne va bouger (en dépit des vociférations du chauffeur de bus) de sorte que les passagers qui souhaitent monter doivent forcer le passage et pousser tout le monde. Les Chinois vont donc préférer être bousculés plutôt que de simplement se mouvoir d'une vingtaine de centimètres pour faire de la place aux nouveaux passagers. De même, une fois assis dans le bus du côté du couloir, ils ne vont pas bouger pour faire de la place et s'asseoir côté fenêtre et ils ne vont d'ailleurs même pas faciliter le passage pour ceux qui souhaitent s'asseoir côté fenêtre. Du coup, il faut toujours enjamber quelqu'un en s'accrochant comme on peut car les chauffeurs de bus sont loin d'être la douceur incarnée. 

Par ailleurs, dans une queue au passage de la douane, lorsqu'un couple se retrouve séparé avec, par exemple, l'homme à l'avant et la femme derrière avec une dizaine de personnes entre eux, si elle ne parvient pas à rejoindre son mari, il ne va pas pour autant laisser passer les gens derrière lui et ne va pas chercher à revenir au niveau de sa femme. J'imagine qu'une fois la queue terminée, il l'attendra pourtant pour continuer leur chemin ensemble. Donc, quel intérêt ? A moins qu'ils n'espèrent que la femme puisse remonter la file à un moment ou un autre. Ce serait anecdotique si je n'avais pas noté cette curieuse manie plusieurs fois.

Tout ceci également pour dire que comme les Chinois ne veulent jamais céder la place ou le passage, ils vont donc vous tout le temps vous coller que ce soit pour monter dans les transports en communs ou dans les queues (ce qui n'est franchement pas agréable quand il fait 34°C et une humidité de 100%). S'il y a une distance de politesse en Chine, je ne l'ai jamais expérimentée. Je suppose que là encore on pourrait avancer l'argument de la population. Avec plus d'un milliard de concitoyens, si l'on laisse un peu de place, quelqu'un d'autre va en profiter... La seule exception notoire, c'est que les Chinois cèdent relativement volontiers leur place aux personnes âgées et aux parents avec des bébés, en tout cas, plus qu'en France par rapport à mes souvenirs. 

 

Voilà un peu les petites choses qui m'agacent en Chine. Cela dit, je ne dis pas que la vie en France est plus agréable. Je me souviens des serveurs méprisants, des gens faussement polis mais qui lâchent un grand soupir qui vous fait bien comprendre ce qu'ils pensent de vous sans compter le racisme ambiant auquel doivent faire face les étrangers. Un Chinois en France doit affronter des obstacles bien plus séireux que les Français (ou occidentaux) en Chine.

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16 juillet 2015 4 16 /07 /juillet /2015 05:59

Nous n'avions qu'un jour et demi à Chongqing, donc il nous fallait choisir quel site inscrit à l'Unesco nous allions visiter. Les sculptures bouddhistes de Dazu ou un site naturel dans les environs de Wulong. Nous avons opté pour la nature.

 

Normalement, le trajet dure 2h ou 2h30, mais nous avions oublié qu'il est impossible de voyager en Chine quand ce sont les vacances. Partis vers 8h30, nous ne sommes arrivés sur le site que vers 13h30.

Il nous a d'abord fallu trouver la bonne gare routière. En effet, plusieurs touristes sur internet suggéraient de partir de Chaotianmen, sauf qu'il s'agit en fait de bus touristiques. Au final, ça valait peut-être plus le coup car le transport ainsi que le billet d'entrée nous sont revenus presque aussi chers, et ce sans compter le repas. Mais, comme nous n'aimons pas trop être à la merci d'un groupe, nous avons sauté dans un taxi pour rejoindre une autre gare routière d'où des bus pour Wulong partaient régulièrement. Nous avions moins de deux minutes pour acheter notre ticket et monter dans le bus avant que celui ne parte. Nous étions donc parfaitement dans les temps, sauf que cela s'est gâté par la suite. Des embouteillages effroyables nous attendaient à la sortie de la ville de Chongqing et, plus tard, à l'entrée de Wulong. A Wulong, il faut prendre un autre moyen de transport pour rejoindre le plateau de Fairy mountains national forest park à 1900 mètres d'altitude. Nous avons aussitôt négocié avec d'autres voyageurs pour partager les frais d'un véhicule privé plutôt que de faire la queue à la gare routière de Wulong. Fairy moutains - la Suisse de l'Orient - doit ce surnom à ses montagnes, ses forêts et ses prairies. Sur ce vaste plateau, une grande ville a été construite. Elle n'a rien à voir avec les jolis villages et les charmants chalets en bois que l'on voit sur les pentes des Alpes. C'est devenu un resort avec beaucoup de villas modernes, toutes bâties sur le même modèles (HLM de luxe, quoi). 

 

Les trois ponts naturels

Notre chauffeur nous a déposés une bonne heure plus tard devant la billeterie du Wulong Karst National Park, où nous avons acheté notre billet d'entrée. De là, il nous a fallu prendre un autre bus pour rejoindre l'entrée du site. Par contre, c'est bien organisé. Une fois le billet acheté, les bus se succèdent sans interruption. Une fois remplis, ils partent aussitôt et d'autres arrivent très régulièrement. Nous n'avons pas attendu plus de 5 minutes. Et voilà, nous sommes finalement arrivés vers 13h30, assoiffés et affamés. Sur place, il n'y avait pas grand chose alors nous avons acheté des bouteilles d'eau et des épis de maïs grillés. Et nous avons commencé à descendre pour rejoindre le fond de la gorge où les trois ponts sont bien cachés.

Les trois ponts naturels
Les trois ponts naturels

Bien, mais qu'est-ce que ce site des Trois ponts naturels  天生三桥 ?

Selon l'Unesco, il fait partie de l'immense région karstique de Chine du Sud qui couvre environ 550 000 km2. Le terrain karstique présente une transition géomorphologique alors qu’il descend progressivement de 2000 mètres sur 700 kilomètres, du plateau occidental Yunnan-Guizhou (avec une altitude moyenne de 2100 mètres) jusqu’au bassin oriental du Guangxi (avec une altitude moyenne de 110 mètres). La région est reconnue comme la région mondiale type pour le développement de reliefs karstiques dans un milieu tropical humide et subtropical. 

L’élément du karst de Wulong se trouve dans la province de Chongqing et se compose de hauts plateaux karstiques intérieurs ayant subi une forte surrection. Ses dolines géantes et ses ponts sont représentatifs des paysages de Chine du Sud à tiankeng (vaste dépression d’effondrement) et témoignent de l’histoire d’un des plus grands réseaux hydrographiques du monde, celui du Yangtze et de ses affluents.

Three Natural Bridges feature three natural karst bridges: Tianlong Bridge, Qinglong Bridge and Heilong Bridge. The three natural karst stone arch bridges constitute the largest natural bridge cluster in Asia with an average height of over 200 meters, and an average span of over 200 meters.

 

Tianlong Bridge is about 200 meters in height, 100 meters in width. It spans 450 meters, and has two arches from south to north. The south arch was also called Mihun Cave. The northern arch is a passage; Qinglong Bridge is about 350 meters high, 150 meters wide, and spans over 400 meters. After the rains, a waterfall pours over the bridge and forms a mist. When the sunset reflects on the mist, a colorful rainbow emerges like a dragon ascending to the heaven; while Heilong Bridge has a deep and long arch passage, like a black dragon winding its way out. Heilong Bridge is also renowned for its four springs with tortuous trickles of stream.

 

The three natural bridges evolved due to tectonic uplift and the erosion by underground water. Some parts uplifted forming the bridges, and others collapsed to form karst pits. Therefore, the unique landscape of Three Natural Bridges enclosed with Two Pits is solely nature’s creation. It is a rare geological wonder and a delight for eco-tourists.

Les trois ponts forment des arches naturelles, les plus grandes d'Asie, et se situent au fond d'une gorge de 1,5 km. Ils ont tous été nommés après trois dragons ("long").

Le premier que nous avons vu est le pont Tianlong (le dragon du ciel) : il fait 235 mètres de haut, 147 mètres de large et il est divisé en deux arches, dont l'une servant de passage.

Les trois ponts naturels
Les trois ponts naturels
Les trois ponts naturels
Les trois ponts naturels

Un édifice traditionnel est visible au pied de Tianlong : il s'agit en fait d'un élément du décor (Tianfu posthouse) du film La Cité Interdite de Zhang Yimou sorti en 2007. J'ai vu le film mais il semblerait que ni l'histoire ni l'unique scène extérieure ne m'aient marquée...

Les trois ponts naturels

Décidément, en parlant de film, nous sommes également tombés sur ce genre de créatures.

Les trois ponts naturels

En effet, des scènes du film Transformers : Age of Extinction ont été tournées dans ces gorges. Autant le décor du premier film n'est pas si incongru et ne nuit en rien au cadre, autant ces horribles barres de métal n'ont rien à faire là (car il y en avait plusieurs !). C'est d'autant plus surprenant qu'en surfant sur internet, j'ai lu que le parc a fait un procès aux producteurs du film leur reprochant de ne pas avoir montré le logo du parc et l'expression "Wulong China" au début et à la fin du film. Donc, ils ne sont pas contents mais, apparemment, ils ne sont pas rancuniers non plus puisqu'ils conservent ces atrocités. Allez comprendre....

Nous nous sommes ensuite dirigés vers le second pont, Qinglong (le dragon vert), (281m de haut et 124m de large). Après la pluie, une chute d'eau se forme et provoque une brume. Lorsque les rayons du soleil couchant s'y reflètent, un arc-en-ciel apparaît comme un dragon montant vers le paradis. Enfin, c'est ce que dit la légende...

 

 

Les trois ponts naturels
Les trois ponts naturels
Les trois ponts naturels

On longe des falaises pour arriver au troisième pont.

Les trois ponts naturels
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Celui-ci s'appelle, Heilong (le dragon noir), et fait 223 m de haut et 193 m de large. Cette profonde et longue arche ressemblerait à un dragon noir se traçant un passage en serpentant.

 

Les trois ponts naturels
Les trois ponts naturels

Et voilà, le parcours se termine déjà.

 

Le site est pas mal, ça vaut le coup d'oeil car c'est tout de même assez impressionnant. C'est également intéressant parce que la gorge où se trouvent ces trois arches est vraiment bien cachée au milieu de la végétation. Elle apparaît soudain au milieu de nulle part. Et les trois arches ne sont pas visibles tout de suite, il faut vraiment descendre au fond de la gorge pour commencer à les deviner. Par contre, nous avons fait plus de 8 heures de transport pour deux heures à peine sur place. Donc, mieux vaut y aller un jour de la semaine, en-dehors des vacances chinoises !

Nous avons donc repris un bus jusqu'à l'entrée du parc et un autre pour redescendre jusqu'à Wulong.

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Puis, chanceux, nous avons trouvé immédiatement un bus qui se rendait à Chongqing. Par contre, de nouveaux embouteillages nous y attendaient. Partis ves 15h30, nous ne sommes arrivés que vers 22h30 à notre hôtel.

Le rapport qualité des visites / temps de transport n'a pas été terrible...

 

Le lendemain, nous reprenions l'avion dans la matinée, donc pas le temps de faire plus de tourisme. Impression plutôt positive de Chongqing et des environs, donc.

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