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1 mars 2008 6 01 /03 /mars /2008 18:28
Voyant que le temps ne s'améliorait pas à Yuanyang, j'ai décidé de retourner à Kunming (ce qui était nécessaire de toute façon puisque je devais prendre l'avion deux jours plus tard).

Kunming est une grande ville plutôt moderne mais on peut y voir des spectacles dans la rue que je n'ai observé ni à Beijing, Shanghai ou Xi'an. Par exemple : de nombreux cireurs de chaussure, beaucoup de mendiants (notamment des enfants), des porteurs de palanche, des motos transportant des carcasses ensanglantées de porcs, des masseurs aveugles qui officient en pleine rue .... La plus grande qualité de Kunming est la douceur exceptionnelle qui règne en permanence et après plusieurs jours de froid, j'étais bien contente d'enlever quelques épaisseurs.

J'ai profité de mon dernier jour pour aller à Shilin, à une centaine de kms de Kunming. L'entrée est très onéreuse et j'ai hésité  à m'y rendre car les avis sont controversés, certains trouvant que c'est bien cher pour ce que c'est; d'autres que cela vaut vraiment le coup. En définitive, le site est plutôt agréable même s'il ne vaut peut-être pas le prix de l'entrée (140 yuans !).

Shilin, c'est un ensemble
de rochers calcaires qui sortent du sol et forment un paysage karstique, une véritable jungle de pics rocheux de taille et de forme diverses.

Ce jour-là, j'ai sympathisé dans le bus avec une jeune Chinoise qui voyageait seule (c'est la première Chinoise que je rencontre qui ne voyage pas en groupe ou avec des amis) et qui parlait parfaitement anglais. Malheureusement, qui dit touriste chinois, dit appareil photo et surtout poser sur toutes les photos. Donc, en gros, on s'arrêtait toutes les deux minutes pour qu'elle pose devant chaque rocher. C'était à la limite du pénible. Elle était manifestement sidérée de voir que je ne voulais pas être systématiquement sur mes photos et quand je lui ai dit que je n'aimais pas trop cela, elle m'a expliqué d'un air sérieux : "Mais si tu n'es pas sur les photos, on ne peut pas savoir que tu étais là". Logique imparable.


undefinedPour lui faire plaisir, j'ai cependant accepté de poser sur quelques photos...

















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29 février 2008 5 29 /02 /février /2008 18:40
J'ai quitté les "horizons perdus" du Yunnan pour rejoindre Yuanyang dont les rizières en terrasse constituent l'un des paysages les plus extraordinaires de Chine.


undefinedMais pour ce faire, cela ne fut pas une mince affaire. De Shangri La, j'ai pris un bus couchette pour rejoindre Kunming. Je n'ai rien contre le bus couchette qui est relativement confortable excepté que cette fois-ci, je me suis retrouvée au fond du bus, coincée entre 4 autres passagers. Mais pour une fois, les Chinois ont fait preuve d'une improbable délicatesse. Voyant que j'étais une fille, les deux Chinois qui auraient dû être mes voisins ont échangé leur place avec leur copine et je me suis donc retrouvée allongée à côté de deux filles. J'ai apprécié la délicatesse du geste. Comme quoi...


Cela dit, il est très difficile de trouver le sommeil car l'étroitesse des couchettes au fond du car fait que le moindre mouvement du voisin vous réveille.
Donc, je suis arrivée vers 8h de matin à Kunming un peu "à côté de mes pompes" et avec des poches de 10 m sous les yeux.

Je me suis rendue aussitôt au guichet pour demander s'il y avait des bus pour Yuanyang. Il n'y en avait plus ce jour-là. Sur un coup de tête, je me suis décidée alors pour Jianshui, une ville relativement proche de Yuanyang et depuis laquelle il est assez aisé de trouver des bus pour rejoindre le village. Et une heure plus tard, je me trouvais dans le bus en direction de Jianshui. Arrivée là-bas quelques 4h plus tard, j'ai décidé de poursuivre ma route vers Yuanyang et j'ai réussi à trouver un mini-bus qui s'y rendait.  Petite anecdote amusante et assez représentative de la Chine au final : nous étions plus nombreux que le nombre de sièges prévus et quelques filles s'étaient installées devant près du chauffeur sur les bagages entassés. Or, en sortant de la gare, une sorte de contrôleur/policier a fait signe aux filles de descendre du bus car elles étaient en surnombre; ce qu'elles ont fait sans vraiment protester. Et c'est là que ça devient drôle : elles ont franchi la barrière et se sont postées 20 m plus loin (c'est-à-dire parfaitement visibles par le contrôleur) pour attendre le bus qui s'est effectivement arrêté pour les reprendre. En quoi est-ce symptomatique de la Chine ? C'est cette idée de contourner les règles : en Chine, vous avez toujours une voie officielle et de nombreux chemins officieux dont certains semblent même recevoir la bénédiction des autorités. Corruption quand tu nous tiens....

Pour en revenir à mon trajet, après 4 nouvelles heures de routes cahotantes avec une voisine en train de vomir et les membres glacés à cause des courants d'air, je suis arrivée à Yuanyang. Mais pas tout à fait. J'étais dans une petite ville aux portes de Yuanyang et j'ai dû reprendre une sorte de mini-van pour gagner le véritable village. Une bonne heure plus tard, j'y étais enfin ! Cela me faisait presque 24h de bus non-stop et je n'en pouvais plus.

Hélas, pendant que les intempéries s'acharnaient sur le sud-est de la Chine,  je n'étais guère plus gâtée car après avoir eu les trombes d'eau à Dali et en partie à Lijiang, les  mètres de neige à Shangri La, voilà que j'étais perdue au milieu d'un brouillard très dense  à Yuanyang.

Pendant les 2 jours où je suis restée à Yuanyang, il n'est pas un instant où le temps ne se soit dégagé et on n'y voyait pas à 10m, sans exagérer; ce qui est ennuyeux quand on vient exprès pour voir des paysages, vous en conviendrez. J'avais donc fait 24h de bus pour me retrouver dans un lieu que je ne pouvais même pas voir; je ne pouvais même pas récupérer correctement puisque ma chambre était glacée et enfin je ne pouvais même pas me réchauffer avec une bonne douche puisque c'était encore une fois un hôtel à douche froide (cf l'épisode des thermos d'eau chaude). Bref, ce soir-là me trouva d'humeur fort maussade. Heureusement j'ai eu la chance de croiser dans la rue un couple de jeunes chinois qui étaient là en touristes aussi. Nous avons dîné ensemble et avons convenu d'aller voir les rizières ensemble le lendemain si le temps le permettait.
Malheureusement, le jour suivant, le brouillard n'avait pas disparu et grande fut ma déception. Cependant, dans l'après-midi, nous avons réussi à trouver un endroit relativement dégagé où nous avons pu faire quelques jolies photos. Le peu que nous avons pu apercevoir laisse supposer que le paysage doit être magnifique par temps clair et dégagé.

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D'autre part, le site de Yuanyang est très intéressant car diverses minorités sont présentes dans les différents villages et on en voit beaucoup en costume traditionnel, surtout les jours de marché.

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29 février 2008 5 29 /02 /février /2008 17:42
undefinedAprès les gorges du saut du tigre, le paysage s'est rapidement transformé : tout est devenu blanc, recouvert par un joli manteau de neige.







Ici, ce sont des passagers qui sont descendus du bus car....




undefinedà un moment donné, le bus a même dû s'arrêter pour mettre des chaînes - opération qui a pris un certain temps.










Et nous avons finalement atteint Shangri La à 3200 m d'altitude, enfouie sous plusieurs mètres de neige, au bout de 5 bonnes heures.


undefinedLe nom de cette ville a toute une histoire. En effet, auparavant les Chinois
l'appelaient plutôt Zhongdian (le "Centre"
en chinois). Or, c'est là, dit-on, que se trouverait Shangri-La. Absent des cartes d'état-major, Shangri-La figure une sorte de nirvana mythique, le «pays du sacré et de la paix» tibétain. Un territoire resté inconnu du monde jusqu'à la parution d'un roman, Horizon perdu, écrit en 1932, James Hilton y raconte comment quatre Occidentaux découvrent, en plein Tibet, la vallée de l'éternelle jeunesse, où les habitants vivent à l'abri du monde dans un raffinement léger et spirituel.

Quand à savoir si Shangri La/Zhongdian est réellemnt le lieu décrit par James Hilton.... 


undefinedJ'imagine que la ville et les villages dans les environs doivent être passionnants à explorer mais, en hiver, s'il y a un certain charme à parcourir la ville enfouie sous la neige, il y a également des désagréments et notamment le fait que beaucoup d'infrastructures  touristiques sont fermées. Alors pour trouver des renseignements.... En outre, la circulation en-dehors de la ville était presque impossible en raison de la quantité de neige. J'ai d'ailleurs appris que deux jours après mon départ, l'accès à Shangri La n'était plus possible et que la route était fermée. Un peu plus et je me trouvais bloquée au milieu de nulle part, dans une ville où tout est sous-titré en tibétain, dans un autre univers, sans aucun occidental à l'horizon....


undefinedL'un des attraits de Shangri La est le monastère tibétain de Songzanlin. Le Lonely Planet précise qu'il accueille plus de 600 moines. En tout cas, c'est un immense ensemble de temples et de bâtiments annexes qui forment un vrai village. J'ai eu la chance d'avoir une brève éclaircie en fin d'après-midi lorsque je m'y suis rendue et j'ai été subjuguée par le site paré d'une aura mystérieuse et que la qualité du silence (grâce à la neige qui étouffait tous les sons) rendait encore plus magique.


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undefinedJe n'ai croisé personne mis à part quelques moines et c'était idéal. Pour accompagner ma visite, seuls quelques pâles rayons de soleil et le claquement des drapeaux à prière.... C'est sans aucun doute le lieu le plus magique que j'ai vu au cours de mon voyage.











Alors, ça ne vous donne pas envie d'aller au Tibet ??? Depuis Shangri La, ce qui n'était qu'un projet est devenu un rêve : le Tibet, c'est LA destination que je vise pour un prochain voyage. 

Pour finir, quelques photos de la vieille ville de Shangri La avec de très jolies maisons en bois finement ciselé et souvent peint.

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undefinedEt des habitants parmi lesquels on pouvait distinguer des femmes aux foulards colorés et au sempiternel panier sur le dos.











Avant de reprendre le bus et pour me réchauffer, je suis allée dans un petit restaurant où j'ai goûté un plat tibétain (j'ai oublié de noter le nom) mais c'était à base de riz, pommes de terre et morceaux de yak. C'était très bon; par contre, le yak avait vraiment le même goût que du boeuf (je sais qu'ils ne sont pas très éloignés mais si je ne l'avais pas su, je n'aurais pas deviné qu'il s'agissait d'autre chose que du boeuf).

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29 février 2008 5 29 /02 /février /2008 08:21
Le 29 janvier, j'ai quitté Lijiang et ai pris le bus direction Qiaotou et les Gorges du saut du tigre. Longues de 16km et 3900m séparant l'eau des cimes enneigés, elles sont réputées comme étant parmi les plus profondes du monde.

Je ne regrette pas d'avoir fait le trek mais j'avoue avoir été un peu déçue, ce n'était pas aussi grandiose que je m'y attendais. Et puis, j'ai un sens de l'orientation assez défaillant, finalement, et donc tout ne s'est pas passé comme je le désirais, surtout au début.
En effet, dans les gorges du saut du tigre, on peut choisir de suivre la route en bas ou faire la randonnée en optant pour le chemin du haut. Or, sur le descriptif que j'avais en main, il était dit "longez le chemin des tracteurs sur 3 km puis suivez les flèches rouges indiquant Naxi Family Guesthouse".
Or, si j'ai bien vu les flèches au début, je les ai perdues de vue par la suite et je n'ai aucune idée combien font 3 km. J'étais bien consciente qu'il fallait que j'aille à droite à un moment donné mais à chaque fois, il s'agissait de cours de maisons. Donc, bref, à un moment, j'ai demandé à un jeune garçon où se trouvait le sentier. Il m'a fait signe de continuer un peu et de tourner à droite après. Effectivement, il y avait bien un chemin mais je tombais à nouveau dans un hameau où il s'arrêtait. Le jeune villageois qui m'avait rejointe à cet instant à commencer à me proposer de monter sur un cheval, puis devant mon refus, il a proposé de m'emmener jusqu'au hameau que je cherchais. Je ne l'ai pas entendu parler d'argent mais je suis sûre qu'il ne m'offrait pas ce service gratuitement. J'ai donc fait mine de ne pas comprendre (ça s'avère bien pratique dans ces cas-là) en continuant à lui montrer la carte pour qu'il me dise où j'étais. Peine perdue, il continuait à me soumettre l'idée du cheval ou de me servir de guide.
Ca commençait vraiment à me "gonfler" et finalement il s'est décidé à me montrer un vague sentier un peu plus haut qui était surement empreinté par les chèvres ou autres animaux locaux. J'ai donc commencé à grimper et me suis aperçue que le garçon me suivait toujours. Je n'étais pas spécialement inquiète mais j'avoue que c'est le genre de situation où j'aurais bien aimé avoir un(e) ami(e) pas très loin. Après quelques minutes, je suis arrivée sur une petite butte qui me permettait d'avoir une vue un peu plus globale sur la vallée. Le garçon m'a reproposé ses offres de service mais cette fois-ci je lui ai montré qu'il m'énervait et que s'il ne voulait pas me donner une simple indication, il pouvait toujours courir pour que j'accepte son maudit cheval. Je me suis sentie libre de l'envoyer "paître" car entre temps j'avais remarqué plus bas un sentier assez large, qui semblait fréquenté et vu sa hauteur, j'étais à peu près certaine qu'il s'agissait de celui que je cherchais. Le garçon a donc fini par repartir chez lui et je n'avais plus qu'à rejoindre le sentier. Malheureusement "plus qu'à" signifait redescendre de 300 ou 400 m sur un flan de montagne assez pentu. Heureusement que la terre était à peu près sèche car c'était relativement dangereux vu la raideur de la pente et heureusement que j'ai une certaine habitude de la montagne même si cela fait longtemps que je n'y suis pas allée car je savais à peu près trouver mon chemin et poser le pied là où il le fallait. En tout cas, lorsque j'ai rejoint le sentier - qui était effectivement le bon - je me sentais vidée. Et là, je suis tombée un peu plus tard sur un panneau qui indiquait qu'il me restait encore 7h de trajet pour arriver à la guesthouse que je visais.


undefinedOr, dans mes aventures, j'avais perdu plus d'une heure et il était déjà midi lorsque j'ai réellement commencé le parcours. Et le début n'est vraiment pas une partie de plaisir car il faut atteindre un sommet après "les 28 virages" (je n'avais pas la force de les compter, j'ignore s'il y en a vraiment 28). Mon sac pesait trois tonnes, je mourais de soif, puis il s'est mis à pleuvoir, j'étais toute seule sur le sentier et cette montée qui n'en finissait pas... les deux premières heures jusqu'au sommet ont été cauchemardesques. Je crois que j'aurais été prète à accepter de monter sur le premier cheval que j'aurais croisé ! J'ai quand même fini par atteindre le somment et ce avec une demi-heure d'avance sur le temps prévu (on parle de 2h, j'ai mis une heure et demie).











undefinedAu sommet, j'ai vu une vieille dame qui était assise là tranquillement comme en train de se reposer. Elle m'a souri et nous avons commencé à discuter. Elle était très sympa et j'ai vraiment cru qu'il s'agissait d'une habitante de la gorge (je suis d'une naïveté navrante parfois !). En fait, quand j'ai repris ma marche, elle m'a suivi car un peu plus loin se trouvait un stand de boissons dont elle s'occupait et surtout se trouvait un point de vue auquel on pouvais accéder ... après avoir payé 8 yuans. Ah, j'étais bien dépitée. Et moi qui croyais qu'il s'agissait d'une "honnête" femme. Finalement, elle m'a dit que c'était gratuit mais je lui ai quand même acheté une bouteille d'eau (il faut dire que j'étais assoiffée); elle fait partie des nombreuses personnes qui m'ont abordée avec un objectif commercial derrière leur apparente gentillesse.










undefinedLa suite de la balade s'est bien passée car après le sommet, le sentier est à peu près plat et j'ai rencontré un couple franco-espagnol avec qui j'ai pu pas mal bavarder ce qui faisait passer le temps. Je me suis arrêtée plus tôt que prévu à la guesthouse "Halfway" vers 17h après 7 bonnes heures de marche et les pieds en compote. Et là, heureusement que le Lonely Planet dit qu'il s'agit de la meilleure guesthouse de la gorge car je ne l'aurais pas imaginé.... La guesthouse en elle-même était à peu près convenable excepté que :


1) elle n'était que courants d'air et ce soir-là était particulièrement venteux
2) pas de chauffage évidemment mais un mini-brasero avec trois pauvres morceaux de charbon autour duquel nous étions un petit groupe d'étrangers assis tentant de nous réchauffer; ce qui fut en partie le cas car la chaleur humaine remplaça la chaleur corporelle...
3) les toilettes étaient en fait une rigole dans une petite cabane (bêtement, j'avais fermé la porte avec ce qui semblait tenir lieu de loquet; or soudain celle-ci s'est ouverte. Je m'apprètais à crier à la nouvelle venue qu'il y avait déjà quelqu'un - moi - avant de réaliser qu'en fait, les toilettes étaient prévues pour accueillir deux personnes en même temps puisque un muret en béton séparait le cabanon en deux.... Ce qui n'est pas si mal en réalité puisqu'il y avait un semblant de séparation alors que sur une station essence, je me souviens être entrée dans les toilettes avant... d'en sortir aussitôt lorsque j'avais vu que c'était à nouveau une rigole mais sans séparation et qu'il y avait déjà plusieurs femmes présentes. Il y a des choses auxquelles je ne pourrai jamais me résoudre.... D'ailleurs, les toilettes en Chine, c'est vraiment un vaste sujet. Il y a les gens qui ne ferment jamais les portes lorsqu'il y en a une; ceux qui ne tirent jamais la chasse d'eau alors qu'il arrive qu'il y en ait qui fonctionnent; ceux qui continuent leur conversation comme s'ils étaient au café....)
4) pas de douche chaude; l'eau était à peine tiède et encore fallait-il attendre une heure entre chaque personne
5) partage du dortoir glacial avec ..... une souris. Il était dans les 2h du matin lorsqu'un grand bruit m'a soudain réveillée. J'étais toute seule dans le dortoir et apparemment ce n'était qu'un courant d'air. Je me suis recouchée mais le bruit indéfinissable s'est reproduit plusieurs fois. J'ai donc tâtonné pour trouver la lumière. Quand ce fut fait, j'ai observé la pièce mais rien : j'étais bien toute seule et la porte était bien close. A ce moment-là, j'ai aperçu une forme mouvante qui a traversé la pièce et s'est glissée sous mon lit. Je me suis approchée doucement, me suis penchée et j'ai aperçu une souris en train de jouer avec un papier de Snicker. Elle a détalé et s'est réfugiée dans un trou dans le mur juste derrière mon lit. Et toute la nuit, elle n'a cessé de faire du bruit en grattant les murs, le sol ou le papier avec ses pattes. Cela me gènait un peu d'avoir une souris dans la chambre : je craignais surtout de la retrouver le lendemain dans mes bottes ou au fond de mon sac que j'ai à ce moment-là posés sur d'autres lits (je n'ai décidément pas de chance avec les animaux : les singes qui m'attaquaient à Nikko au Japon, les souris qui partagent ma chambre en Chine...)

Ainsi, vous comprenez que je ne partage pas vraiment l'avis du Lonely Planet qui décrit les lieux comme une "excellente adresse très fréquentée, cette petite pension douillette (???) est devenue l'un des principaux établissement de l'itinéraire".


undefinedLe lendemain matin, contente de quitter l'auberge, j'ai rejoint rapidement une autre auberge à partir de laquelle on peut rejoindre le bas des gorges. C'est vraiment génial car on peut choisir le sentier ou les échelles très abruptes, à la limite du vertige. C'est très impressionnant et c'est le passage que j'ai préféré dans les gorges : un peu de sensations fortes, chouette ! Ensuite, j'ai regagné l'auberge précédente où j'espérais trouver facilement un mini-bus pour regagner Qiaotou, la petite ville de départ. Or, alors que le Lonely Planet affirmait qu'il était très facile de trouver un véhicule pour retourner en ville (peut-être est-ce effectivement le cas en été), j'ai dû patienter plus d'une heure avant qu'une mini-camionnette pile devant moi lorsqu'elle m'a vue lui faire signe. Il y avait déjà 9 personnes entassés (pour 8 places prévus) mais ils ont acceptés de me prendre (du moment qu'on paye, en Chine, il y a toujours moyen d'obtenir ce qu'on veut...). Et je me suis donc retrouvée coincée  entre un couple de  Néerlandais et un Chinois à l'arrière du véhicule.


Heureusement que le trajet n'était pas trop long ! A l'arrivée, j'ai récupéré mon gros sac à dos que j'avais laissé dans une auberge au départ et j'ai rejoint la grand route pour essayer de trouver la billeterie pour obtenir un ticket à destination de Shangri La. J'ai tourné autour de la place principale mais pas moyen de la trouver; à ce moment-là j'ai aperçu un car qui venait juste de s'arrêter déposer des passagers et sur lesquel était indiqué les destinations : Lijiang-Shangri La. Sans plus attendre, je me suis précipitée et j'ai abordé le chauffeur en lui disant que je voulais aller à Shangri La mais que je n'avais pas eu le temps d'acheter de billet. Pas de soucis, me répondit-il, et moyennant 30 yuans que je lui payai directement, j'ai pu prendre place au fond du car où il restait quelques sièges vides. Et dire que je me faisais du soucis depuis la veille en me demandant comment j'allais faire... Il est des fois où tout se combine à merveille.
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28 février 2008 4 28 /02 /février /2008 18:38
Le lendemain de mon arrivée à Lijiang, j'ai tenté d'aller à la montagne du Dragon de Jade qui culmine à 5500m mais dont on ne voyait pas le sommet à cause des nuages. Pour m'y rendre, j'ai réussi à trouver le bus après avoir un peu tourné en rond. Cependant, arrivés à une sorte de péage, une des employées est montée dans le bus pour nous dire quelque chose auquel je n'ai rien compris (comme d'habitude). Devant mon air interrogateur, elle m'a mis sous le nez une feuille en anglais expliquant qu'il fallait payer 190 yuans pour pénétrer sur le site, plus 80 yuans de protection du patrimoine de Lijiang, et que ces sommes astronomiques ne comprenaient pas le prix des téléphériques (160 yuans pour accéder à un première étape, 40 yuans pour la seconde, je crois). Je n'étais pas surprise car j'avais déjà lu dans le Lonely Planet et sur des sites internet que c'était très cher. Mais apparemment, elle voulait me transmettre une autre information. A ce moment-là, heureusement, un jeune Chinois est venu à mon aide en me traduisant ce qu'exliquait mon interlocutrice. Il s'avérait qu'à cause du mauvais temps (bien qu'ensoleillé ce jour-là), les téléphériques étaient fermés. J'ai donc renoncé à aller plus avant car payer 270 yuans pour ne voir que le bas de la montagne ne m'intéressait guère. Le problème, c'est que le bus ne repassait pas par le péage. Il fallait retourner à pieds sur nos pas pendant une bonne demie-heure pour reprendre un bus plus loin. Super ! Encore une fois, j'ai eu de la chance car un couple de chinois, dépités également de ne pas pouvoir voir la montagne,  ont décidé de rejoindre le bus en question et j'ai donc pu les suivre (ce qui m'arrangeait bien car je n'avais pas bien compris où je devais aller...).


undefinedEt voilà comment j'ai perdu bêtement ma matinée. De retour à Lijiang, j'ai été dans une boutique de location de vélo pour me balader dans les villages alentours puisque le beau temps persistait. Et là, encore une fois, j'ai eu de la chance : j'ai rencontré devant la boutique deux Français très sympas qui avaient l'intention également de se balader dans les environs. Nous avons donc décidé de passer l'après-midi ensemble et cela a été plus qu'agréable. D'une part, parce que mes deux compagnons de voyage étaient vraiment gentils; d'autre part, il faisait beau et doux et le spectacle des habitants dans leur petit village était vraiment intéressant.


Voici mes deux compagnons de l'après-midi, Nicolas et Florent (euh..., on n'avait pas vu que l'on posait devant la statue de Mao, c'est juste après qu'on s'en est aperçu et ça nous a bien fait rire).


undefinedA une dizaine de km de Lijiang se situe le village de Baisha dominé par l'étonnante figure du Docteur Ho. Le Lonely Planet parle de cet homme et c'est vrai qu'il nous a hélé alors que nous nous promenions dans le village.




















undefined D'après le Lonely Planet, il est devenu célèbre après que Bruce Chatwin l'a décrit comme "le médecin taoïste du mont du Dragon de jade de Lijiang". Son "cabinet" est une véritable collection et exposition d'articles de divers magazines et journaux le concernant.
Il nous a également montré toutes les cartes de visite des étrangers qui sont venus chez lui. Il a même un livre d'or sur lequel nous avons mis nous aussi un petit mot.




La modestie n'est pas sa plus grande qualité et il ne cesse de parler de lui et de sa célébrité mais cette étrange rencontre reste un bon souvenir : ce n'est pas tous les jours que l'on parle à un vieil homme de plus de 80 ans qui collectionne les articles à son honneur alors qu'il habite dans le village le plus perdu du monde.


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On ne voit pas bien sur la photo, mais que tient l'enfant dans sa main ???? Non, pas de proposition ? Et bien, croyez le ou non, mais cela ressemblait bel et bien à .... un rat mort. Je n'ai pas tellement cherché à toucher le "jouet" mais étant donné que les enfants s'amusaient près d'un ruisseau à l'eau saumâtre, on peut imaginer que c'était bien ce que cela semblait être.

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Sur le chemin, des femmes menant des ânes et des chevaux.

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On a du mal à croire qu'on est bien au 21ème siècle lorsque l'on voit l'image ci-dessus, n'est-ce pas?


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Fin de notre promenade dans les villages Naxi dans les environs de Lijiang.
Une très chouette journée au final et un de mes meilleurs souvenirs du Yunnan.
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28 février 2008 4 28 /02 /février /2008 15:18

De Dali, j'ai rejoint Lijiang, à 2400m d'altitude, entourée de montagnes et dont la vieille ville au dédale de ruelles, de vieilles maisons et de petits canaux est classée au patrimoine mondial de l'Unesco et on comprend pourquoi.

Lorsque j'ai visité Pingyao en août, j'ai déploré son côté artificiel, je reprochais à la ville de ne présenter que 4 artères principales bien conservées et que le reste de la ville était plutôt laid, mais Lijiang est pire, en fait, au niveau de l'artificialité. En effet, si à Pingyao et à Dali, les habitants continuent à mener leur vie quotidienne sans se préoccuper des touristes, à aller au marché.... à Lijiang, rien de tout cela. Les seuls commerces que l'on rencontre sont des boutiques de souvenirs et les gens en costume ne le sont pas par tradition mais pour les touristes. Donc, l'aspect Disney de Lijiang est bien réel, mais je ne vois pas comment on peut résister au charme de cette ville. C'est un véritable ravissement, tout y est si joli, parfait, propre, mignon. Trop idéal et trop beau, aucune authenticité mais tant pis. L'authenticité on peut facilement aller la chercher dans les villages alentours, Lijiang c'est un magnifique musée en plein air. Et après avoir vu un certain nombre de villes et villages en Chine, Lijiang est la ville qui m'a le plus marquée et que je trouve la plus jolie.

Plutôt que de longs discours, je vous laisse apprécier (le temps était un peu plus clément qu'à Dali, d'où des photos plus claires)

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Vue sur les toits de la vieille ville




















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Concert donné par un orchestre Naxi (5 ou 6 de ces vénérables vieillards ont plus de 80 ans)



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Détail culinaire : à Lijiang, vous trouverez un peu partout des vendeurs de "baba", ce sont des sortes de galettes salées ou sucrées - au choix - qui calent bien l'estomac mais que j'aime beaucoup.







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28 février 2008 4 28 /02 /février /2008 06:14

J'ai pu sembler un peu sévère dans mes deux messages précédents mais j'ai néanmoins adoré mon voyage. Les inconvénients et déconvenues parfois rencontrés sont compensés par la beauté des sites !

Le Yunnan, ce sont des montagnes à perte de vue, des petits villages perdus, des ethnies diverses et variées ainsi que de très jolies villes très - trop - touristiques, nichées entre des cimes enneigées.... L'avantage de voyager en hiver, c'est qu'il fait peut-être froid, mais au moins les touristes sont plus rares et ceux qui détestent Dali et surtout Lijiang en raison de leur côté artificiel et touristique pourront apprécier la relative tranquillité de ces sites à cette époque de l'année, surtout à l'aube lorsque la ville dort encore et que les Chinois armés de leur microphone et de leur casquette rouge ne sont pas encore arrivés. Et puis, comme partout, les groupes touristiques se contentent des rues principales; c'est pourquoi il est tout à fait possible de profiter des sites et de voir des rues vides et calmes.

Circuler dans le Yunnan n'est pas si difficile car si les liaisons ferroviaires sont très limitées, les bus sont assez nombreux et les gares routières assez bien organisées. Par contre, les routes ne sont pas toujours très bonnes et attendez-vous à être souvent secoués. D'une manière générale (je ne parle pas que du Yunnan ici), je trouve que les voyages en bus sont plus agréables que le train car on apprécie mieux le paysage (malgré les fenêtres sales), on traverse des villages qu'on ne verrait pas en train, les trajets sont souvent plus rapides et enfin ou surtout, il est beaucoup plus facile d'obtenir des billets d'autocar (sans doute parce qu un peu plus chers).

Par contre, j'ai eu souvent le malheur de me trouver non loin du chauffeur et là c'est plutôt insupportable car j'étais à la fois frigorifiée et devais supporter la fumée de cigarettes. En effet, les chauffeurs de car chinois sont polyvalents : ils crachent (d'où la fenêtre ouverte en permanence ou presque, malgré les températures glaciales), fument comme des pompiers, ont l'oreille collée à leur téléphone portable et ont plus la main posée sur le klaxon que sur le boitier de vitesse; le tout en conduisant (ou en tout cas, ce qui s'y apparente : autrement dit, zigzager entre les divers véhicules présents sur la route en doublant par la droite ou la gauche, sur l'autre voie, bref sur l'herbe si besoin, n'importe où il y a de la place pour passer, et cela en essayant le moins possible de rétrograder; d'où le klaxon à la fois pour prévenir qu'il va doubler ou pour dire aux autres de se ranger et de lui laisser la voie libre). Le bus comme le taxi en Chine, c'est vraiment une conduite particulière et je n'y suis toujours pas habituée !

Donc, pour arriver à dormir dans un bus, il faut être fort car qui dit bus dit bruit infernal du klaxon à longueur de trajet, freinages intempestifs, ballotements, cahotements, courants d'air, voisins qui crachent, qui fument.... Bref, la totale. Encore une fois, tous les bus ne sont pas comme ça mais dans le Yunnan, j'ai eu droit au bouquet complet.
Par exemple, entre Lijiang et les Gorges du saut du Tigre, mon voisin de l'autre côté du couloir avait la bonne idée de cracher à intervals réguliers. La bonne nouvelle, c'est qu'il le faisait quand même dans un seau (il aurait pu le faire par terre ! Ce qui n'aurait pas été si étonnant de la part d'un Chinois....). La mauvaise nouvelle, c'est que le seau était posé entre lui et moi, dans le couloir, et que donc j'étais sans le vouloir plus ou moins obligée d'assister à ce charmant spectacle accompagné des râclements de gorge habituels, cela va sans dire. J'avais beau tourner ostentiblement la tête, la subtilité n'est pas leur fort.
Autre voyage, entre Yuanyang et Kunming, mon voisin de l'autre côté du couloir à nouveau (je suis une vraie chanceuse...) éteignait sa cigarette en crachant dessus et directement par terre. Sympa, sympa...
Et puis, il y avait celui avec ses dindons qu'il essayait de surveiller mais qui parvenaient à s'échapper et à se glisser sous nos sièges; il y avait également ma voisine entre Jianshui et Yuanyang qui était malade (il faut dire que le chauffeur conduisait comme un fou alors que la route n'était qu'ornières et virages) et était en train de vomir dans un sac plastique pendant toute la durée du voyage et cela juste à côté de moi... Et ces différentes femmes qui se servait de la poubelle comme pot pour que leur enfant y fasse ses besoins, comme je l'ai déjà expliqué... Bref, le bus est déjà en soi un choc culturel dans le Yunnan (je n'ai pas vu de comportements aussi significatifs quand j'ai pris le bus à l'est de la Chine). Cela prête à sourire quand j'y repense, mais sur le moment, je n'étais pas forcément ravie de l'attitude de mes voisins, je peux bien l'avouer !

Pour en revenir à mes premiers jours dans le Yunnan, j'ai commencé par visiter Dali, très charmante et plus tranquille que Lijiang, entourée de ses remparts, mais lorsque j'y étais, il n'a cessé de pleuvoir à verse et le ciel semblait prêt à nous tomber sur la tête... Donc profiter d'une promenade sur le lac Erhai ou faire une balade en vélo pour voir les villages alentours ont été des projets compromis à cause du très mauvais temps. 

Cela dit, j'ai fait une petite excursion dans un village à une vingtaine de km de Dali où habitent une majorité de Bai, l'une des minorités du Yunnan. Il y avait notamment un petit marché très animé où les femmes portaient toutes un panier sur leur dos et étaient coiffées de fichus colorés (mais ce n'est pas spécifique à ce village).


undefinedExemple d'architecture Bai



















undefinedCoiffure traditionnelle Bai (en fonction de la longueur des fils ou de leur couleur, on peut savoir le statut de la femme qui la porte : mariée ou célibataire).
Ici, la femme fait une démonstration de différents thés du Yunnan. J'ai eu l'occasion de goûter plusieurs fois et ils sont délicieux, notamment le thé Pu'er. 
























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Marché de Xizhou avec surtout des vendeurs  de légumes et de viande un peu plus loin.



















Et voici la jolie Dali

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Une des rues principales






















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Dans le Yunnan, on voit énormément de vendueurs ambulants portant des palanches. Le chargement est souvent impressionnant et j'ai remaqué que les porteurs étaient plutôt des porteuses d'ailleurs... Il faut dire que j'ai tout le temps vu les vieillards chinois en train de jouer aux dominos, aux cartes ou aux échecs plutôt que de mener des activités physiques....





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Dali by night...



















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27 février 2008 3 27 /02 /février /2008 22:00

Voyager en plein hiver en Chine n'est pas forcément l'idéal mais en plus, le climat a été particulièrement rude cette année en Chine au moment des vacances de la fête du printemps comme vous en avez certainement entendu parler.

 Pour ma part, j'avais choisi le Yunnan dans l'espoir que les températures seraient douces, malheureusement si je n'ai pas subi des conditions climatiques extrêmes (excepté à Shangri La mais c'est normal car là-bas on est proche du Tibet et à plus de 3000 m d'altitude), le temps fut dans l'ensemble détestable : pluie, neige, gel, brouillard dense et surtout le froid, mis à part à Kunming qui porte bien son surnom de "ville de l'éternel printemps". D'où des photos pas très belles et d'où l'impasse sur certains sites (mais je compte bien retourner dans le Yunnan un jour pour voir ce que je n'ai pas pu ou pas eu le temps de voir).

 

Mais ce qui est inoubliable dans le Yunnan et dans les voyages en bus locaux : 

les populations locales en costume traditionnel; les marchés dans les petits villages; l'architecture de la vieille ville de Lijiang et de Shangri La; se promener et se perdre dans ces mêmes villes (sans oublier Dali que j'ai beaucoup aimée mais où il pleuvait tellement fort que les photos sont très sombres et donc pas très jolies); faire du vélo dans les villages alentours; voir les sommets enneigés (ou plutôt les deviner à cause des nuages); ne pas se lasser d'être entouré de montagnes; visiter l'incroyable monastère tibétain de Songzanlin à Shangri La; prendre le bus couchette Shangri La/Kunming (12h allongé au fond et au milieu; c'est-à-dire être coincé entre 4 personnes sans pouvoir bouger au risque de réveiller les voisins qui eux n'ont pas forcément la même délicatesse....); prendre le bus n'importe où dans le Yunnan pour avoir le plaisir d'être balloté sur des routes cahotantes; avoir des voisins dans le bus prêts à vomir à cause des virages; avoir votre voisin de bus qui transporte des dindons vivants qui bien que ligotés se glissent sous votre siège; voir les mères se servir de la poubelle du bus comme pot pour que leur enfant fasse ses besoins dedans; observer le paysage à travers les vitres sales des bus (voir des carioles tirés par des chevaux; des ânes; des motos transporter des carcasses de porcs; des gens avec leur panier sur le dos;...)... bref, vous adorerez forcément ce dépaysement et voir des spectacles de la vie quotidienne qui semblent sortir droit des livres d'histoire.

 

Et une petite carte du Yunnan dont la capitale est Kunming et qui est bordé par plusieurs pays : Vietnam, Laos...

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Avec en rouge les sites que j'ai vus, respectivement : arrivée à Kunming, puis départ pour Dali, Lijiang, les gorges du Saut du tigre, Shangri la (xiangelila) puis au sud de Kunming, les rizières en terrasse de Yuanyang (point rouge le plus au sud, sans nom), puis retour à Kunming pour prendre l'avion.

 












Ce que vous détesterez dans le Yunnan en hiver :

les douches glaciales; les chambres glaciales; les lits glacials; les bus glacials... et lorsqu'il fait un temps particulièrement froid et humide comme celui que j'ai subi pendant mon voyage, je puis vous affirmer que c'est pire de rester dans les chambres d'hôtels plutôt que dehors tellement il y fait froid. Et d'autant plus que je ne pouvais même pas me réchauffer avec une bonne douche bien brûlante car s'il y avait de l'eau "chaude", elle était en fait à peine tiède. Dans 3 hôtels au moins, je n'avais même pas d'eau chaude. Je me souviens à ce sujet d'une anecdote dans le petit hôtel où je logeais à Yuanyang. Voyant que je n'avais le droit encore une fois qu'à de l'eau glacée, je suis allée demandée si c'était possible de changer de chambre ou au moins d'avoir accès à un endroit où prendre une douche chaude. Le réceptionniste m'a répondu quelque chose que je n'ai évidemment pas compris mais il m'a fait signe de remonter dans ma chambre. Quelques minutes plus tard, une des employées a frappé à ma porte et m'a tendu.... deux thermos ! Certes, l'eau était brûlante; mais.... Finalement, je ne sais pas s'il a vraiment compris ma question ou si c'était tout à fait normal pour lui... 

En réalité, la plupart du temps, il faisait moins froid qu'à Qingdao mais il y a un élément auquel je n'avais pas du tout pensé : le chauffage. Car si les températures descendent souvent en-dessous de zéro à Qingdao, on supporte très bien l'hiver grâce au chauffage. Or, dans le sud de la Chine, pas de chauffage, évidemment, car l'hiver n'est censé être ni long ni rigoureux. Et, lorsque je repense à mes 10 jours dans le Yunnan, le premier mot qui me vient à l'esprit, c'est : le froid car avec des températures flirtant avec ou sous la barre du zéro à Lijiang et Shangri La, je n'ose imaginer la température des chambres où j'ai dormi. 

 
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27 février 2008 3 27 /02 /février /2008 16:21
Me voici revenue de mes vacances qui ont duré un mois puisque partie le 25 janvier, je suis rentrée hier, le 27 février.

J'ai parcouru diverses provinces en commençant par le Yunnan dans le sud-ouest de la Chine pendant une dizaine de jours; j'ai ensuite pris l'avion pour rejoindre Ningbo (province du Zhejiang), une ville portuaire au sud de Shanghai où j'ai passé le Nouvel An chinois chez une amie chinoise. J'ai profité d'être dans cette partie de la Chine pour visiter des villes célèbres telles que Suzhou, Tongli, Nanjing (dans la province du Jiangsu); Shanghai; Hangzhou (dans le Zhejiang). J'ai également fait un détour par l'Anhui pour voir quelques uns de ses petits villages classés au patrimoine mondial de l'Unesco mais également et surtout - dirais-je- faire une magnifique excursion de deux jours au Huang shan, la plus belle montagne chinoise, dit-on.... Enfin, j'ai terminé en reprenant l'avion pour le sud à nouveau : direction Canton, Hong-Kong et Macao.

Voici le tout en image sur une carte (en orange les provinces que j'ai visitées) :

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Quel bilan tirer de ce voyage ? 

Que si j'avais l'impression d'aimer la Chine jusqu'à maintenant, c'est que peut-être je côtoie peu les Chinois, mis à part mes étudiants, s'entend... Ou alors c'est le syndrôme des 6 mois dans un pays qui me fait critiquer et juger plus sévèrement des comportements qui ne faisaient que m'interpeller au début et qui m'agacent profondément maintenant. Autrement dit, je reste toujours fascinée par les paysages, l'architecture, les jardins, les sites incomparables que l'on peut trouver en Chine; j'ai rencontré également des Chinois véritablement adorables mais il y a eu des moments où j'ai vraiment détesté certains autres. Finalement, je me dis que c'est une bonne chose que je n'aie pas visité le pays avant de venir y travailler car je ne suis pas sûre que j'en aurais eu envie malgré son patrimoine exceptionnel. N'allez pas croire pour autant que je regrette la France. Non, ce n'est pas le cas car dans ma vie quotidienne, en réalité, j'aime la petite vie bien tranquille que je mène sur le campus de l'université et je n'ai pas du tout les mêmes expériences que lorsque je voyage. Et donc, si les Chinois peuvent me sembler insupportables en voyage, dans ma vie quotidienne, je ne nourris pas les mêmes sentiments et donc j'aime toujours travailler ici.


Qu'est-ce que je reproche donc aux Chinois ?

Par où commencer ?.... mis à part qu'ils se mouchent de la même façon qu'ils crachent - c'est-à-dire dans la rue -  (ils se pincent les narines et expirent fort en se penchant vers le sol pour que les "sécrétions nasales"  tombent par terre - difficile d'exprimer élégamment quelque chose d'aussi trivial - et ils mènent cette opération très raffinée dans la rue juste devant ou derrière vous avec les bruitages qui l'accompagne, évidemment); donc mis à part cela, je ne vais pas reparler du fait qu'ils bousculent tout le monde pour s'engouffrer dans les trains (ce qui me dépasse car si dans certains trains, je comprends que certains se dépêchent pour tenter de trouver une place assise; dans les autres, tels que le TGV, il n'y a pas de problèmes de place; alors pourquoi vouloir se précipiter ??); qu'ils crient au téléphone ou lorsqu'ils parlent à leur voisin dans les moyens de transport; qu'ils coupent les files d'attente et qu'ils ne respectent aucune règle; qu'ils fument partout et tout le temps sans s'inquiéter des voisins... 

Et évidemment, je déteste encore plus ceux qui tentent de profiter du fait que je sois occidentale. Bizarrement, lors de mon premier voyage en août, je n'avais pas du tout remarqué ce problème mais, cette fois-ci j'ai vraiment été choquée par le nombre de fois où les Chinois tentaient de profiter que j'étais une étrangère pour gonfler les prix. Je ne parle pas seulement des commerçants mais plutôt des transports ici. L'exemple le plus significatif fut à Kunming. Ce jour-là, je voulais me rendre à Shilin, la "forêt de pierres" et je n'ai pas réussi à trouver de bus "officiel" car même les employés des guichets à la gare routière m'ont dit de voir directement dans le bus. Or dans ces cas-là, pas moyen de savoir le prix car il n'y a pas de billets ou pas de billet avec le prix en tout cas. Bref, ne voyant pas d'autres solutions, je me suis rapprochée du bus avec la pancarte Shilin et là, une chinoise m'a halpaguée en me criant "Shilin; Shilin". Puis, elle m'a dit que le trajet était de 80 yuans l'aller-retour, j'ai dû prendre une mine horrifiée et elle a dû avoir peur que je ne fuis car elle a spontanément descendu à 60 yuans (ce qui aurait dû m'inciter à négocier mais je n'en avais pas le courage). Finalement, je suis montée dans le bus où attendait déjà un couple d'Anglais. Il était 8h30; or si elle m'avait affirmé que le bus partait à 9h; j'ai commencé à avoir de sérieux doutes lorsque les Anglais m'ont dit qu'elle leur avait assuré un départ à 8h30. Et voilà; j'ai commencé à me sentir très énervée de ne pas avoir trouvé de bus "officiel" car dans ce genre de mini-bus, ils peuvent nous faire attendre aussi longtemps qu'il n'est pas rempli. Finalement, nous sommes partis à 10h ! Mais le pire dans l'histoire; c'est que j'ai appris que les Chinois ne payaient que 40 yuans l'aller-retour (c'est ma voisine chinoise qui me l'a dit) alors que le couple d'Anglais et un autre couple, des Russes, avaient payé 80 yuans (par personne) l'aller-retour, soit le double. Lorsque ma voisine, très gentille, a demandé à la dame pourquoi le tarif était différent, celle-ci a répondu que c'était comme ça, c'est tout, juste parce qu'on est des étrangers... Finalement, je m'en sors bien avec mes 60 yuans. Si j'avais su cela plus tôt, j'aurais tenté de négocier pour obtenir le même prix que les Chinois. Et je n'évoque pas le nombre de fois où on nous demande toujours de payer un, deux ou trois yuans de plus (je parle toujours des transports du genre mini-bus pour des trajets pas très longs et pour lesquels aucun "vrai" guichet ne vend de billets). Parfois, j'obtiens le même prix que les Chinois lorsque je sais s'ils font le même trajet que moi et que j'entends le montant que leur demande l'employé; mais parfois je n'ai pas de point de comparaison et ne peut savoir si le prix est juste ou pas... J'imagine que la Chine n'est pas le seul pays à exercer ce genre de pratiques mais c'est la première fois que je l'expérimente et surtout que j'en ai conscience; je veux dire que je le sais puisque malgré mon faible niveau de chinois, je comprends quand même bien les chiffres et me rends compte si le prix est le même ou pas....

Il y a un aspect que je n'ai pas encore évoqué (que j'avais déjà rencontré lors de mon premier voyage en août) qui cette fois-ci m'a véritablement rendue méfiante et désormais distante envers les Chinois : sous l'abord de conversation et de curiosité amicale, il s'est souvent avéré que mon interlocuteur (trice) était soit un rabatteur pour tel ou tel bus ou bateau ou cherchait en fait à m'amener dans sa boutique dissimulée un peu plus loin... Bref, notamment dans le Yunnan, il n'est presque pas un jour sans que je me sois faite piéger de la sorte. On ne me forçait à rien et je n'ai pas perdu d'argent ni rien, c'est juste que je me sentais vraiment dépitée : alors que je croyais naïvement avoir rencontré une personne sympathique avec qui échanger en chinois, il s'avérait en fin de compte que le seul objectif de cette personne était de discuter avec moi pour m'amener petit à petit à me vendre tel trajet ou tel objet ou dieu sait quoi...
Je me souviens d'un exemple dans un village près de Dali. Je cherchais à traverser le lac Erhai mais n'avais trouvé qu'un embarcadère où le prix était monstrueux (150 yuans !!). Je me suis dis que dans le village devait sûrement se trouver des petits embarcadères avec des bateaux plus économiques et alors que je me promenais dans le village, j'ai croisé deux vieilles femmes en habit tradtionnel qui m'ont souri gentiment. Et puis; elles ont commencé à me parler dans un mandarin que j'avais bien du mal à comprendre mais elles étaient vraiment sympas. Evidemment, au cours de la conversation, elles m'ont demandé où j'étais allée et où j'allais. Je leur ai alors expliqué mon projet et en ai profité pour leur demander s'il y avait d'autres embarcadères dans le village. Et là; elles se sont lancées dans de grandes explications auxquelles je n'ai rien compris. En fin de compte, l'une d'elle a disparu dans une maison un peu plus loin et a réapparu quelques minutes plus tard en brandissant un carte de la région puis elle a m'a menée dans une ruelle un peu plus loin où elle m'a montré une belle voiture. Puis elle a parlé de 150 yuans en me montrant la carte et la voiture. En gros, elle proposait que quelqu'un me conduise dans différents villages autour du lac. Le problème; c'est que le matin même, j'avais déja vu l'un de ces villages et qu'il était déjà 15h ou 15h30 et que la nuit arrive vite en hiver. Enfin; si le prix n'était finalement pas si élevé que cela vu ce qu'elles proposaient, je n'avais quand même qu'une confiance limitée en elles. Et puis; comme je ne comprenais pas tout ce qu'elles me disaient, je craignais de ne laisser échapper quelques détails importants dans leur proposition et qui risquaient peut-être de poser problème ensuite. Ainsi, même si j'ai réussi à faire tomber le prix à 80 yuans, j'ai décidé de renoncer à ce projet. Peut-être tout ce serait-il très bien passé, sans "entourloupes", mais j'ai rencontré pas mal de voyageurs qui se sont fait arnaquer; ce qui n'aide pas à avoir confiance....

Ce n'est qu'une petite anecdote parmi de nombreuses autres mais c'est pour dire que maintenant, lorsque je voyage et que des Chinois se montrent amicaux, je mets beaucoup plus de temps qu'avant à répondre à leur gentillesse. Cela dit, j'ai rencontré des Chinois très serviables et très sympathiques; ce qui permet de rééquilibrer un peu la balance mais malgré tout ce n'est pas suffisant pour changer mon opinion. Exemples de Chinois sympas et DESINTERESSES (ce qui est une qualité très rare ici) : un couple de Chinois à Yuanyang qui m'a invitée à dîner avec eux après nous être rencontrés par hasard dans la rue et qu'ils cherchaient leur chemin tout comme moi et avec qui j'ai passé une partie de la journée suivante; un autre couple de Chinois,  des touristes, à la recherche de la gare routière (comme moi) et avec qui j'ai fini la journée et qui m'ont offert plein de choses à manger; une autre chinoise près de Kunming qui m'a prise sous son aile.... En fait, la plupart étaient souvent des touristes, des gens assez ouverts et qui parlaient plus ou moins anglais. Par contre, je n'ai pas rencontré de villageois, par exemple, qui se montrent amicaux (alors que le Lonely Planet dit que, dans les villages à l'écart des touristes, il serait étonnant que l'on ne vous invite pas à partager un repas); ils refusaient d'ailleurs d'être pris en photo ou demandaient de l'argent en contre-partie. 
Le Chinois le plus sympa et désintéressé que j'ai recontré est en fait un commerçant ! C'est un vieil homme qui s'occupe d'une boutique de peintures et de calligraphies dans le joli village de Tongli (près de Suzhou). Alors que je flânais dans la rue en essayant de ne pas trop regarder les étalages des boutiques pour que les commerçants ne m'interpellent pas pour me proposer leur marchandise, le vieil homme assis près de la devanture de sa boutique m'a demandé en anglais si j'étais Française. Et après avoir répondu que oui, il a entamé une vraie conversation (plutôt en chinois) car il adore le français et il connaît très bien un Français dont il m'a montré des lettres et tout ça. Bref, il était ravi de parler avec une représentante de ce pays ! Il était très amusant car il essayait de prononcer des mots de base en français mais avec un accent tellement fort que je ne parvenais même pas à deviner s'il s'agissait de mots français ou pas. A la fin, il m'a proposé de calligraphier mon prénom en le transcrivant avec des caractères chinois (il a un livre spécial où un nombre impressionnant de prénoms français sont répertoriés auxquels correspondent la transcription phonétique en caractère chinois), le tout gratuitement évidemment. Bref, cette anecdote est assez marquante car rencontrer des Chinois qui ne cherchent pas à tirer profit de vous est déjà rare mais qu'en plus ce soit un commerçant !!! Ainsi, presque chaque jour, j'ai quand même eu la chance de faire de jolies rencontres, mais si elles méritent d'être citées c'est qu'elles tranchent avec l'attitude des autres...

Pour finir cette introduction, je dirais que, depuis ce voyage, je sais de moins en moins ce qu'est la Chine et qui sont les Chinois. Il n'y a aucun point commun entre les immeubles ultra-modernes de Shanghai et les masures délabrées des villages perdus du Yunnan, il n'y a aucune ressemblance entre les femmes élégantes et branchées des grandes villes et ces femmes en costume traditionnel dans les villages. Pour ma part, je ne considère pas le Yunnan comme une province chinoise tant il est vrai que les différentes minorités qui la constituent ont leur propre culture (coutumes, vêtements, architecture... ) et surtout une langue qui n'a rien à voir avec le mandarin. Ce n'est certainement pas évident pour le gouvernement central de Pékin de s'imposer dans ces provinces lointaines que sont le Yunnan ou le Xinjiang (sans parler du Tibet). Avant de venir en Chine, je ne m'étais jamais vraiment intéressée en détail à ce pays et pour moi la Chine, c'était uniquement celle des Han, la Chine que l'on connaît plus ou moins, celle de Pékin, de la muraille de Chine, de l'armée de terre à Xi'an ou des jardins chinois de Suzhou et si, effectivement, cette Chine est superbe et très riche sur le plan culturel; j'ai vraiment eu un coup de coeur pour le Yunnan. Je pense que les provinces voisines où habitent de nombreuses minorités sont aussi trés intéressantes à voir et qu'elles offrent ce même contraste saississant avec la Chine des Han. 
Donc à la question, qui sont les Chinois ? Je n'ai pas de réponse. Le pays est si vaste, ce n'est donc pas étonnant qu'il y règne une telle hétérogénéité entre les peuples, les paysages et les modes de vie.

Depuis que je suis en Chine, j'ai vraiment le sentiment d'un pays de contrastes mais maintenant j'ai tendance à penser que cela va même au-delà et que c'est un pays de contradictions... d'où la fascination qu'il exerce sur chacun...  Et, au final, ce que je ressens pour la Chine au bout de six mois s'apparente à un "je t'aime moi non plus"...

 

 

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21 janvier 2008 1 21 /01 /janvier /2008 15:49
 Voilà, je suis en vacances depuis samedi, enfin, officiellement car je n'ai terminé qu'aujourd'hui de m'occuper des examens. J'avais fini de corriger ce week-end mais il me restait encore à m'occuper des diverses autres documents que nous devons joindre aux copies d'examen. En fait, cela fait penser à la scène du film "L'auberge espagnole" lorsqu'une secrétaire rappelle à Xavier tous les papiers dont il a besoin pour le programme Erasmus et que l'écran se remplit peu à peu d'un tas de feuilles. Moi, ça été un peu la même chose. On a commencé par me dire qu'il fallait les notes en deux exemplaires, puis une copie des sujets, puis les corrigés. Ensuite, on ne m'a prévenue que la semaine dernière qu'il fallait aussi les sujets de l'examen B "de rattrapage" et ceci pour chaque examen, bien sûr ("mais si aucun étudiant n'est au rattrapage, pourquoi prévoir un examen B?" ai-je demandé stupidement. A question bête, réponse bête "C'est toujours comme ça qu'on fait", évidemment !). Et les corrigés des examens B, cela va sans dire. Et finalement, la feuille d'analyse des notes : feuille entièrement en chinois, je précise, et qui donne des consignes détaillées pour l'analyse des notes, consignes qu'une des profs a eu bien du mal à me traduire. Super ! Mais comme d'habitude, en tant qu'étrangère, j'ai un statut privilégié : "tu fais comme tu veux". C'est sans doute la réponse que j'ai le plus entendue de ma directrice. Autrement dit, si on reformule, ça donnerait quelque chose du genre "bien sûr, c'est important que les étudiants aient un prof étranger mais, vous n'êtes qu'une étrangère, donc ça ne compte pas vraiment en fait". Donc, grâce ou à cause de cela (je ne sais lequel choisir), j'ai le "privilège" de faire ce que je veux en cours, de noter les examens plus sévèrement (mes étudiants m'ont confié que lorsqu'il y a des rattrapages, c'est généralement ceux de l'examen du prof étranger). Selon mes étudiants, il n'y a qu'un ou deux élèves au rattrapage lorsqu'il s'agit d'un "gentil" prof étranger et 3 ou 4 quand il est "moins gentil". Donc, pour rester fidèle à ma réputation, je n'ai sur mes 5 élèves qu'un seul qui va être au rattrapage. Ce n'est pas pour autant que je leur ai mis des bonnes notes. Il est plutôt rare qu'elles dépassent les 80 ou 85 sur 100 (contrairement à mes collègues chinoises). A vrai dire, les copies des 4ème année m'ont désespérée : certains ont un niveau même pas digne des 2ème année. J'ai donc demandé si c'était possible que certains 4ème année soient au rattrapage. La réponse s'est faite attendre. J'ai donc reformulé ma question :
- "Y a-t-il des rattrapages pour les 4ème année?".
C'était une interrogation claire, non ? Au lieu d'un "oui" ou "non", j'ai eu droit à une réponse floue comme d'habitude :
-"C'est-à-dire qu'on ne sait pas encore parce que c'est compliqué à cause du stage qu'ils doivent faire et qui n'est pas forcément à Qingdao et puis souvent ils travaillent....".
-"Donc il n'y a pas de rattrapages organisés pour les 4ème année ?" ai-je posé différemment pour confirmation. 
-"Euh, c'est possible..."
-"C'est-à-dire que c'est possible qu'il y ait des rattrapages ou est-ce que ce n'est pas possible?"
Et là, j'obtiens enfin une réponse :
-"Il y aura sans doute une occasion mais juste une seule".
A partir de ce moment, j'ai renoncé. Etant donné que les étudiants obtiendront forcément la moyenne du premier coup au rattrapage, j'ai décidé de ne plus me casser la tête  et d'attribuer la moyenne à tout le monde
(je parle pour les 4ème année à qui l'on "donne" véritablement le diplôme, il n'y a pas d'autres mots. Pour les 2ème année, c'est plus facilement envisageable de faire des rattrapages même s'ils auront la moyenne eux-aussi, au final). Enfin, 60/100 pour être plus précise car c'est plus que la moyenne; ce qui d'ailleurs n'a pas été sans me poser un problème : où trouver des points ???? Surtout pour l'examen d'audiovisuel de 4ème année où certains étudiants n'ont rien rempli dans quelques exercices. Si encore ils avaient écrit quelque chose, j'aurais pu repêcher quelques points perdus, mais là, j'ai galéré. En dernier recours, j'avais la possibilité de "trafiquer" la deuxième note (celle de l'attitude en classe) mais cela me faisait vraiment mal au coeur de donner plus de 60 à ceux qui ne sont jamais venus en cours. Bref, comme vous le voyez, ce n'est pas triste et surtout ce n'est pas objectif du tout. Ma jeune conscience professionnelle se trouve bien mise à mal mais je n'ai pas l'âme d'une rebelle et vouloir changer l'administration chinoise serait comme se battre contre des moulins à vent.... Ce qui est le plus absurde dans toute cette histoire, c'est qu'ils semblent faire cela très sérieusement : analyse de notes, préconisations pour améliorer ce qui n'a pas été réussi dans l'examen, examens de rattrapage avant même de savoir s'il y aura des rattrapages, double signature sur les copies et les analyses de notes (sachant que ma directrice a signé les copies sans regarder l'attribution des points, évidemment ! Elle s'est juste intéressée aux notes finales). Ainsi, bien de la paperasse et des tracasseries pour pas grand chose. Enfin, dernière chose : j'avais l'impression d'être très lente à corriger mes copies mais j'ai appris aujourd'hui que c'est moi qui avais le plus d'examens ! Ah, moi qui commençais à culpabiliser...

Pour finir sur le chapitre scolaire : mercredi dernier, j'étais conviée ainsi que les autres profs du département français à un dîner de fin de semestre offert par la directrice sachant que l'argent était dans une enveloppe à l'entête de la fac, je me demande dans quelle mesure cette invitation était personnelle. Après tout, je suis sans doute trop suspicieuse : le département français a peut-être un budget pour ce genre d'activités ou peut-être était-ce la somme destinée aux étudiants pour les dédommager des frais pour la pièce de théâtre (ils n'ont reçu que 500 yuans alors que ceux du département allemand ont eu plus de 1000 yuans). Chuttt ! Je cesse là mes insinuations et mon mauvais esprit. Longue soirée très ennuyeuse : seul point positif, 14 plats ! Nous étions 8 dont une prof que je n'avais jamais vue car elle était en congés maternité et va revenir travailler au second semestre. Il y a quand même quelque chose qui m'échappe : il y avait déjà 5 profs chinoises, plus la directrice et moi-même qui donnions des cours au premier semestre alors que nous n'avons qu'une classe par niveau et que je rappelle qu'il n'y a pas de 3ème année, cette année (il y a eu une année blanche dans le recrutement d'étudiants, j'ignore pourquoi). Or, au second semestre, il y aura une prof de plus et une classe de moins puisque les 4ème année ne seront plus là. Question : comment occuper tous les profs ? Pour l'instant, je me retrouve avec 4 cours, soit 8h de cours  au lieu de 12h. Ca va être la belle vie (question inquiétante : mon salaire suivra-t-il le mouvement ??? ce qui serait bien fâcheux pour l'état de mes finances). Affaire à suivre...

Pour en revenir au dîner, nous avions un convive supplémentaire à notre table : l'ancien directeur du département français. Et, là, je retire toutes les critiques que j'ai pu faire sur le niveau de français de ma directrice car qu'est-ce qui est pire qu'un directeur de département de langue étrangère qui ne maîtrise pas bien la langue en question ????? Et bien, un directeur qui ne la parle pas du tout !! Si, si, c'est possible. Et je peux en témoigner. Il n'a même pas pu prononcer un "bonjour" en français, c'est pour dire ! Et comment ma directrice a-t-elle été amenée à remplacer cet homme ? C'est qu'il a reçu une promotion et tenez-vous bien celle de (vu que cela n'existe pas en France, j'ai un peu de mal à trouver un titre convenable) "Directeur des activités du Parti au sein de l'université" (vous comprenez de quel Parti je parle bien sûr). Comme quoi le français mène à tout.... J'ai d'ailleurs appris au cours de cette soirée que 4 de nos profs font parties du Parti, non par conviction mais parce que pour les fonctionnaires, les profs et ce genre de catégories sociales, cela facilite les choses pour trouver un travail,
si j'ai bien compris, ou peut-être avoir une promotion, qui sait... Sinon, sachant que ce brave homme ne parlait pas un mot de français et que ma directrice n'est pas des plus à l'aise dans cette langue, j'ai subi 3h intensives de chinois. Aucune considération pour moi mis à part deux ou trois questions mais c'est vraiment tout. Si au début, je me suis efforcée d'essayer de capter au moins de quels sujets ils parlaient, j'avoue que j'ai fini par m'en lasser et que je n'avais qu'une idée en tête : rentrer chez moi ! Cependant, je me suis bien amusée à observer le rituel des toasts. C'est vraiment quelque chose en Chine ! Car contrairement à nous qui portons un unique toast, les Chinois aiment les multiplier et les porter collectivement ou individuellement. Or, sachant que les toasts se font avec de l'alcool et que certains vident leur verre d'un trait à chaque fois, ils doivent être bien "pompettes" à la fin de la soirée. Je n'ai pas pu y échapper et, moi qui déteste la bière, ai dû, malgré tout, faire comme tout le monde. Heureusement, nous ne sommes pas obligés de vider le verre à chaque fois, tremper les lèvres suffit (j'ai pu constater que je n'étais pas la seule à user de cette tactique). La directrice a commencé avec 3 ou 4 toasts : un pour nous remercier de notre travail, l'autre pour souhaiter que tout aille bien cette année également, un autre pour souhaiter bonne chance à une des profs qui passe un examen de je ne sais pas quoi... Et les autres, on a arrêté de me traduire, alors je ne sais pas.... Ensuite, l'ancien directeur en a fait 3 ou 4 et puis individuellement après. Ah, dernier détail, généralement lorsqu'ils font un toast, avant de porter le verre à leurs lèvres, ils frappent doucement plusieurs fois le verre contre la table. Une façon d'approuver, j'imagine.

Voilà les épisodes "marquants" de ma semaine. Il faut dire que ces deux dernières semaines ont été très monotones : être à l'université mais sans avoir cours et sans presque voir mes étudiants occupés avec leurs examens. Et maintenant que les dortoirs des étudiants sont fermés et qu'ils sont donc tous partis chez eux pour les vacances, je vous laisse imaginer à quel point le campus semble désert, voire sinistre. Nous ne sommes plus qu'une poignée d'étrangers à peupler encore l'université. Mais là aussi, les rangs se vident. Beaucoup repartent chez eux (il faut dire que la majorité sont Coréens ou Japonais et que c'est moins loin que la France !) ou vont partir voyager comme moi bientôt. Il ne me reste en effet que 3
jours avant mon départ pour un mois de vacances. Programme : Yunnan avec un temps doux et des paysages magnifiques; Ningbo pour passer la fête du printemps dans la famille d'une amie chinoise et puis tourisme dans la région et aux alentours sans doute (je n'ai pas encore défini cette partie du programme) et peut-être un passage par Harbin (si j'ai le courage d'affronter -30°c, selon mes étudiants, mais j'ai très envie de voir les sculptures de glace) avant de revenir à Qingdao. Les cours reprennent le 3 mars et je dois être là le premier. Mais je vous parlerai de la rentrée plus tard. Si j'étais courageuse, je mettrai à profit les 3 jours qui me restent pour commencer à préparer mes cours... Mais j'ai aussi mon vocabulaire chinois de base à réviser, histoire de pouvoir papoter avec des Chinois pendant mon voyage j'espère. Surtout que je vais le faire toute seule (alors qu'au début, une des profs de mon département voulait m'accompagner). Finalement, ce n'est pas plus mal. C'est vrai que voyager avec une personne qui parle la langue, c'est bien pratique. Mais, étant donné les gens serviables et sympas que j'ai rencontrés pendant mon premier voyage, j'espère bien qu'il en ira de même cette fois-ci également. Et puis, cela m'obligera à faire l'effort de parler chinois (enfin, le peu que je possède). J'imagine qu'il n'y aura pas beaucoup de touristes occidentaux à cette époque-là de l'année, donc les autochtones seront sûrement curieux de me voir là toute seule !

J'ai hâte d'y être !!!! En tout cas, il est fort possible que je n'ai pas internet sous la main de façon régulière ou que je n'ai pas le temps (surtout bavarde comme je suis !) de publier des messages avant mon retour; donc ne vous étonnez pas de mon silence...

Et pour terminer pour de bon, une petite photo de mon appartement : c'est la pièce principale que j'ai décorée aux couleurs du nouvel an chinois : lampions, calendrier, noeuds chinois...

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