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26 mars 2009 4 26 /03 /mars /2009 16:04
Vous vous demandez peut-être ce que l'on fait pendant le coin français hebdomadaire ?

Cette année, nous n'avons pas de chance car les francophones présents sur le campus ne font guère d'efforts pour participer et donc ces dernières semaines, je me retrouve seule. Mais, heureusement, les étudiants se montrent toujours de bonne humeur et on s'amuse bien.

Ce soir, voici un petit échantillon des questions et des sujets que nous avons évoqués.

J'ai attaqué la première en leur parlant de la censure de Youtube non pas pour leur parler du Tibet, mais simplement pour savoir un peu ce qu'ils pensaient de la censure pas pour ce cas particulier mais plutôt de façon générale. Cela me surprend toujours de voir à quel point cela ne les ... surprend pas. Ils me répondent simplement que le gouvernement souhaite que son image reste positive. Alors je leur ai rétorqué que c'était uniquement vis-à-vis des Chinois puisqu'à l'étranger ces sites sont toujours accessibles et d'autre part, est-ce que cela ne montre pas que le pouvoir chinois se sent fragile et qu'il n'a pas confiance dans son peuple en lui cachant certaines choses ? Les étudiants pensent que c'est uniquement que certains sites montrent ou évoquent de façon erronée certains aspects de la Chine. La solution serait-elle donc de faire comme si ces sites n'existaient pas ? Les étudiants disent qu'ils sont habitués à cette situation et que cela ne les choque pas, qu'ils savent qu'en France, la parole est plus libre et ouverte et que c'est la différence "entre le capitalisme et le socialisme". Nous avons donc discuté des médias en général en France, des Guignols de l'info, du Canard Enchaîné, des caricatures dans la presse... C'est amusant car les étudiants avouent spontanément qu'il serait impossible de voir de telles choses en Chine, qu'en Chine, les médias n'évoquent que les aspects positifs et, en même temps, ils sont limite choqués de voir que l'on caricature Sarkozy alors qu'il "est quand même le président de la France !". Et alors, on l'a choisi, on a le droit de le juger, non ? A la suite, on a enchaîné sur les manifestations et les grèves avec toujours cette idée qu'en France nous avons vraiment la liberté de nous exprimer de toutes les façons sur tous les sujets et bien que les étudiants le reconnaissent, ils ne sont pas envieux comme on pourrait l'imaginer. Ils se satisfont de la situation actuelle en Chine.

Nous avons parlé ensuite des homosexuels (on a lu en classe un texte sur le débat sur l'adoption d'un enfant par un couple homosexuel), sujet qui à la fois les choque et les intéresse puisque le phénomène est rare en Chine. Exemples de questions : "Il y a beaucoup d'homosexuels en France ? Combien ? Comment réagissent les parents quand leurs enfants lorsqu'ils annoncent qu'ils sont homosexuels ? Est-ce qu'ils peuvent se marier ?...."

Nous sommes passés à des sujets plus légers. J'ai ainsi appris que :
- Le film "La grande vadrouille" est connu en Chine. Un de mes étudiants adore Louis de Funès (en réalité, c'est parce que le Chinois qui le double a une jolie voix !)
- Mélissa Theuriau (présentatrice française à la télé pour ceux qui l'ignorent) est actuellement très populaire sur internet et un site web chinois l'a élue la plus jolie présentatrice de télévision du monde.

Nous avons également échangé nos connaissances sur les séries américaines qui sont appréciées en France et en Chine (on retrouve les mêmes comme "Prison break", "Lost",...) puis sur le sport. Les étudiants ont été surpris d'apprendre qu'on ne diffuse pas de matchs de basket à la télé en France alors qu'en Chine, on en voit très souvent (dans les bus, par exemple, qui sont équipés de télé. Et oui, et oui, c'est classe !).

Après, nous avons parlé des perceptions qu'ont les Français vis-à-vis de l'anglais, des Américains, des Allemands, des Japonais (ils croient que les Français détestent les Japonais parce qu'on se moque d'eux comme dans les films "Le grand bleu" ou "Taxi").

Enfin, nous avons terminé sur le thème du bac, de l'université, des diplômes. Les étudiants sont affolés de savoir que les étudiants français n'ont ni manuels ni polycopiés à la fac et qu'ils doivent tout prendre en note. Cela leur semble inimaginable mais surtout impossible. Ils se sont montrés très curieux lorsque je leur ai parlé et montré les abréviations que l'on peut utiliser dans ce cas. Une étudiante m'a dit qu'elle pensait que le bac était horriblement difficile. Lorsque je lui en ai demandé la raison, elle m'a répondu qu'elle avait vu des sujets (de philo) et qu'elle ne pouvaient pas les comprendre même si elle connaissait tous les mots ! N'est-ce pas un peu le cas pour nous aussi, en fin de compte ?

Comme vous le voyez, les sujets sont variés et c'est assez amusant car certaines remarques sont plutôt très naïves et, en même temps, les étudiants ont toujours des questions auxquelles je n'avais réfléchi auparavant (la semaine dernière, c'était "Pourquoi l'Ile-de-France s'appelle comme ça alors que ce n'est pas une île ?"). Ainsi, j'apprends beaucoup et sur ma culture et sur la leur. C'est donc un rendez-vous hebdomadaire que j'apprécie énormément.
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25 mars 2009 3 25 /03 /mars /2009 16:07
Un de mes outils de travail - le site youtube - ne fonctionne plus depuis le début de la semaine. C'était déjà arrivé l'an dernier après les émeutes au Tibet. Mais cette fois-ci, j'ignorais s'il y avait une raison particulière. Apparemment c'est le cas puisque je viens d'apprendre à la radio (française) que la Chine aurait censuré le site sans doute en raison d'une vidéo montrant un policier chinois battant à mort un manifestant tibétain ou pro-tibétain.

Franchement, ils m'embêtent ! Comment vais-je faire, moi ? Je voulais trouver un clip vidéo d'une chanson pour le présenter à mes 1ère année vendredi... Vous allez me dire qu'on peut toujours se débrouiller en passant outre la censure grâce à différents moyens que j'ai découverts depuis que je suis en Chine, mais c'est beaucoup plus lent et je n'arrive plus à télécharger les vidéos qui m'intéressent. Comme si ce n'était déjà pas suffisamment compliqué de trouver des supports pédagogiques, si en plus, on me prive de mes ressources internet.... Espérons que la situation soit rétablie rapidement !
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25 mars 2009 3 25 /03 /mars /2009 14:40
Quel est l'intérêt d'apprendre le français pour des Chinois ?

La question peut se poser d'autant plus lorsqu'une collègue américaine enseignant dans le département d'anglais m'a dit que certains de ses étudiants lui avaient dit que le français s'avérait plus utile que l'anglais. Voilà qui ne manque pas d'originalité...

A ces interrogations, un seul mot : l'Afrique.

Les étudiants ne connaissent pratiquement rien de ce continent mais la seule qui les intéresse, c'est : l'argent. Or, l'Afrique, c'est l'eldorado qui représente pour les étudiants chinois le meilleur moyen de se faire beaucoup d'argent en quelques années. Certes, certains déchantent lorsqu'ils se retrouvent sur place mais cela ne décourage pas les futurs diplômés de français.

Actuellement, au moins deux de mes anciens 4ème année se trouvent en Afrique, l'un au Sénégal, l'autre en Algérie. Celui qui se trouve au Sénégal me téléphone de temps en temps en me disant qu'il a l'impression qu'il "va mourir". Ses conditions de travail sont très dures, il travaille 7/7 excepté un dimanche par mois. Je n'ai pas bien compris son travail, je crois qu'il s'occupe des impayés : il se rend chez les particuliers pour réclamer les factures qu'ils n'ont pas payées.

Un autre ancien étudiant m'a dit qu'il avait été contacté pour aller travailler au Niger en tant qu'interprète pour des Chinois chargés de prospection pétrolière pour un salaire annuel de 150 000 yuans. En gros, 6 fois plus que ce que gagne cet ancien étudiant actuellement.

Cependant, il faut signer pour plus d'un an. En effet, les contrats prévoient généralement une durée de 2 ans voire même 4 ans. Il faut donc mieux être sûr de soi lorsque l'on accepte.

La motivation des étudiants ? Bien sûr, c'est gagner de l'argent mais, c'est surtout en gagner le maximum pour en ramener le maximum en Chine pour acheter un appartement, une voiture,.... Bref, pouvoir s'installer confortablement assez rapidement.

Ainsi, bien que certains étudiants parlent négativement de leur expérience sur leur blog ou autres sites, le vivier d'étudiants chinois prêts à s'envoler pour l'Afrique ne cesse de s'agrandir alimenté par la presse qui aime à évoquer tel ou tel sommet avec l'Afrique, telle ou telle rencontre entre les dirigeants chinois et africains, le développement des échanges, l'aide apportée par la Chine à tel ou tel pays africain....
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10 mars 2009 2 10 /03 /mars /2009 10:10
Voilà un peu plus d'une semaine que les cours ont repris dans la bonne humeur.

Pas de sujets polémiques encore abordés si ce n'est cette histoire des bronzes vendus aux enchères. Il va de soi que mes étudiants soutiennent à 100% Mr Cai, l'acheteur qui a déclaré par la suite ne pas vouloir les payer. L'une des étudiantes a précisé que c'était juste une façon de stopper la vente pour laisser le temps à la Chine de réfléchir à la manière de les récupérer. Une autre a simplement dit qu'ils n'auraient jamais dû être mis aux enchères et qu'il revenait à la France de les rendre à la Chine. Il est certain que dans cette affaire la France est la coupable dès le départ puisque ces bronzes n'auraient jamais dû quitter la Chine, mais le problème c'est que la Chine - comme d'habitude dans ces cas-là - joue la victimisation au possible et mélange un peu tout.

C'est ainsi que certains articles insistent sur la dégradation des relations entre les deux pays et que cette vente mettrait soi-disant le feu aux poudres.
Ces articles vont jusqu'à rappeler que lors de sa visite en Europe lors du sommet de Davos, le premier ministre - Wen Jiabao - s'est rendu dans divers pays mais a ignoré la France. Or, il s'agit quand même d'une vente privée et si les Français se sont approprié ces objets de façon illégale, c'était il y a plus de 100 ans; alors on ne peut quand même pas accuser Sarkozy de tous les maux...  Bref, la propagande chinoise se sert de cet événement pour attiser encore une fois le patriotisme des Chinois "blessés profondément dans leur sentiment national".



Sinon, je vous propose un bel exemple de propagande chinoise, concernant le Tibet cette fois. Vous serez certainement ravis d'apprendre que
"le premier site internet chinois sur les droits de l'Homme dans la Région autonome du Tibet" (www.tibet328.cn) a été mis en ligne récemment

Ce site est sponsorisé par l'Association chinoise sur les Etudes des Droits de l'Homme. Cette association a déclaré que le site était lancé pour marquer le 50ème anniversaire de la réforme démocratique et l'émancipation des serfs au Tibet, en 1959. Elle a indiqué qu'elle se servirait de mots, de données et d'images pour transmettre au monde les changements extraordinaires enregistrés sur les droits de l'Homme au Tibet au cours des 50 années passées.

La présentation est assez édifiante.
Voici, par exemple, le sommaire de la rubrique "Le XIV Dalaï-lama" :
I. Saboteur du bouddhisme tibétain
II. Les atteintes à l'intérêt du peuple
III. Les actes de trahison à la nation

On trouve également une rubrique "Histoire et vérité". J'aime particulièrement la précision "vérité"....

En tout cas, si vous intéressez au sort du Tibet, sachez que tout se passe bien.
Selon Kang Jinzhong, un responsable de la police au Tibet, la région est "très tranquille". Il a par ailleurs indiqué que ses troupes étaient prêtes à résoudre "toute activité d'infiltration ou de sabotage causée par la clique du dalai lama et d'autres forces hostiles". Voilà qui nous rassure, en effet....


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1 mars 2009 7 01 /03 /mars /2009 14:30
En cherchant sur internet des informations sur les fêtes tibétaines pour essayer de comprendre celle à laquelle j'ai assistée à Jiaju, je suis tombée sur cet extrait de reportage de CCTV F, la chaîne française en Chine (câblée) que vous pouvez voir en cliquant sur ce lien . La première partie (Danba) donne une idée de ce que j'ai visité puisque je suis allée dans les villages que le reportage montre.

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21 février 2009 6 21 /02 /février /2009 10:20

Après Fenghuang et avant de regagner Changsha (la capitale du Hunan) d'où je comptais prendre l'avion pour retourner à Qingdao, j'ai fait un petit détour par Dehang. Le Lonely Planet semblait très enthousiaste par rapport à ce petit village où selon lui on pouvait voir encore de vieilles femmes Miao au costume traditionnel dans un décor magique de pics karstiques.

Certes, le cadre est assez particulier : le village n'est pas très loin de villes plus importantes mais il est bien isolé au milieu de montagnes en forme de pain de sucre. Cependant, il faut bien avouer qu'il n'y a pas grand chose à y faire à part quelques petites marches dans les alentours.

Le village est traversé par une petite rivière autour de laquelle sont construites d'anciennes et nouvelles maisons en bois.



























De vieilles femmes Miao tissent des vestes (c'est plutôt pour attirer l'attention des rares touristes).













En même temps, vous voyez les habitants mener leur petit train-train quotidien sans s'occuper des - rares - touristes : nettoyer les poulets, les légumes, faire la lessive ou la vaisselle dans la rivière....






























A la sortie du village














Comme vous le voyez, le cadre est sympa : petite vallée au milieu de laquelle coule une rivière bordée par des cultures en terrasses et entourée de pics karstiques.












Le village organisait cet après-midi là une reconstitution d'une fête traditionnelle (Miao ?) où une sorte de grand prêtre faisait des offrandes, des danses, soufflait dans une sorte de corne (elle ne devait pas servir souvent : il ne parvenait qu'à produire une sorte de couinement poussif !...) devant une source d'eau









puis devant un autel.














Le village (après avoir pris un peu de hauteur)



















Petite balade à l'extérieur du village sur un petit sentier très bien aménagé au milieu d'un océan de verdure.


















Le sentier se met à grimper soudain



















puis on arrive à ce très impressionnant point de vue.



















Retour au village au moment où le soleil daigne enfin se montrer.












En réalité, j'ai bien aimé Dehang parce que c'est très calme (aucun véhicule, peu de touristes), que le cadre naturel est somptueux et que j'adore la randonnée mais j'imagine que l'endroit ennuierait vite ceux qui aiment l'animation (à part deux minuscules restaurants et quelques activitées destinées aux touristes, il n'y a rien d'autre à faire en-dehors des balades).

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14 février 2009 6 14 /02 /février /2009 07:47

Après maintes aventures, j'ai fini par atteindre Huaihua (dans le Hunan) où j'ai pu aisément trouvé un bus pour Fenghuang (qui signifie "phénix"), une petite ville très, très, très touristique (enfin, surtout fréquentée par les Chinois) où habitent une importante communauté de Miao et Tujia. J'avoue qu'en dépit de la foule du dimanche, cette ville m'a charmée avec ses jolies ruelles, ses remparts roses, ses maisons sur pilotis au bord de la rivière, ses ponts et ses lumières la nuit (malheureusement, le temps grisâtre assombri les photos).

La pagode Wanming, érigée sur la berge de la rivière Tuo.


































Le très beau pont couvert Hong





























Quelques maisons sur pilotis











































Les ruelles à l'écart des berges sont très intéressantes également.

Les remparts et les portes de la vieille ville (reconstruits ou rénovés).













Le centre de la vieille ville































Beaucoup de vieilles femmes sont habillées avec des vêtements aux couleurs un peu sombres et une sorte de grand turban noué sur la tête. Elles passent leur temps à broder des objets décoratifs. Je ne sais pas si elles appartiennent à la minorité Tujia ou s'il s'agit d'une autre.









J'ai fini par déboucher sur la grande place du village où se jouait à l'extérieur une pièce d'opéra. Le public avait l'air captivé mais, moi, je ne m'y fais toujours pas.












Alors, pendant ce temps-là, je me délectais de brochettes de crevettes, crabes et poissons que l'on trouve un peu partout.












et encore d'autres brochettes et galettes. C'est bon à se pâmer !!!














Et je m'amusais également à observer les habitants et leur curieuse façon de transporter leurs enfants. J'ai déjà remarqué plusieurs pratiques mais je n'avais encore jamais vu d'enfants transportés dans des paniers !















Une des spécialités de la ville semble être les têtes de porc séchées et aplaties. On voit aussi des canards et différents autres animaux. Je ne sais pas si cela se mange car ce doit être assez dur à mastiquer....

Ici, le commerçant (?) s'est amusé avec des cigarettes.








Fenghuang by night































L'activité préférée des touristes chinois le soir, c'est d'acheter des bougies disposées dans des papiers pliés aux formes élaborées (bateaux, fleurs, ...) et de les mettre à flotter sur l'eau. C'est assez féérique de voir toutes ses petites flammes fragiles s'éparpiller sur la rivière au gré du courant.
























Les illuminations sont un peu kitsch comme toujours dans les villes chinoises mais l'ensemble est très coloré et pas mal du tout, en fait.












Jolie petite ville, n'est-ce-pas ? Si vous parvenez à faire abstraction des nombreux touristes, vous serez forcéments charmés.

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13 février 2009 5 13 /02 /février /2009 19:02
Le temps s'étant amélioré en cours de journée et comme j'avais fait le tour de Chengyang, je suis retournée à Sanjiang pour sauter dans un bus pour Longsheng d'où j'ai repris un bus pour les rizières en terrasses de Longji (du Dos du Dragon). Je me suis arrêtée à Ping'an, village habité par les Zhuang.

Le site est très touristique en général mais pas trop à cette saison (on ne peut voir les terrasses ni cultivées ni en eau). C'est peut-être pour cette raison que le logement est très bon marché (20 yuans ma chambre).

Arrivée en fin d'après-midi, je me contente de parcourir le village presque uniquement constitué d'hôtels et de restaurants dont la plupart sont fermés (comme dans beaucoup sites que j'ai visités, en fait, à la fois à cause de la fête du Printemps - terminée mais certaines personnes sont encore en vacances - et tout simplement parce que c'est la morte saison, j'imagine).









Une volaille toute fraîche pour le dîner, ça vous tente ?
















Finalement, j'opte plutôt pour la spécialité locale : du riz gluant cuit chauffé dans des bambous. C'est très bon mais cher  (15 yuans le bambou ou alors je me suis faite avoir mais j'ai quand même demandé à deux vendeurs différents...). Vous allez me dire que 15 yuans, cela ne représente pas grand chose mais cela me fait au moins deux repas, voire trois, si je me contente de bols de nouilles !









Le lendemain, je sors dès 7h pour admirer le lever du soleil.


Bon, comme d'habitude, mes photos ne sont pas terribles mais c'était superbe dans la réalité !















Voici ce que cela donne à l'aube depuis l'un des points de vue au-dessus du village.


































































On ne voit pas très bien, mais juste en-dessous de la terrasse la plus large, on peut apercevoir une forme marron : c'est un cheval qui trottait au petit jour.













Les rizières en terrasses de Longji sont divisées en deux secteurs : celui autour de Ping'an et celui autour du village Yao de Dazhai qui permet d'apprécier le paysage d'un point de vue plus haut (environ 1180m) que ceux de Ping'an.

Le village de Zhongliu qui se trouve à mi-chemin entre les deux secteurs.















A partir de ce moment, j'ai commencé à être de mauvaise humeur : j'ai croisé plusieurs femmes Yao très pénibles qui n'arrêtaient pas de m'interpeller : "Dazhai ? Dazhai ?" C'est vrai que je voulais y aller et j'ai voulu faire ma maligne mais j'aurais dû écouter mon guide spirituel (le Lonely Planet) qui prévenait que l'itinéraire n'était pas balisé et qu'il fallait se laisser guider car il était facile de se perdre. Me souvenant de cette remarque, j'ai quand même demandé le prix (car faut pas rêver, elles font tout payer : pour les photographier, pour servir de guide, etc... limite si elles ne vous feraient pas payer pour vous être assis sur un banc). 40 yuans ! J'ai aussitôt commencé à marchander (je déteste toujours autant cette démarche mais pas le choix); pas moyen de baisser le prix à moins de 30 yuans. Le prix d'entrée du site étant déjà de 50 yuans, je me refusais à payer un yuan de plus. J'étais persuadée que je parviendrais à trouver mon chemin toute seule. Mais, évidemment, je n'ai pas pu éviter de me perdre - il y avait des intersections un peu partout sans panneaux - et au moment où j'aurais été contente de croiser une de ses femmes, je n'en ai plus rencontré aucune....




Quelle galère ! Je n'étais pas inquiète car les chemins devaient bien déboucher quelque part. Le problème, c'était que j'avais laissé mon sac à dos à Ping'an et qu'il fallait donc que je retourne là-bas avant de reprendre le bus pour Longsheng et Sanjiang. Bref, l'heure tournait surtout que j'avais commencé ma promenade d'un pas d'impératrice. En début d'après-midi, j'ai décidé - piteusement, avouons-le - de renoncer et de rebrousser chemin pour retourner à Ping'an et récupérer mon sac. C'est ainsi que je n'ai pas pu voir le second secteur... Episode peu glorieux.






Mais, sous les rayons d'un soleil éclatant, le paysage à Ping'an était suffisamment splendide pour me consoler.
















































Il y a des jours comme ça où rien ne va comme vous le voudriez. En fin d'après-midi, je suis donc retournée à Sanjiang car sur ma carte la ville était placée en plein sur la route menant au Hunan (au nord du Guanxi). Ainsi, théoriquement, je me disais avec optimisme que je trouverais facilement un moyen de transport pour m'y rendre.

Première prospection : pas de bus pour Huaihua (la ville que je visais dans le Hunan). Soit, je reste sereine car je sais que Sanjiang est également desservie par le train. Et plusieurs personnes me confirment qu'il y a des trains pour Huaihua.

Le lendemain, je prends donc une sorte de tuk tuk : la gare est éloignée de la ville (environ 15km peut-être) et semble située en pleine campagne. Mais le plus étrange, c'est lorsque le tuk tuk m'arrête devant une sorte de ruelle boueuse en me disant que nous sommes arrivés. Je pense aussitôt qu'il ne m'a pas comprise, je lui pose donc la question "C'est bien la gare ? Pour prendre le train (sait-on jamais...) ?". "Oui, oui." Bien...

Je descends donc du véhicule de fortune (un assemblage de tôle avec des roues), monte la ruelle et découvre effetivement la gare. Je suis  sidérée : je découvre un quai vide, sale, balayé par le vent qui fait voler des papiers; sur l'une des voies, un vieux wagon rouillé semble n'avoir pas bougé depuis des dizaines d'années; la salle d'attente ne comporte que quelques sièges et le guichet est vide. Le spectacle est déconcertant : une gare en Chine est toujours un des lieux les plus animés de la ville où se croisent, bousculent, précipitent des centaines de personnes. Ici, je ne vois que deux personnes. Je me dirige aussitôt vers une femme et lui demande si elle sait s'il y a un train pour Huaihua; elle l'ignore. Je vais poser la même question à l'autre personne présente sur le quai. L'homme me répond qu'il croit qu'il y a un train le soir et lorsque je lui demande où s'achètent les billets, il me fait un long discours auquel je n'ai rien compris mais cela ne paraissait pas simple. Fallait-il attendre que le guichet ouvre ? (j'en doute vu l'état dans lequel il semblait : presque aussi rouillé que le wagon sur le quai) Fallait-il acheter le billet directement dans le train ? (Je n'ai jamais vu faire cette pratique mais comme c'est un petite gare, peut-être cela est-il possible.)

Je suis retournée dans la salle d'attente pour réfléchir à la situation. J'y ai aperçu un tableau avec le nom des villes et les horaires de passage. Apparemment, un train semblait passer vers .... minuit pour arriver à Huaihua vers 4h. Mais les chiffres étaient écrits à la main et à moitié effacés.

Tout cela me paraissait scabreux : attendre un hypothétique train dans une gare perdue au milieu de la nuit sans avoir de billets - donc peut-être se voir refuser l'accès au train - et arriver dans une ville à 4h et où aller en attendant l'aube ? D'autre part, il n'était que 6H30 et il pleuvait : comment allais-je occuper ma journée jusqu'à minuit alors que j'avais visité les sites importants dans le coin ?
Non, décidément, ce plan me semblait bien incertain. Il me restait encore une solution :
1) prendre le bus pour retourner dans le Guizhou d'où je savais pouvoir trouver de bus pour Huaihua
2) prendre le bus pour me rendre à Guilin et espérer y trouver un bous pour Huaihua

La solution 1 présentait l'avantage de la sécurité car je savais qu'il y avait des bus pour Huaihua à Kaili mais cela me semblait bien long : prendre un bus pour Congjiang (environ 2 ou 3h), puis pour Kaili (7h environ) et enfin pour Huaihua (2 ou 3h peut-être).

La solution 2 était moins certaine car je n'étais pas assurée que Huaihua soit desservie depuis Guilin mais sachant que c'est quand même une des plus grandes villes dans la région, j'avais bon espoir qu'il y en ait au moins un par jour. Par contre, la situation me semblait stupide car, en regardant les routes sur une carte, il m'apparaissaît clairement que la plus directe pour Huaihua passait par Sangjiang. Si c'était le cas, cela signifiait que j'allais devoir faire 4h de route pour gagner Guilin avant de refaire le même trajet en sens inverse !

Malgré tout, j'ai opté pour cette idée. Je suis arrivée à Guilin à 14h (le bus s'arrêtait toutes les 5 minutes pour prendre des passagers en plus qu'il faisait descendre et remonter en fonction de l'emplacement des points de contrôles policiers comme je l'ai déjà expliqué). Exaspérant !
Par chance, le bus est arrivé dans la bonne gare routière et, par chance, il se trouve qu'un bus pour Huaihua partait à 14h10 ! Malheureusement, nous avons pris la route avec deux heures de retard ! C'est plutôt rare en Chine, les trains et bus respectent généralement les horaires. Peut-être attendaient-ils qu'il y ait plus de passagers (nous n'étions que 6 à 14h).

Nous sommes donc partis vers 16h et avons atteint Huaihua à ... 2h du matin ! Par contre, j'ai économisé une nuit d'hôtel car il s'agissait d'un bus couchette et lorsqu'on arrive aussi tard dans la nuit, le chauffeur permet aux passagers de finir la nuit à l'intérieur. Il ne faisait pas froid et la couchette n'était pas trop inconfortable, j'ai bien dormi d'autant que j'étais soulagée d'être enfin parvenue à mon but après tant d'incertitudes !...





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13 février 2009 5 13 /02 /février /2009 15:11
La distance entre Zhaoxing (dans le sud-est du Guizhou) et Sanjiang (dans le nord du Guanxi) n'est pas énorme mais la route est extrêmement mauvaise et le trajet est long et pénible. Dès mon arrivée à Sanjiang, j'ai senti aussitôt un imperceptible changement : le retour vers la "civilisation". Réapparition de l'anglais (un peu), de taxis, une vraie gare routière,... Bref, cette ville reçoit des touristes, cela se perçoit aussitôt.

L'attraction locale est Chengyang, une ville à une vingtaine de kilomètres de Sanjiang, connue pour son pont du vent et de la pluie.













Il est vraiment élégant. Il est récent puisqu'il date du début du 20ème siècle mais il est considéré comme la plus belle des 108 structures du même type existant dans le district de Sanjiang.












Sinon, on peut observer également de très belles tours du tambour comme dans tous les villages Dong.






















































Le village était très calme, très peu de touristes. Je lui trouve moins de charme que Zhaoxing mais il conserve de nombreuses maisons en bois et il n'est pas complètement dénaturé par le tourisme puisque les habitants vaquent à leurs tâches quotidiennes sans s'occuper de nous.











Vieille femme transportant de la paille.
















Toujours ces étals de viande dans la rue.
















La rivière est un élément important dans tous ces petits villages : on y fait sa lessive, sa vaisselle, on y lave ses légumes, et sans doute d'autres activités que je n'ai pas vues.











J'ai fait un tour dans les villages qui jouxtaient, ils étaient un peu tous sur ce même modèle. Finalement, ce qui rend intéressant ces visites, c'est d'observer les habitants mais, bizarrement, j'en voyais assez peu dans les ruelles.
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13 février 2009 5 13 /02 /février /2009 11:57
Le Lonely Planet évoque Zhaoxing avec beaucoup d'enthousiasme le décrivant comme un village "splendide, particulièrement remarquable, à visiter absolument". Il est en effet assez bien préservé et on a l'impression de pénétrer dans un autre monde.

Le village est habité par les Dong et comporte de nombreuses constructions traditionnelles en bois, plusieurs ponts couverts ainsi que 5 tours du tambour très élégantes.












La tour du tambour est un élément typique des villages Dong.
C'est la structure la plus élevée et la plus vénérée dans le village. Un tambour géant dans la tour servait dans le passé comme dispositif d'avertissement en cas de danger imminent. En règle générale, on dit qu'un village contient des familles d'un ou deux noms de famille. Chaque tour de tambour signifie un nom de famille ; ici, le village en possède 5; ce qui signifie donc que 5 noms de famille dominent le village. Le pavillon inférieur de chaque tour est le lieu où les villageois se rassemblent au cours des festivals et des réunions spéciales.





Il s'agit généralement d'une structure construite sans clous qui a la forme d'un sapin car celui-ci est un arbre sacré dans la culture Dong.

















L'autre élément traditionnel des villages Dong est le pont "du vent et de la pluie". C'est un lieu de convivialité également.

























































Voici la façon dont sont vêtus une partie des femmes : un vêtement assez sobre, bleu ou noir, avec quelques broderies (cette photo n'est pas de moi).








Comme partout dans ces régions un peu reculées, les étals de denrées alimentaires (viande, légumes,...) sont installés à même la rue.












Une chose m'intrigue : ils semblent friands de chien dans cette région car j'ai vu énormément de cadavres dépecés de ce qui semblait être des canidés. On ne voit pas très bien mais regardez derrière les 3 premiers morceaux de viande, on aperçoit la première moitié du corps d'un chien.










Ici comme partout dans le  Sichuan, Yunnan, Guanxi et dans toutes ces provinces pauvres, la plupart des gens utilisent des palanches aussi bien les vendeurs que les clients ou tout simplement ceux qui ont quelque chose à transporter. Ils portent des charges vraiment impressionnantes. Leur démarche a une certaine élégance : ils marchent au rythme du balancement de la palanche, de façon légèrement chaloupée.








De la même façon, dans toutes ces provinces, les femmes portent toutes leur enfant attaché sur le dos.

















Voici le village vu d'un peu plus loin (malheureusement le brouillard était toujours très présent, ce qui ne rend pas grand chose en photo).












Voici le genre de paysage que vous voyez partout dans le Guizhou. C'est magnifique.



























Le village de Zhaoxing n'est pas très grand et on en a vite fait le tour, mais il mérite effectivement une visite. Cependant, le temps ne s'améliorant toujours pas, j'ai décidé de gagner le nord du Guanxi après avoir réussi à prendre le bus pour Sanjiang non sans mal (cf mon premier article bilan) puisqu'il a fallu resquiller, chose que j'ai pu faire à l'aide d'un couple de touristes chinois que j'avais rencontré dans la journée.
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