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28 février 2008 4 28 /02 /février /2008 06:14

J'ai pu sembler un peu sévère dans mes deux messages précédents mais j'ai néanmoins adoré mon voyage. Les inconvénients et déconvenues parfois rencontrés sont compensés par la beauté des sites !

Le Yunnan, ce sont des montagnes à perte de vue, des petits villages perdus, des ethnies diverses et variées ainsi que de très jolies villes très - trop - touristiques, nichées entre des cimes enneigées.... L'avantage de voyager en hiver, c'est qu'il fait peut-être froid, mais au moins les touristes sont plus rares et ceux qui détestent Dali et surtout Lijiang en raison de leur côté artificiel et touristique pourront apprécier la relative tranquillité de ces sites à cette époque de l'année, surtout à l'aube lorsque la ville dort encore et que les Chinois armés de leur microphone et de leur casquette rouge ne sont pas encore arrivés. Et puis, comme partout, les groupes touristiques se contentent des rues principales; c'est pourquoi il est tout à fait possible de profiter des sites et de voir des rues vides et calmes.

Circuler dans le Yunnan n'est pas si difficile car si les liaisons ferroviaires sont très limitées, les bus sont assez nombreux et les gares routières assez bien organisées. Par contre, les routes ne sont pas toujours très bonnes et attendez-vous à être souvent secoués. D'une manière générale (je ne parle pas que du Yunnan ici), je trouve que les voyages en bus sont plus agréables que le train car on apprécie mieux le paysage (malgré les fenêtres sales), on traverse des villages qu'on ne verrait pas en train, les trajets sont souvent plus rapides et enfin ou surtout, il est beaucoup plus facile d'obtenir des billets d'autocar (sans doute parce qu un peu plus chers).

Par contre, j'ai eu souvent le malheur de me trouver non loin du chauffeur et là c'est plutôt insupportable car j'étais à la fois frigorifiée et devais supporter la fumée de cigarettes. En effet, les chauffeurs de car chinois sont polyvalents : ils crachent (d'où la fenêtre ouverte en permanence ou presque, malgré les températures glaciales), fument comme des pompiers, ont l'oreille collée à leur téléphone portable et ont plus la main posée sur le klaxon que sur le boitier de vitesse; le tout en conduisant (ou en tout cas, ce qui s'y apparente : autrement dit, zigzager entre les divers véhicules présents sur la route en doublant par la droite ou la gauche, sur l'autre voie, bref sur l'herbe si besoin, n'importe où il y a de la place pour passer, et cela en essayant le moins possible de rétrograder; d'où le klaxon à la fois pour prévenir qu'il va doubler ou pour dire aux autres de se ranger et de lui laisser la voie libre). Le bus comme le taxi en Chine, c'est vraiment une conduite particulière et je n'y suis toujours pas habituée !

Donc, pour arriver à dormir dans un bus, il faut être fort car qui dit bus dit bruit infernal du klaxon à longueur de trajet, freinages intempestifs, ballotements, cahotements, courants d'air, voisins qui crachent, qui fument.... Bref, la totale. Encore une fois, tous les bus ne sont pas comme ça mais dans le Yunnan, j'ai eu droit au bouquet complet.
Par exemple, entre Lijiang et les Gorges du saut du Tigre, mon voisin de l'autre côté du couloir avait la bonne idée de cracher à intervals réguliers. La bonne nouvelle, c'est qu'il le faisait quand même dans un seau (il aurait pu le faire par terre ! Ce qui n'aurait pas été si étonnant de la part d'un Chinois....). La mauvaise nouvelle, c'est que le seau était posé entre lui et moi, dans le couloir, et que donc j'étais sans le vouloir plus ou moins obligée d'assister à ce charmant spectacle accompagné des râclements de gorge habituels, cela va sans dire. J'avais beau tourner ostentiblement la tête, la subtilité n'est pas leur fort.
Autre voyage, entre Yuanyang et Kunming, mon voisin de l'autre côté du couloir à nouveau (je suis une vraie chanceuse...) éteignait sa cigarette en crachant dessus et directement par terre. Sympa, sympa...
Et puis, il y avait celui avec ses dindons qu'il essayait de surveiller mais qui parvenaient à s'échapper et à se glisser sous nos sièges; il y avait également ma voisine entre Jianshui et Yuanyang qui était malade (il faut dire que le chauffeur conduisait comme un fou alors que la route n'était qu'ornières et virages) et était en train de vomir dans un sac plastique pendant toute la durée du voyage et cela juste à côté de moi... Et ces différentes femmes qui se servait de la poubelle comme pot pour que leur enfant y fasse ses besoins, comme je l'ai déjà expliqué... Bref, le bus est déjà en soi un choc culturel dans le Yunnan (je n'ai pas vu de comportements aussi significatifs quand j'ai pris le bus à l'est de la Chine). Cela prête à sourire quand j'y repense, mais sur le moment, je n'étais pas forcément ravie de l'attitude de mes voisins, je peux bien l'avouer !

Pour en revenir à mes premiers jours dans le Yunnan, j'ai commencé par visiter Dali, très charmante et plus tranquille que Lijiang, entourée de ses remparts, mais lorsque j'y étais, il n'a cessé de pleuvoir à verse et le ciel semblait prêt à nous tomber sur la tête... Donc profiter d'une promenade sur le lac Erhai ou faire une balade en vélo pour voir les villages alentours ont été des projets compromis à cause du très mauvais temps. 

Cela dit, j'ai fait une petite excursion dans un village à une vingtaine de km de Dali où habitent une majorité de Bai, l'une des minorités du Yunnan. Il y avait notamment un petit marché très animé où les femmes portaient toutes un panier sur leur dos et étaient coiffées de fichus colorés (mais ce n'est pas spécifique à ce village).


undefinedExemple d'architecture Bai



















undefinedCoiffure traditionnelle Bai (en fonction de la longueur des fils ou de leur couleur, on peut savoir le statut de la femme qui la porte : mariée ou célibataire).
Ici, la femme fait une démonstration de différents thés du Yunnan. J'ai eu l'occasion de goûter plusieurs fois et ils sont délicieux, notamment le thé Pu'er. 
























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Marché de Xizhou avec surtout des vendeurs  de légumes et de viande un peu plus loin.



















Et voici la jolie Dali

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Une des rues principales






















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Dans le Yunnan, on voit énormément de vendueurs ambulants portant des palanches. Le chargement est souvent impressionnant et j'ai remaqué que les porteurs étaient plutôt des porteuses d'ailleurs... Il faut dire que j'ai tout le temps vu les vieillards chinois en train de jouer aux dominos, aux cartes ou aux échecs plutôt que de mener des activités physiques....





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Dali by night...



















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commentaires

M
Récit captivant, on s'y croirait. Un vrai talent de conteur
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M
Sympa l'histoire du bus (0___o). Mais au moins, je suis prévenue ^^ !!!!! La dernière photo est très jolie.
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A
J'imagine que chaque voyageur en individuel a des tas d'anecdotes plus ou moins farfelues à raconter sur le bus ou le train en Chine. Cela fait partie sans aucun doute du dépaysement que l'on peut éprouver lorsqu'on voyage ici.J'ai un peu de mal avec les photos de nuit et n'ai mis que les plus réussies...