En Chine, ce sont les lieux de culture mixte qui m'intéressent le plus. C'est pourquoi j'ai adoré les sites sur l'ancienne route de la soie; le Sichuan et le Yunnan en raison des nombreuses minorités et de l'influence tibétaine; les tulou dans le Fujian (lié à une minorité), et désormais, Harbin où nous avons passé trois jours à l'occasion du nouvel an.
La première chose qui me vient à l'esprit, si je repense à Harbin, c'est. ... le froid. Ok, ce n'est pas très original, j'admets, mais je n'ai pas l'habitude des - 20 °c; alors, oui, il faisait froid, vraiment froid. Un froid glacial, piquant; supportable en pleine journée sous le soleil; mais insupportable à l'ombre ou dès le crépuscule qui arrive très tôt. A 14 h, on avait l'impression qu'il était 18 h.
Il y a de la neige, mais pas des mètres et des mètres. Par contre, ce qui frappe, c'est que les rues de la ville ne sont pas boueuses (comme c'est le cas lorsque la neige fond) car, justement, la neige ne fond pas en raison des températures tout le temps négatives !! Les parties de la ville pas dégagées sont donc recouvertes d'un manteau de neige immaculé.
L'autre particularité de Harbin, c'est évidemment l'influence russe au niveau architectural, notamment. L'histoire de Harbin est fortement liée à la Russie. Fin du 19ème siècle, beaucoup d'ouvriers russes se sont installés à Harbin lors de la construction d'un chemin de fer reliant Vladivostok à Harbin et à Dalian. Puis, des réfugiés russes au début du 20ème siècle sont arrivés en masse. Après sa conquête par les Japonais, la ville a été libérée par l'armée soviétique qui permit aux soldats du Guomindang de s'y installer avant qu'elle ne tombe finalement sous le contrôle de l'armée populaire de libération chinoise en 1946. La Russie est maintenant un important partenaire commercial de la région et les Russes représentent la grande majorité des étrangers de la ville.
Nous avons commencé notre visite de Harbin par la découverte de l'héritage russe de la ville. Le must est évidemment l'église Sainte Sophie. C'est une magnifique église orthodoxe, la plus grande d'Extrême-Orient. Edifiée par les Russes en 1907, elle mesure plus de 50 m de haut.
Dans les années 1990, l'église n'était plus utilisée et elle a fortement souffert. Ses peintures murales se sont profondément dégradées. Aujourd'hui, elles ont complètement disparu; c'est pourquoi l'intérieur n'est pas intéressant (il a été transformé en musée).
L'architecture de nombreux bâtiments du quartier porte des traces de l'influence russe avec des flèches, des coupoles...
La rue la plus célèbre est la Zongyang Dajie, une zone piétonnière pavée. Les bâtiments datent des années 1900 et ont été transformés en boutiques, hôtels, restaurants....
Côté resto, d'ailleurs, on a testé la cuisine russe (un des restaurants où nous sommes allés était superbement décoré, l'intérieur étant tout en bois sculpté). Alors, la cuisine russe...bof. C'est plutôt basique et pas très original (mais à sa décharge, il est bien difficile de rivaliser avec la cuisine chinoise). J'ai bien aimé les pirojki (pains fourrés).